Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Perturbations à l'hôtel de ville de Montréal: lettre aux ministres Thériault et Moreau

Lundi soir, la police du SPVM s'est désavouée de cette fonction lors de manifestation contre le projet de loi 3.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

J'ai longtemps hésité avant de trouver la manière d'écrire ce texte. J'ai hésité pour trouver les bons mots pour exprimer ce que j'ai vu lundi soir à l'Hôtel de Ville de Montréal, mais également pour ne pas devenir redondant avec les dizaines d'autres chroniques, blogues et éditoriaux sur cet événement qui ne doit plus se reproduire. Au départ, je voulais que le titre soit « SPVM : quand la police ne protège plus » puis j'ai vu la déferlante de textes qui relate somme toute assez bien ce que j'en pensais. C'est alors que j'ai décidé d'écrire une lettre ouverte à nos élus concernés au gouvernement du Québec : madame Thériault et monsieur Moreau.

Madame la Ministre,

Monsieur le Ministre,

Depuis le dépôt du projet de loi 3, les moyens de pression se sont multipliés pour le dénoncer. Nous ne pouvons pas dénoncer le fait que les employés défendent leurs acquis, je crois que nous pouvons être d'accord que c'est tout à fait normal. Ces moyens de pression étaient d'abord inoffensifs : pantalons de camouflage, vêtements « mous », casquette rouge, etc. Puis des actes de vandalisme, traditionnels lors de moyens de pression, ont été perpétrés : autocollants et lançage de boue sur les voitures, les immeubles, etc. Bien que le vandalisme ne soit pas une solution et que cela n'aide pas la cause de l'image publique, c'est somme toute assez bénin comme gestes.

Le premier acte notoire fut cette première manifestation devant l'Hôtel de Ville de Montréal au début de l'été. Cette fois où l'équipement public a été utilisé pour manifester. Cette fois où le feu a été mis sur la voie publique sans que personne intervienne et où la façade de l'Hôtel de Ville a été arrosée par des boyaux d'incendie. Ces gestes sont restés sans conséquence. Vous avez, Madame et Monsieur les Ministres, fait une sortie publique pour dénoncer ces gestes. Il fallait que vous le fassiez. Toutefois, il n'y a pas de mesures concrètes qui ont été prises à ce moment pour endiguer le problème.

Lundi soir, nous avons franchi une nouvelle étape. En effet, une ligne a été franchie pour deux raisons. Tout d'abord la ligne de l'institution. Lundi soir, des syndiqués se sont attaqués à une institution démocratique. Lorsqu'on s'en prend à un tel symbole, on s'en prend aux élus qui y siègent et par la bande à la population que ce symbole représente. En saccageant l'Hôtel de Ville, ces syndiqués ont commis un geste déshonorant, lâche et d'autant plus illégal. Je rappelle les nombreux gestes commis : bris d'un cordon d'agents de sécurité, intimidations d'agents et d'élus, saccage des corridors, invasion de la salle du conseil et son saccage, mettre le bureau du maire en état de siège, fumigène, déclenchement de l'alarme incendie, etc., etc., etc. La limite entre la manifestation et les gestes illégaux a été amplement franchie.

La deuxième raison est la suivante : l'inaction volontaire des policiers du SPVM. On nous a assurés à maintes reprises que malgré les moyens de pression, les policiers allaient garantir le même service, que la population n'allait pas voir de différence sur le travail des policiers. On voit qu'on nous a clairement menti. Vous avez probablement vu lundi les images circuler sur les réseaux sociaux démontrant des vandales exercer leur « art » sous l'œil des policiers qui parlaient au téléphone, rigolaient et restaient bien sagement à l'aise accoté sur le mur. Ou bien ces policiers qui ont laissé leurs collègues agents de sécurité se faire assaillir et les élus se faire intimider. « Lorsque la police ne protège plus », pour reprendre l'idée de mon texte original, qui nous protège? Lundi soir, la police du SPVM s'est désavouée de cette fonction lors de manifestation contre le projet de loi 3. D'autres questions étaient dans la plupart des bouches mardi matin : et si c'était un autre groupe de citoyens qui avait commis ces gestes? Les syndiqués qui ne sont pas au travail ne sont-ils pas des citoyens ordinaires soumis aux mêmes lois?

Madame et Monsieur les ministres, je vous demande respectueusement d'envisager toutes les mesures nécessaires pour prévenir ce genre de geste et s'assurer que cela ne se reproduise plus. De faire en sorte que le SPVM respecte son mandat lors des manifestations où qu'il soit remplacé lors de celles contre le projet de loi 3. « Lorsque la police ne protège plus », qui nous protège? Voilà la question à laquelle j'aimerais que vous réfléchissiez dans votre décision. Nous ne pouvons pas permettre que cela aille plus loin.

Madame la vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique, Monsieur le ministre des Affaires municipales, veuillez prendre les mesures adéquates pour rétablir la confiance de la population, car «lorsque la police ne protège plus», c'est le début du chaos. Du vrai.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Le projet de loi a un nom

Les régimes de retraite en bref

Retrouvez les articles du HuffPost sur notre page Facebook.
Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.