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Grand Prix du Canada : le triomphalisme de Denis et ses amis

J'ai ressenti quelque chose de très désagréable, proche du dégoût, lors de la conférence de presse annonçant la pérennité du Grand Prix du Canada pour les dix prochaines années. À l'avant-plan, trois politiciens qui ont fait montre d'une absence totale de sobriété et d'humilité. Au contraire, ces trois messieurs plastronnaient et s'auto-congratulaient sans aucune retenue, au point où c'en était gênant devant la visite.
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Avant de commencer, je précise deux choses. Premièrement, j'ai un préjugé plutôt favorable envers le nouveau maire de Montréal, Denis Coderre, ne serait-ce que parce qu'il y a enfin quelqu'un aux commandes de la plus importante ville du Québec. Deuxièmement, en ma qualité de chroniqueur automobile, je n'ai pas l'habitude des conférences de presse de politiciens.

Ces précisions faites, j'ai ressenti quelque chose de très désagréable, proche du dégoût, lors de la conférence de presse annonçant la pérennité du Grand Prix du Canada pour les dix prochaines années. Prenaient place, sur l'estrade, trois politiciens : Denis Coderre, maire de Montréal, Robert Poëti, ministre provincial des Transports et ministre responsable de la région de Montréal, et Denis Lebel, ministre fédéral de l'Infrastructure, des Collectivités et des Affaires intergouvernementales. Derrière eux, sur la deuxième rangée, Yves Lalumière, de Tourisme Montréal, et François Dumontier, président du groupe Octane et gestionnaire du Grand Prix du Canada.

À l'avant-plan, donc, trois politiciens qui ont fait montre d'une absence totale de sobriété et d'humilité. Au contraire, ces trois messieurs plastronnaient et s'auto-congratulaient sans aucune retenue, au point où c'en était gênant devant la visite. Parce que, voyez-vous, la salle de conférence était remplie de nombreux représentants de médias européens, en plus des journalistes québécois et du ROC (Rest of Canada).

Le meneur du groupe, Denis Coderre, a montré toute l'arrogance dont il était capable en ridiculisant plusieurs journalistes pendant la période de questions. Sous ses airs frondeurs, notre bon maire n'est toutefois pas si brave puisqu'il a eu l'intelligence - ou la lâcheté, c'est selon - de s'en prendre seulement à des journalistes sportifs, qu'il ne côtoie jamais (ou presque).

Étant donné la nature de la nouvelle, des journalistes affectés à la politique et à l'économie étant également présente, mais comme par hasard, ils ont été épargnés par les sarcasmes du maire. Normal : eux, il va les revoir au cours de l'année. Lâche, mais pas con.

Un collègue du journal suisse Le matin s'est même senti le devoir de remettre notre maire triomphaliste à sa place en le ramenant aux véritables enjeux de cette conférence, tout en lui faisant comprendre que son numéro n'amusait personne. Étrangement, Denis Coderre a perdu de sa superbe à ce moment. Et à partir de ce moment, le trio de politiciens a mis la pédale douce sur le pétage de bretelles, se contentant - enfin ! - de répondre aux questions.

Comprenons-nous bien : Denis Lebel, Robert Poëti et Denis Coderre ont négocié une très bonne entente. Un autre collègue européen leur a même demandé comment ils avaient réussi à arracher un Grand Prix pour si peu à Bernie Ecclestone. À ce moment, j'ai cru qu'ils étaient pour se mettre à léviter tous les trois...

Le moins qu'on puisse dire, c'est que Lebel, Poëti et Coderre n'ont pas le triomphe modeste. Des trois, c'est cependant Coderre qui a été le meneur de jeu, en adoptant une attitude ouvertement méprisante et conflictuelle envers les représentants des médias. Les deux autres ont fait preuve d'un peu plus de retenue - j'allais écrire d'élégance, mais ce serait exagéré.

Éclipsés par ces trois paons, Yves Lalumière et François Dumontier ont adopté un profil bas. Dans le cas de Dumontier, c'est tout à son honneur puisque le grand gagnant dans tout ça, ne nous y trompons pas, c'est lui : une entente de dix ans, c'est le rêve de tout promoteur. En plus, il a fait beau samedi et dimanche, il y avait beaucoup de monde au circuit Gilles-Villeneuve et la course a été endiablée. Voilà qui devrait garantir de bonnes ventes de billets au cours des prochains jours en vue du prochain Grand Prix du Canada.

Espérons seulement que nos représentants politiques sauront se tenir un peu mieux devant la visite, l'année prochaine. Parce que franchement, on a eu l'air un peu, pas mal colons.

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