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Stephen Harper ne se donne même plus la peine de cacher son jeu. Après avoir aboli à Pêches et Océans les postes liés à la recherche sur la toxicité des hydrocarbures en milieu aquatique, après avoir dissous la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie, le premier ministre compte museler toutes les voix qui s'opposent à ce qu'il présente comme « la volonté des Canadiens ».
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Interrogé le 7 juin à Paris sur les subventions qu'accorde Environnement Canada aux groupes environnementaux qui expriment des positions contraires aux politiques énergétiques de son gouvernement, Stephen Harper a eu cette réponse : « C'est une utilisation inappropriée de l'argent des contribuables et nous verrons à l'éliminer. » Venant d'un chef d'État, une telle affirmation ne peut que laisser pantois. Elle manifeste sans équivoque la mise en tutelle d'Environnement Canada par la faction du gouvernement fédéral vouée au développement énergétique.

Au moment où son gouvernement enfonce dans la gorge des parlementaires son projet de loi fourre-tout C-38 limitant entre autres de façon substantielle la portée environnementale de la Loi sur la Pêches, affaiblissant le processus d'évaluation environnementale et la protection des espèces en péril, limitant la qualification des organismes de bienfaisance et confirmant le retrait du Canada du Protocole de Kyoto, Stephen Harper ne se donne même plus la peine de cacher son jeu. Après avoir aboli à Pêches et Océans les postes liés à la recherche sur la toxicité des hydrocarbures en milieu aquatique, après avoir dissous la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie, contre l'avis même de l'ancien député conservateur Bob Mills, le premier ministre compte museler toutes les voix qui s'opposent à ce qu'il présente comme « la volonté des Canadiens ».

Que le gouvernement veuille mettre en œuvre ses politiques énergétiques est parfaitement justifiable, même si sa façon de faire va à l'encontre des principes du développement durable. Après tout, hormis au Québec et en Colombie-Britannique, le Parti conservateur a été le choix d'une majorité de citoyens et la démocratie est l'expression de la majorité. Toutefois, lorsque prétextant cette majorité, il entend transformer les groupes environnementaux et autres groupes d'intérêts en organes de propagande, Stephen Harper n'agit plus comme premier ministre, mais comme lobbyiste ou, pire encore, comme un membre de cette royauté à laquelle il tente par tous les moyens de s'identifier.

Doit-on en conclure que tout citoyen qui exprime une opinion contraire à celle du premier ministre commet un crime de lèse-majesté ? Quel sort sera réservé aux anciens ministres et députés conservateurs comme Tom Siddon et John Cummins qui ont critiqué en mai dernier le projet de loi C-38 ? Le premier a dit que c'était «une tentative de vider la Loi sur les Pêches de sa substance par des moyens détournés, il est déplorable qu'on essaie de le faire en catimini». Le second considérant que « les mesures proposées risquent de causer des torts graves aux ressources halieutiques. »

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