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3 raisons pour lesquelles Donald Trump a fait du G7 un gâchis historique

Il est clair aujourd'hui qu'il convient de s'interroger sur ce genre de sommet international dont la pertinence n'apparaît plus.
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Adam Scotti/PMO

Le G7 de La Malbaie au Québec a donc lamentablement échoué à cause d'un homme, le président des États-Unis d'Amérique, qui vient ainsi de tuer le multilatéralisme défendu notamment par Emmanuel Macron.

Donald Trump a tué le multilatéralisme

Il ne fallait s'attendre à rien de sa part. Dès le 1 juin, il avait décidé de continuer à taxer l'acier et l'aluminium européens. Depuis le début de son mandat, il a montré qu'il n'avait cure de la concertation multilatérale. Enfin, son ministre du trésor avait refusé de signer le communiqué final de la réunion annuelle de l'OCDE quelques jours avant.

Cet échec, qui vient après le retrait des États-Unis de l'accord de Paris sur le climat et la dénonciation unilatérale de l'accord nucléaire iranien qui était censé perdurer jusqu'a 2025, sonne le glas d'une entente avec les États-Unis tant sur le fond que sur la méthode, tant que Donald Trump résidera aux destinées de ce pays.

Il est clair aujourd'hui qu'il convient de s'interroger sur ce genre de sommet international dont la pertinence n'apparaît plus.

Une débauche de moyens matériels et financiers

Sur le plan humain et environnemental tout d'abord, de tels sommets sont une catastrophe pour l'environnement. Des dizaines de voitures, d'hélicoptères, d'avions sont mobilisés, engendrant un surcroît de pollution. Au moment où les chefs d'État et de gouvernement prônent un respect de l'environnement, ce n'est pas le bon exemple à donner, surtout lorsque l'on voit les résultats.

Par ailleurs, ces sommets qui sont censés constituer le directoire de la démocratie mondiale la confisquent sans coup férir : dix écoles ont ainsi été fermées dans le périmètre de ce G7 et dix mille fonctionnaires du gouvernement du Québec ont été priés de rester chez eux pour ne pas gêner les grands de ce monde, suscitant l'ire du président du parlement québécois. Ce n'est pas raisonnable.

Enfin, en termes de coût, un tel sommet coûte des centaines de millions d'euros comme si on ne comptait pas au moment où on demande aux peuples de vivre avec la restriction budgétaire.

L'esprit initial du G7 dévoyé

Sur le fond et depuis quelques années, on a assisté à un véritable dévoiement de l'esprit initial de ce gendre de réunion. Créé en 1975 à l'initiative de Valéry Giscard d'Estaing, il s'agissait avec le G5 à l'époque d'une structure légère faisant suite à la première crise pétrolière. De tels sommets avaient un sens en réunissant les principales économies capitalistes du monde. Aujourd'hui, la Russie ayant été exclue de ce club, les pays du G7 ne représentent plus qu'environ 40% de l'économie mondiale.

Le G7 est devenu un véritable directoire des affaires politiques du monde quitte à se rendre inefficace et à se disperser.

Si l'économie a été le principal sujet de discorde, il faut aussi mentionner le fait que le Japon n'a pas été solidaire sur la protection des océans en ce qui concerne les déchets plastiques, n'y voyant aucun intérêt pour son pays.

Enfin une chose est sûre : ce n'est ni l'Europe ni le Japon qui sont capables de contrer le président des États-Unis.

Le véritable contre-pouvoir se trouvait au même moment de l'autre côté du monde en Chine où avait lieu le sommet de l'Organisation pour la coopération de Shanghai, réunissant entre autres Vladimir Poutine, XI Xiping et le président iranien Hassan Rohani, une force de frappe impressionnante.

La France reprend en 2019 les rênes du G7. Il faut espérer que le sommet de Biarritz ne sera pas une débauche de moyens coûteuse pour le contribuable et sans utilité au final.

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