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Le Sommet sur l'enseignement supérieur au Québec est un beau moment pour rassembler les forces vives du milieu de l'éducation avec le gouvernement un an après la grève étudiante qui a secoué la province. L'idée est louable. Mais il faudra aller bien au-delà de la liste d'épicerie présentée lundi matin par les intervenants, sinon aucun consensus ne pourra être établi d'ici la fin du Sommet mardi midi.
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Le Sommet sur l'enseignement supérieur au Québec est un beau moment pour rassembler les forces vives du milieu de l'éducation avec le gouvernement un an après la grève étudiante qui a secoué la province. L'idée est louable.

Mais il faudra aller bien au-delà de la liste d'épicerie présentée lundi matin par les intervenants sinon aucun consensus ne pourra être établi d'ici la fin du Sommet mardi midi. En effet, deux jours pour régler tous les problèmes des collèges et des universités, c'est bien peu. Quels débats de fond peut-on espérer?

Presque 50 ans après la commission Parent durant la Révolution tranquille, qui a mené à la création des cégeps en 1967-1968, le temps est vraiment venu de faire le point en éducation.

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Le gouvernement propose une loi-cadre sur les universités et prévoit créer un Conseil national des universités, un organisme consultatif. Mais une question demeure : est-ce que ce Conseil sera vraiment indépendant ou noyauté par les recteurs (la CREPUQ)?

Parlant des recteurs, auront-ils la décence de proposer une baisse de salaire même symbolique? Quand on pense que certains recteurs font plus de trois fois le salaire de la première ministre Pauline Marois... Que dire de Denis Brière de l'Université Laval qui a fait augmenter son salaire de façon unilatérale sous prétexte qu'il était plus faible que la moyenne dans le reste du pays?

Aussi, est-ce que les universités vont vraiment ouvrir leurs livres afin d'assurer une plus grande transparence financière à tous? C'est essentiel. L'article de Francis Vailles de La Presse sur les cachettes financières des organismes publics est très troublant à cet effet. Les universités ne présentent même pas de notes aux états financiers...

Les universités ont demandé lundi matin que Québec renonce à ses compressions de 250 millions $ en éducation d'ici deux ans. Le gouvernement ne pourrait-il pas présenter un compromis et réduire ces compressions inacceptables? Imaginez le retard que le Québec va accuser dans deux ans après ces compressions. Il sera peut-être trop tard. Le scénario du déficit zéro de Lucien Bouchard (1996-2001) a laissé un goût très amer dans notre bouche et on ne peut pas se permettre de réduire les investissements dans les universités et collèges.

L'idée du Parti québécois d'indexer les droits de scolarité en fonction de l'inflation est donc en soi une bonne idée afin d'augmenter le financement des universités. Il faut être réaliste et ne pas répéter l'erreur des libéraux en 2012 en augmentant de façon radicale les frais de scolarité.

Il reste aussi à discuter de l'essentiel: la qualité de l'éducation au Québec. Qui va en parler ? Est-ce qu'on veut davantage de cours d'histoire du Québec et du monde dans les cégeps et les universités, par exemple? Est-ce qu'on peut réduire la taille des groupes dans les universités? Je me souviens qu'à l'Université Laval, il n'était pas rare d'être 200 à 300 par classe au baccalauréat...

Bref l'idée du gouvernement est bonne de vouloir consulter le monde de l'éducation. Oui, il faut augmenter le financement en recherche (le PQ a fait le contraire le mois dernier et a été obligé de reculer), oui, il faut renforcer les services aux étudiants et, oui, il faut soutenir l'arrimage entre les cégeps et les universités. Personne n'est contre la vertu.

Mais il faudra aller plus loin: une grave pénurie de main-d'œuvre persiste au Québec et la crise sociale de 2012 n'est pas cicatrisée.

Le Sommet de cette semaine n'est que le début d'une grande réflexion sur l'avenir du Québec.

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