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Si la victoire du "non" au référendum grec était parfaitement prévisible, son ampleur l'était beaucoup moins. Ce résultat s'explique et doit être compris comme le choix d'une nouvelle voie.
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Si la victoire du « non » au référendum grec était parfaitement prévisible, son ampleur l'était beaucoup moins. Ce résultat s'explique et doit être compris comme le choix d'une nouvelle voie.

Il était évident que les citoyens appelés à se prononcer « pour » ou « contre auraient chacun une interprétation différente de la question qui leur était posée. Certains ont répondu "oui" ou "non" à l'euro et à l'Europe. La plupart ont choisi de répondre "oui" ou "non" à l'austérité.

Pour nombre d'entre eux, une autre question s'est avérée décisive dans la mesure où le "non" pouvait être perçu comme un soutien de la politique du gouvernement de M. Tsipras. À l'inverse, le "oui" s'apparente peut-être à un appel à l'opposition, désavouée lors des élections de janvier et qui, six mois plus tard, montre qu'elle n'a toujours rien compris, n'exprime aucun regret et semble considérer le référendum comme une occasion de prendre sa revanche.

C'est mercredi dernier que tout s'est décidé. Dans la matinée, tandis que les télés diffusaient en boucle des images de retraités en train de faire la queue devant les banques fermées, dans l'espoir de récupérer une partie de leur maigre pension, des sondages récurrents ont fait état, pour la première fois, de l'émergence du "oui".

Mais quand Alexis Tsipras est intervenu sur ces mêmes écrans, à 17h30, pour délivrer son message, l'écart a commencé à se réduire et le "non" a repris l'avantage. La question centrale a dès lors clairement commencé à opérer un lent revirement. Avec ce référendum, le gouvernement et le premier ministre jouaient leur va-tout, et demandaient à leurs concitoyens: "Nous faites-vous confiance pour continuer à mener les négociations ou souhaitez-vous notre départ?"

Il me semble que c'est bien le sens à donner à ce référendum. Ceci explique la triomphale victoire du "non". Le peuple grec a réitéré sa confiance au gouvernement. La question, désormais, est de savoir ce que celui-ci va en faire.

Le "non" au référendum peut conduire à deux types de négociations : un "non-non" (non au plan de sauvetage proposé, à tout autre plan formulé par l'Union européenne et, de fait, non à l'euro) et un "non-oui" (non à l'austérité, mais oui à l'euro, à condition de parvenir à un accord plus équitable). Tout porte à croire que c'est probablement cette deuxième interprétation du "non" qui a prévalu. C'est également celle qu'Alexis Tsipras semble avoir adoptée dans son discours dimanche 5 juillet au soir. C'est un premier signe.

L'issue de cette tragédie grecque ne dépend plus des Grecs, mais de la façon dont réagiront les dirigeants européens. Reste à savoir s'ils vont profiter du résultat de ce référendum pour conclure de nouveaux accords ou si celui-ci va leur fournir l'occasion de se débarrasser du problème en rejetant toute la faute sur les Grecs.

Ce blogue, publié à l'origine sur l'édition grecque du Huffington Post, a été traduit de l'anglais par Catherine Biros pour Fast for Word.

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