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Le thème de la vérité alternative, comme défense ou pour jeter un doute légitime sur la culpabilité du client, devient une stratégie logique même si elle est tordue au plan éthique.
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Devrait-on avoir peur de la vérité? Apparemment, le président Trump a peur de celle-ci, car, selon son avocat et ex-maire de New York, Rudolph Giuliani, il craint de se parjurer.
Mike Segar / Reuters
Devrait-on avoir peur de la vérité? Apparemment, le président Trump a peur de celle-ci, car, selon son avocat et ex-maire de New York, Rudolph Giuliani, il craint de se parjurer.

«Jurez-vous de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité?» Tout le monde connait cette question pour l'avoir entendue si souvent dans des films dans lesquels sont présentés des procès.

Devrait-on avoir peur de la vérité? Apparemment, le président Trump a peur de celle-ci, car, selon son avocat et ex-maire de New York, Rudolph Giuliani, il craint de se parjurer s'il répond sous serment au procureur spécial Mueller chargé de l'enquête sur l'ingérence russe lors de l'élection de 2016.

Pourtant, on ne peut commettre de parjure si on ne dit que la vérité, toute la vérité et rien que la vérité. Bref, le président aimerait avoir le loisir de mentir ou d'omettre des informations, peut-être même de fabriquer des réponses.

Ce qui laisse pantois est que «la vérité n'est pas la vérité», selon l'avocat du président Donald Trump. On en revient aux «faits alternatifs», que les conseillers et porte-paroles du président ont présentés comme une façon légitime et une autre manière de voir les choses. Il est étonnant et désolant de voir un grand avocat, comme le fut Rudolph Giuliani, sombrer dans de telles absurdités et je m'imagine comment il aurait taillé en pièces de telles arguties d'un avocat de la défense quand il était procureur étoile à New York.

Selon lui, «chacun a sa propre vérité» et la «vérité dépend de chacun». Est-ce une tactique pour créer des doutes dans le jury qu'est l'opinion publique?

Selon lui, «chacun a sa propre vérité» et la «vérité dépend de chacun». Peut-être est-ce une tactique de vieux renard pour créer des doutes dans le jury qu'est l'opinion publique. Mais une telle approche ne fait que jeter plus de confusion et rendre la population davantage désabusée face aux institutions. Cela permet aux propagateurs de fausses nouvelles, de complots et de désinformation, dont il a été question précédemment dans ce blogue, de mieux saper encore les fondements mêmes de la société politique.

M. Giuliani, en échangeant avec son client, a sans doute compris que celui-ci est incontrôlable et que préparer sa défense, en espérant qu'il se confine à la stricte vérité, était une mission impossible.

Alors, le thème de la vérité alternative, comme défense ou comme moyen de jeter un doute légitime sur la culpabilité du client, devient une stratégie logique même si elle est parfaitement tordue au plan éthique.

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