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Cheminement d'un immigrant indépendantiste: renouveler la coalition souverainiste (2/2)

Dans mon dernier billet, j'ai parlé de mon engagement pour l'indépendance. Aujourd'hui, on parle de désillusions et aussi d'espoir!
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Dans mon dernier billet, j'ai parlé de mon engagement pour l'indépendance. Aujourd'hui, on parle de désillusions et aussi d'espoir!

2008, la désillusion

Au-delà de la défaite de 2007 avec le Parti québécois, de mes contraintes et désillusions personnelles, je connus une déception dans mon rôle de militant issu de l'immigration. Je constatais très vite les limitations idéologiques et technocratiques de ce parti, la complexité des jeux de pouvoir des courants le composant et le peu d'empressement à aborder la question de l'immigration et de rejoindre la population immigrante, si ce n'est dans le but d'aller glaner des votes pour pouvoir remporter des élections. On voit le résultat aujourd'hui avec une perte de crédibilité quasi intégrale du PQ auprès de cette population. Il y eut aussi l'arrivée de Pauline Marois et son entourage avec déjà à l'esprit la mise en veille de l'indépendance et les plans de gouvernance provincialiste. Une gouvernance se déplaçant évidemment vers la droite, car après le traumatisme péquiste de 2007, on jugeait bon d'aller chercher le vote de l'ADQ, puis de la CAQ. Bref, aucun projet, si ce n'est de gagner les élections.

C'est donc pour l'ensemble de ces facteurs que je décidais d'arrêter toute implication dans ce parti en 2008.

Orphelin d'un mouvement politique pouvant répondre à mes aspirations et à celles de bon nombre de québécois, je continuais de suivre la joute politique et voyais que mon ancien parti, alors dans l'opposition, me confirmait mes choix en s'enfonçant dans un électoralisme et un clientélisme affligeants.

En 2011, je regardais donc avec intérêt la vague de démissionnaires qui constataient eux aussi cet électoralisme, l'inertie du PQ sur la question nationale et l'impossibilité de faire bouger les lignes et réformer ce parti vieillissant.

2012, l'espoir

Après avoir observé d'un œil attentif et intéressé la fondation d'Option nationale par Jean-Martin Aussant, je fus séduit par l'homme. Jeune, dynamique, sérieux, solide, en des temps troubles de fin de règne libéral et de soupçons pesant sur l'ensemble de la classe politique, voilà un homme qui, envers et contre tous, venait de lâcher l'opportunité très probable d'officier comme ministre des Finances dans un futur gouvernement péquiste pour défendre ses convictions et renouveler une offre politique désuète. Inspirant.

Par ailleurs, il y a au Québec un avant et un après 2012. Le PQ a définitivement scellé son sort dans mon esprit lors de la crise étudiante de 2012, alors qu'il jouait d'une crise sociale s'étendant à l'ensemble de la société québécoise à des fins électorales, sans réellement tenter de comprendre l'essence d'un mouvement de fond réclamant de profonds changements dans la société. Le PQ s'est aussi, à cette occasion, déconnecté d'une génération montante conscientisée, politisée et impliquée qui demandait à être entendue, à participer au débat public et à se prononcer sur son avenir et celui de notre société. Que je les trouvais et les trouve encore beaux et belles! La jeunesse de 2012 est notre avenir et fera la maturité du Québec de demain, fier, assumé et indépendant.

Dans ce contexte, avec son option indépendantiste claire, son désir de donner une voix à la jeune génération dans le projet de pays, son programme pragmatique et audacieux - que l'on pense à la gratuité scolaire, à la nationalisation des ressources naturelles, au monorail TrensQuébec, aux relations avec les autochtones ou encore au projet de conseils régionaux pour simple exemple- Option nationale m'est apparu comme un vent rafraîchissant, une bouffée d'air frais face à l'air ambiant vicié des couloirs de l'Assemblée nationale. Et une suite logique et souhaitable au printemps érable.

Enfin un parti se proposait, non seulement d'amener des changements profonds et novateurs dans la société (comme le PQ avait pu le faire dans les années 70), mais aussi de parler clairement et ouvertement d'indépendance aux Québécois pour leur expliquer les raisons justifiant la légitimité de cette option.

J'ai donc suivi avec intérêt la campagne d'Option nationale en 2012, excellente considérant sa jeunesse et son manque de moyens, et logiquement voté pour ce vent de changement. J'ai décidé dans la foulée de devenir membre du parti puis de m'impliquer de nouveau pour parler d'indépendance et faire avancer le Québec. Un des meilleurs choix que j'ai pu faire.

Anecdote de campagne

Aujourd'hui, je milite activement à Option nationale avec plein de gens inspirants. Cela m'a permis de rencontrer des citoyens et des militants souverainistes partout au Québec. Permettez-moi de dire aux prophètes de malheur qu'ON n'est pas prêt de mourir. Nous sommes un parti national, présent partout au Québec, à Montréal, à Québec, mais aussi dans ses régions, ou la réception est surprenante et positive; elle s'appuie sur une base militante exceptionnelle d'intelligence, de diversité et d'implication. Et sur beaucoup de jeunes allumés.

Récemment, j'assistais à un débat en Abitibi, dans le cadre de la campagne électorale. Pouvez-vous deviner combien de fois les candidats du PQ et de QS ont prononcé les mots indépendance, souveraineté ou pays en deux heures de débat? Zéro, quand le candidat d'ON ramenait souvent toute la nécessité de l'indépendance pour régler bon nombre de nos problèmes. Simple anecdote de campagne, mais qui en dit long sur la pertinence et même la nécessité qu'Option nationale soit là pour en parler, ranimer la flamme et éveiller les consciences.

Le levain dans la pâte

Je crois que des forces vives aspirent à transformer le Québec, que ce soit Option nationale, qui incarne le renouveau du mouvement souverainiste, que ce soit Québec solidaire, qui tente à sa façon d'insuffler certains changements dans la société, malgré son ambivalence électoraliste sur la question nationale. Ou que ce soit des éléments au sein du Parti québécois qui croient encore possible de changer ce parti. Nous voyons poindre aujourd'hui la possibilité de reformer une grande coalition de ceux désirant changer le Québec et en faire un pays libre et souverain, confiant et capable de se tenir debout et d'assumer pleinement son propre destin.

Option nationale se propose d'incarner cette nouvelle coalition ayant pour objectif premier de retourner débroussailler le terrain de l'indépendance, laissé en friche depuis 1995, en parler, éveiller les consciences, faire bouger les lignes et agir concrètement à la réalisation de cet objectif. Le travail sera long et demandant, mais je suis confiant que les Québécois, lorsqu'ils connaîtront davantage ce parti et sa plateforme, verront que ce qu'il propose va dans le sens de notre intérêt collectif.

La table est mise et comme le disait très justement Jacques Parizeau au congrès du parti en 2013, « Option nationale est le levain dans la pâte ». Le four est en mode préchauffage, nous attendons que quelques-uns de nos amis embarquent avec quelques ingrédients nécessaires à ce que la pâte lève pour vrai et il ne nous restera plus qu'à nous dire collectivement : « À table! ».

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