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Avoir une opinion tranchée

Les étudiants sont en grève depuis plusieurs semaines déjà. Nous devons vérifier le portail du collège chaque matin, dans l'éventualité où la ligne de piquetage ne serait pas significative; nous serions alors tenus de rentrer donner des cours. Afin de respecter le vote démocratique, nous avons comme directive de ne pas communiquer pédagogiquement avec nos étudiants. Certains de nos étudiants ont fait application à l'université et nous n'avons pu les aider avec leurs auditions.
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Pourquoi je ne peux avoir une opinion tranchée sur le sujet de la hausse des frais de scolarité et sur la grève que je vis présentement: Les étudiants sont en grève depuis plusieurs semaines déjà. Nous devons vérifier le portail du collège chaque matin, dans l'éventualité où la ligne de piquetage ne serait pas significative; nous serions alors tenus de rentrer donner des cours.

Afin de respecter le vote démocratique, nous avons comme directive de ne pas communiquer pédagogiquement avec nos étudiants. Certains de nos étudiants ont fait application à l'université et nous n'avons pu les aider avec leurs auditions.

Certains enseignants appuient le mouvement ; les syndicats l'appuient et participent aux manifestations, mais comme enseignants, nous nous devons de garder une certaine réserve quant à l'influence que nous pouvons exercer sur nos étudiants, notre rôle est de les inciter à s'informer et à assumer leurs responsabilités.

Même si je n'ai pas de parti pris dans cette cause, je respecte leur choix de vouloir défendre leur droit à l'éducation. Je trouve inacceptable toute la propagande dénigrante faite à l'égard des étudiants. Des enfants gâtés avec leurs cellulaires, leurs téléviseurs et leurs voitures... ce sont des généralités qui ne représentent pas l'ensemble de la population étudiante. Et les «adultes» qui critiquent les étudiants avec leurs cellulaires, en ont-ils déjà acheté un à leur enfant dans le passé?

Je crois que le problème est beaucoup plus profond que de dire, on veut ou pas un gel des frais de scolarité. Il y a une différence à faire entre le gel des frais et la lutte contre leur hausse massive. De toute façon, les frais augmentent graduellement depuis plusieurs années. Pourquoi tout à coup le gouvernement se réveille, la dette est trop grosse, les universités sont dans le trouble, voici donc la solution.

Depuis plusieurs années, la classe moyenne s'appauvrit. Les grandes corporations qui payent peu d'impôts s'enrichissent chaque année, mais on nous dit qu'ils font rouler l'économie. Faire payer plus de frais de scolarité à ceux qui auront des métiers payants, n'est-il pas discriminatoire dans une volonté de sociale démocratie?

Et que ferons-nous des éternels étudiants, allant de diplôme en diplôme dans des matières qui ne génèrent pas nécessairement d'emplois? Ils étudieront à frais réduits pendant de nombreuses années; ça aussi ça coûte cher à l'état, donc aux contribuables.Trancher entre les métiers payants ou moins payants pour déterminer leurs frais de scolarité semble un peu simpliste comme solution.

Si l'État est de plus en plus endetté, et qu'il a été mal géré, est-ce une raison pour augmenter de 75% les frais de scolarité sur 5 ans? Qui pourra alors aller étudier, les enfants de la classe moyenne supérieure, les moins bien nantis qui auront droit aux prêts et bourse vu leur situation? Augmenter les impôts contriburait à étouffer davantage la classe moyenne. Alors où est la solution?

Le travail au noir et la corruption se développent, les grandes corporations font de plus en plus preuve d'une éthique douteuse, et le gouvernement veut couper dans l'éducation! Dans l'avenir de notre société! Le gouvernement devrait plutôt revoir les priorités du Québec et son mode de financement.

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