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Réussir la francisation des immigrants

Une étape obligatoire que doit passer un immigrant pour réussir son intégration au Québec, c'est de connaître la langue française.
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En tant qu'indépendantistes, nous avons la responsabilité de faire entrevoir aux Québécois vers quel type de pays nous nous en allons. Car il n'est pas vrai que l'indépendance est une boîte vide, un saint Graal se limitant à un grand soir de victoire. L'indépendance est un projet de société qui nous permettra de passer, enfin, à autre chose. D'envisager d'autres rapports, d'autres possibilités, d'autres avenues à travers un projet commun. Et ce projet nous devons le bâtir tous ensemble; par et pour nous tous.

C'est avec cela à l'esprit qu'a été adopté, lors de deux congrès successifs, le plus récent programme d'Option nationale et qu'ont été notamment élaborés les articles touchant l'enjeu de l'immigration. Le dernier billet parlait d'ailleurs de la mesure la plus importante, soit un guichet unique de services aux nouveaux arrivants. Toutes ces mesures étaient pensées et en préparation depuis un moment. Le chapitre du Livre qui fait dire oui consacré aux immigrants en annonçait d'ailleurs les contours.

La sélection des immigrants

Tel qu'abordé dans le précédent billet sur le sujet, la sélection des immigrants n'est pas le principal défi que nous ayons à relever présentement, mais c'est bien leur intégration. Bien sûr, le système de sélection peut être amélioré et nous pourrions éviter certaines frustrations.

Avant de plonger dans les questions quant à la sélection et au nombre, nous devons répondre aux besoins immédiats, car la réalité est que présentement le Québec accueille 50 000 nouveaux arrivants chaque année et que beaucoup s'intègrent mal à la société. Que cela plaise ou non, nous vivons dans cette réalité.

Comme je l'avais mentionné précédemment, débattre du nombre d'immigrants accueillis n'est pas l'objectif de ces billets. Et ce n'est pas le défi principal auquel nous faisons face au Québec en ce moment en matière d'immigration, pas plus que le droit de vote des nouveaux citoyens, n'en déplaise à monsieur Lisée.

Bien sûr, on peut imaginer qu'augmenter les moyens mis dans l'intégration des immigrants pourrait impliquer un jour un rééquilibre et une réduction du nombre de ceux qui sont sélectionnés. Probablement que réduire sensiblement le nombre d'immigrants accueillis annuellement ne serait pas néfaste sur le plan économique ou démographique. Possiblement que concentrer également les efforts de recrutement sur des immigrants de pays francophones ou latins par exemple serait, objectivement, bénéfique pour la langue française et par ricochet, quant à la qualité de l'intégration que nous offrons aux immigrants.

Dans tous les cas, Option nationale préconise une nouvelle mesure réaliste en termes de sélection des immigrants.

Chaque année, des milliers de personnes viennent vivre chez nous avec un statut d'immigration de nature temporaire : étudiants, travailleurs saisonniers ou temporaires, etc. Cette expérience confère un atout non négligeable à ces gens si un jour ils décident de demander à devenir résidents permanents. Ces personnes qui viennent étudier ou travailler chez nous s'adaptent au mode de vie québécois, à notre administration, à la langue française, se bâtissent un réseau de contacts; elles savent comment trouver un logement ou chercher un médecin.

Par conséquent, tant pour ces personnes que pour l'ensemble de la société et ce qu'il lui en coûte, leur candidature nous met dans une situation gagnante-gagnante. C'est pourquoi notre programme prévoit depuis peu de mettre en place des mesures facilitatrices pour ce type de candidatures à l'immigration permanente. Cette orientation est pragmatique, responsable et efficace pour l'ensemble de la société, qui au final sélectionnera ces personnes mieux préparées plus simplement; et dont le coût d'intégration devrait, selon toute logique, être moindre.

Une étape obligatoire que doit passer un immigrant pour réussir son intégration au Québec, c'est de connaître la langue française.

Réussir la francisation

Une étape obligatoire que doit passer un immigrant pour réussir son intégration au Québec, c'est de connaître la langue française. La francisation, en partie -mais en partie seulement- est un échec. La politique de francisation à l'étranger par exemple, notamment via les alliances françaises, est une tentative louable mais coûteuse et inadaptée d'aider les immigrants qualifiés, sélectionnés par le Québec, à apprendre le français avant leur arrivée. Certes, ils l'apprennent, mais ils n'apprennent pas un français leur permettant de venir vivre et s'intégrer au Québec et beaucoup se plaignent de la distorsion entre cet apprentissage et la réalité.

Pour ce qui est de la francisation au Québec, même si là encore on doit féliciter le travail de nombreux intervenants dans ce secteur, le système lui-même manque cruellement de fonds (baisse de 25% de l'offre de cours, due à l'austérité libérale), d'organisation, de structure et de cohérence. Dans son programme récemment amendé, Option nationale propose de restructurer la francisation et accroître les moyens qui y sont consacrés. Plus que cela, le parti propose de bien en dissocier le volet d'alphabétisation, qui est un volet très lourd qui s'adresse généralement à un public bien spécifique; on parle ici majoritairement de réfugiés.

Quand de nombreux immigrants qualifiés ont déjà suivi des cours de français avant même de poser le pied en sol québécois ou que d'autres, instruits, qualifiés, diplômés suivent des cours de francisation, beaucoup de réfugiés, que le Québec accueille -et devra continuer d'accueillir, ne serait-ce que par devoir d'humanité- nous arrivent partiellement ou totalement analphabètes. Pour eux, il faudra d'abord en passer par l'étape de l'alphabétisation. Et, en plus de moyens additionnels, ce public et ce service d'intégration plus lourd doivent avoir leur structure spécifique; c'est ce que nous proposons.

Dans tous les cas, alphabétisation ou francisation, Option nationale propose de mettre en place des outils de mesure qualitatifs de ces services, ce qui n'existe pas présentement (on trouve ce genre de détail en se plongeant dans le rapport annuel du ministère ). Ceci fait en sorte que, bon an, mal an, de nombreux immigrants «passent» leur cours de français parce qu'il faut bien que les quotas soient remplis au ministère. C'est là, malheureusement, une triste réalité du système tel qu'il fonctionne actuellement et qui doit être changée.

Finalement, aux cours de francisation, un gouvernement d'Option nationale viendra adjoindre un cours d'instruction civique essentiel qui complétera la sensibilisation des immigrants à la culture québécoise, à notre système démocratique et nos institutions; bref, former de futurs citoyens québécois.

Oui, la sélection des immigrants pourra donner lieu à des réflexions voire des révisions. Nous voulons proposer de nouvelles avenues favorisant, pour toute la société, une intégration plus réussie. Nous en proposons aussi pour l'étape importante de la francisation (et l'alphabétisation). Mais l'aspect le plus crucial de l'intégration pour un immigrant, c'est l'emploi; nous l'aborderons dans le prochain et dernier billet sur les propositions d'Option nationale en immigration.

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Mai 2017

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