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Comment se fait-il que les membres de la famille de Jean Lapierre aient utilisé un aéronef immatriculé aux États-Unis, compte tenu des règles de cabotage en vigueur au Canada qui interdisent aux aéronefs immatriculés aux États-Unis de transporter des passagers payants entre deux points au Canada?
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Mardi 29 mars, vers 12h20, Radio-Canada annonçait l'écrasement vers 11h40, heure locale (UTC - 4h) d'un aéronef près de l'aéroport des Îles de la Madeleine (YGR) au Québec lors de la phase d'approche, comptant parmi ses occupants le chroniqueur politique et ancien homme politique fédéral, Jean Lapierre.

L'appareil, un Mitsubishi MU-2B-60 Marquise avait quitté l'aéroport de Saint-Hubert (YHU) en banlieue de Montréal avec à son bord, en plus de Jean Lapierre, son épouse, Nicole, deux de ses frères, une de ses sœurs et les deux pilotes. Ces membres de la famille Lapierre se rendaient aux Îles de la Madeleine pour les funérailles de leur père et soutenir leur mère. Les aéroports de Saint-Hubert et de l'Île de la Madeleine sont séparés par voie aérienne de 496NM ou 917km, un vol d'un peu plus de deux heures sur un MU-2.

Le Bureau de la sécurité dans les transports du Canada (BST) a émis en début d'après-midi un communiqué de presse annonçant l'écrasement d'un aéronef à proximité de l'aéroport des Îles de la Madeleine (YGR). Dans l'après-midi, Radio-Canada rapporta les propos de la porte-parole de l'organisme, Julie Leroux: une équipe d'enquêteurs ne pourrait atteindre l'Île que mercredi matin, compte tenu des mauvaises conditions climatiques.

Selon le site spécialisé américain Aviation Safety Network, ce Mitsubishi MU-2B-60 Marquise construit en 1982 portait l'immatriculation américaine N246W et est enregistré au nom de Marquise Aviation Corp Trustee.

Le Mitsubishi MU-2 est un bi turbopropulsé léger de conception japonaise. La majorité des appareils furent construits dans une usine toute neuve à San Angelo, au Texas, par Mooney Aircraft, à partir de kits de provenant du Japon, mais de turbines Garrett et de systèmes de fabrication américaine, avant que les installations passent sous le contrôle de l'avionneur japonais. Il a été le premier aéronef de conception nippone de l'après-guerre.

Le MU-2 effectua son vol inaugural le 14 septembre 1963 et fut construit à plus de 750 exemplaires jusqu'en 1986 aux États-Unis et jusqu'en 1987 au Japon, pour les marchés civil et militaire. 139 exemplaires de la version allongée et pourvue de moteurs améliorés Garret TPE331 de 715cv, le MU-2B-60, furent livrés.

Le Mitsubishi MU-2 a été reconnu comme un avion difficile à piloter particulièrement auprès des pilotes peu expérimentés. Doté de performances dignes d'un jet léger avec une vitesse maximale de 295NM (547km/h) et de croisière de 261NM (483km/H) en dépit de son prix d'avion-bi turbopropulsé, le MU-2 peut s'avérer traitre pour des pilotes ayant peu d'heures de vol à leur actif.

Ainsi quelque 205 incidents sont à porter à son actif, dont 176 pertes totales ayant entraîné la mort de 343 occupants. Néanmoins, depuis des mesures mises sur pieds par la FAA en 2008 par le biais d'un Special Federal Air Regulation (SFAR), le taux d'accident du MU-2 a baissé considérablement.

Une première question surgit à l'esprit. Comment se fait-il que les membres de la famille de Jean Lapierre aient utilisé un aéronef immatriculé aux États-Unis, compte tenu des règles de cabotage en vigueur au Canada qui interdisent aux aéronefs immatriculés aux États-Unis de transporter des passagers payants entre deux points au Canada?

Jean Lapierre en quelques évènements

Diplômé en droit de l'Université d'Ottawa, Jean Lapierre se fera élire à l'âge de 23 ans député du Parti libéral du Canada de Pierre Elliot Trudeau, à la Chambre des communes à Ottawa.

Il sera réélu en 1980, 1984 et 1988 et deviendra un ministre d'État à la Jeunesse et au Sport amateur dans le gouvernement de John Turner, devenu premier ministre. En 1990, il quitte le caucus des Libéraux de Jean Chrétien et siège jusqu'en 1992 au sein du Bloc Québécois de Lucien Bouchard.

Jean Lapierre abandonne ensuite la politique pour une carrière de journaliste politique à la radio et à la télévision.

Aux élections de 2004, il revient à la Chambre des communes à la demande du premier ministre libéral, Paul Martin, et se fait élire dans le comté d'Outremont. Il sera nommé ministre des Transports, devient un ardent défenseur de l'ouverture aérienne du Canada et met de l'avant le concept de Gateways en lançant le Pacific Gateway à Vancouver, pour une ouverture sur l'Asie.

À la suite de l'élection des Conservateurs de Brian Mulroney, en 2006, il quitte son siège de député en janvier 2007, puis se joint au réseau de télévision TVA, et ultérieurement à la station de radio 98,5FM.

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Funérailles de Jean Lapierre et de sa famille

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