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Dix bonnes raisons d'être dépressif et d'aimer ça

Doit-on "souffrir" d'une dépression? N'y aurait-il pas moyen de rendre la dépression moins... déprimante? Et bien, comme en fait foi le titre de ma présente chronique, je fais partie de ceux qui croient que oui -un "oui" retentissant!-, c'est possible!
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Si vous êtes comme moi, alors vous êtes également comme xxxx autres personnes qui souffrent de dépression. Non, les "x" dans la phrase précédente ne sont pas une erreur; je suis simplement trop paresseux pour chercher le chiffre officiel. D'accord, la dépression en soi est merdique, et c'est pourquoi on l'appelle "dépression" plutôt que "joie de vivre éternelle" ou "fou rire sans fin". Mais doit-on pour autant "souffrir" d'une dépression? N'y aurait-il pas moyen de rendre la dépression moins... déprimante? Eh! bien, comme en fait foi le titre de ma présente chronique, je fais partie de ceux qui croient que oui -un "oui" retentissant!-, c'est possible!

1. Les hilarants effets secondaires de nos médocs

Lorsqu'on commence à prendre des antidépresseurs, il y a toute une panoplie d'effets secondaires qui les accompagnent, jusqu'au moment où notre corps s'habitue à leur présence et que ceux-ci commencent à faire réellement effet. Certains des effets secondaires sont pour le moins ennuyeux, on pense entre autres à l'insomnie ou à la perte de libido, mais d'autres sont absolument hilarants. Par exemple, lorsqu'on m'a prescrit du Citalopram, mes cacas sont devenus d'un jaune iridescent pendant au moins deux semaines. Ha ha! Des cacas jaunes fluo, rien de moins!

2. On peut paresser et ne rien faire autant qu'on veut

Tout le monde aime paresser et faire la grasse matinée, et lorsqu'on vit une dépression, ces grasses matinées peuvent durer des jours et des jours. Bon, c'est vrai qu'après quelques jours d'un pareil régime, on commence à se dire qu'on devrait sans doute faire quelque chose de constructif avec notre vie, ne serait-ce que prendre une douche ou sortir de la maison, mais, heureusement, la décision de ne pas le faire et de continuer à ne rien faire a été prise pour nous.

3. Les dépressifs sont "cools"

La liste des artistes, musiciens, politiciens et auteurs qui ont souffert de dépression, sans parler de certains des humoristes les plus drôles de l'histoire, est longue, très longue. On nomme tellement souvent les Tony Hancock, Spike Milligan, Winston Churchill, Leonard Cohen, Woody Allen, William Blake et autres Charles Dickens que c'est presque devenu un cliché. Et bien, à compter d'aujourd'hui, vous pourrez ajouter un nom à cette fabuleuse liste de gens tristes et célèbres: le mien ou le vôtre.

4. La dépression est à la mode

Bonne nouvelle! Si vous êtes dépressif par les temps qui courent, vous êtes on ne peut plus dans le vent. Nos distinguées salutations, par ailleurs, à tous ceux d'entre vous qui se baladent avec un trouble de stress post-traumatique; c'est apparemment le sous-genre de dépression qui est le plus en vogue en ce moment. Félicitations! Vous, mes chers amis TSPT, êtes l'équivalent médical des shorts en jeans si courts que les poches dépassent sous le rebord de denim effiloché. Une note en passant pour toutes les femmes qui portent des shorts en jeans si courts que les poches dépassent sous le rebord de denim effiloché: merci, sincèrement, et surtout, continuez à les porter.

5. Votre vie sociale est hors pair

Pour peu que vous puissiez vous extirper de votre lit -et notez qu'au moment d'écrire ces lignes, je suis dans le mien depuis plus de 24 heures-, une vie sociale incomparable vous attend. Il existe une myriade d'organismes caritatifs qui financent les activités d'un nombre impressionnant de groupes de soutien remplis de gens comme vous avec qui vous pourrez discuter de votre médication ou aller prendre un pot (une option qui me semble beaucoup plus intéressante que la première). Je n'ai pas encore participé à un tel groupe de soutien, mais qui sait, peut-être un jour... (voir la raison numéro 10)

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1. Prendre du soleil

Combattre la dépression saisonnière

6. Le meilleur sandwich de l'univers

Quoi? Qu'est-ce que je raconte? Eh! bien, voyez-vous, un des symptômes les plus courants de la phase maniaque d'une dépression bipolaire, c'est que durant celle-ci, tout semble ultra excitant, stimulant et amusant. Lorsque vous traversez un tel épisode, une chose aussi banale qu'un simple sandwich peut vous paraître aussi magique qu'une licorne qui ferait son apparition dans votre jardin et vous annoncerait (car elle parle!) qu'elle a sur son dos deux sacs remplis d'or, juste pour vous. Parlez-moi d'un sandwich extraordinaire!

7. Vous appréciez encore plus la musique de Joy Division

Joy Division est en soi un des meilleurs groupes à avoir existé, mais les gens dépressifs ont un avantage sur les autres: ils comprennent encore mieux que quiconque la musique du quartet de Manchester. Attention! Si vous n'avez pas dormi depuis trois jours et que, durant tout ce temps, vous n'avez pas quitté votre lit, il est fortement déconseillé d'écouter des chansons comme Eternal ou New Dawn Fades...

8. Lorsqu'on leur demande comment ils vont, les dépressifs ont toujours quelque chose d'intéressant à raconter

En général, lorsqu'on demande aux gens "normaux" non dépressifs comment ils vont, ils nous répondent des trucs vagues du genre "on fait aller, y'a pas à se plaindre". Toutefois, lorsqu'on est dépressif, on a l'opportunité de raconter avec moult détails notre dernier combat épique avec les symptômes de la dépression, et la réponse ressemble alors à quelque chose comme "oh, ça va mieux, mais la semaine dernière j'ai été incapable de dormir pendant 4 jours, ce qui a entraîné une sale crise d'angoisse accompagnée de l'habituelle hyperventilation. Résultat: je me suis retrouvé aux urgences avec un soluté dans le bras". Avouez que c'est plus passionnant que le traditionnel "ça va, et toi?" Cet épisode m'est vraiment arrivé et je vous garantis que ça fait d'excellentes conversations au bar du coin!

9. Les récompenses à n'en plus finir

Un des conseils que l'on vous donne lorsque vous suivez une thérapie -j'en ai moi-même suivi trois après d'intenses épisodes dépressifs-, c'est de vous offrir une récompense de temps à autre pour soulager la douleur de la dépression. Ces récompenses peuvent prendre la forme que vous voulez, pour peu qu'elles vous fassent plaisir: un repas au resto, une séance de shopping, une journée à la mer, un bon film, une heure avec une pute de luxe (1). L'auto-récompense devient donc fréquente et quasi constante. Cela implique, par ricochet, que: a) être dépressif peut être assez dispendieux, et b) on accumule tout plein de jolis trucs. Pour peu qu'on réussisse à s'extirper de son lit, bien entendu!

10. Les dépressifs sont presque tous excellents au lit

Ne me demandez pas pourquoi, je l'ignore, mais c'est la réalité. Peut-être que c'est parce que nous abordons tout ce qui nous arrive comme si c'était la dernière fois que ça va nous arriver, ou peut-être est-ce simplement parce que nous passons tellement de temps au lit qu'on finit par en être des experts.

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(1) C'est une blague, hein. Néanmoins...

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