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Le but propagandiste avoué des organisateurs du 150e ne semble pas déranger M. Laporte outre mesure, lui qui s'est malgré tout donné pour mission de venir au secours du Parti Québécois dans ce dossier en s'en prenant à Option nationale plutôt qu'au fédéral.
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Dans l’édition du Huffington Post du 22 novembre, le président du Mouvement national des Québécoises et des Québécois (MNQ), Gilles Laporte, me reproche d’avoir critiqué la décision du gouvernement péquiste de verser 100 000$ à l’opération de propagande encadrant le 150e anniversaire du Canada qui aura lieu en 2017; argent qui provient des coffres de la Commission de la Capitale nationale dirigée par Agnès Maltais.

La ligne de défense de l’historien Gilles Laporte est simple. Les 100 000$ du PQ serviraient à financer une activité du 150e, soit le Rendez-vous naval, mais pas le 150e du Canada en tant que tel. Il n’y aurait alors rien de répréhensible dans la décision du PQ. Et je me serais énervé pour rien. Foutaises !

Je veux bien croire que les péquistes sont mal à l’aise lorsque vient le moment de justifier l’injustifiable, mais il ne faudrait quand même pas nous prendre pour plus caves que nous ne le sommes en réalité. Le Rendez-Vous naval 2017 est clairement une opération de propagande qui s’inscrit dans le 150e du Canada. Il s’agit d’un volet officiel du 150e anniversaire du Canada, c’est un fait irréfutable. Et il est aussi irréfutable que le PQ finance l’événement.

Vous en doutez toujours? Je vous répondrais que la mission du Rendez-vous naval pour 2017 est on ne peut plus claire. Voici ce qui est annoncé sur le site internet de l’organisme :

La célébration du 150e anniversaire de la Confédération à travers ses provinces fondatrices et peuples fondateurs.

Un événement qui permettra aux provinces maritimes, à l’Ontario et au Québec d’être visités par les grands voiliers qui participeront à une course transatlantique.

Le lien fédérateur et unificateur de la célébration est le fleuve St-Laurent et ses grands voiliers, acteurs privilégiés de notre histoire et de notre prospérité.

Une programmation spéciale sera présentée à Québec et dans les autres villes fondatrices de l’est du Canada.

Québec agira comme agent rassembleur dans cet événement. Dès 2013, les provinces et principales villes portuaires seront approchées pour participer à 2017.

On peut donc dire que Rendez-vous naval 2017 est aussi précis dans ses intentions politiques que ne l’est le ministre du Patrimoine canadien, James Moore. À propos du 150e anniversaire du Canada, celui-ci a déclaré : « [le but des festivités de 2017 sera de] susciter un fort sentiment de fierté et d’appartenance parmi tous les Canadiens. » Les bateaux serviront la mission de propagande du fédéral, c’est clair comme de l’eau de roche.

À mon sens, un tel plan de propagande fédéraliste doit être dénoncé par l’ensemble du mouvement souverainiste ; par Gilles Laporte comme les autres souverainistes. Il est révoltant de voir le gouvernement péquiste financer pareille opération de révisionnisme historique dont le but est de nous enfoncer dans la gorge l’identité canadienne.

Au lieu de tenter de justifier l’injustifiable en affirmant qu’il y avait du bon dans le pacte de 1867, Gilles Laporte aurait dû utiliser sa chronique pour expliquer que les 150 ans du Canada ne furent aucunement une sinécure pour les Québécois et les Amérindiens. Il aurait dû rappeler l’interdiction des écoles séparées à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, nous parler de la loi sur les Indiens qui créaient les mouroirs que sont les réserves, de la pendaison de Louis Riel, du printemps 1918 au cours duquel des soldats de Toronto ont tiré à l’arme lourde sur les manifestants anticonscriptionnistes à Québec, de la loi des mesures de guerre qui a envoyé des poètes et autres innocents en prison, de la constitution imposée en 1982, des référendums volés et tutti quanti. Bref, nous entretenir des événements historiques qui ne donnent en rien le goût de célébrer.

Le président du MNQ, organisme qui dépend des subventions du gouvernement pour fonctionner, aurait ainsi fait œuvre historienne utile. Cela aurait été pas mal mieux, en tout cas, que de se porter au secours d’un Parti québécois qui multiplie les incohérences politiques depuis trop longtemps. Mais bon, j’imagine que la solidarité péquiste amène même les meilleurs à verser dans la contorsion intellectuelle la plus crasse. Gilles Laporte vient de nous en offrir une preuve éclatante.

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