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Des civils pour gérer la circulation autour des chantiers

Ce sont huit millions de dollars que les Montréalais ont payé en heures supplémentaires en 2015 et quatre millions en 2014, entre autres pour faire de la gestion de circulation aux abords des chantiers.
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L'administration Coderre vient de prendre une excellente décision, soit celle d'embaucher des civils pour gérer la circulation autour des chantiers, plutôt que de payer des policiers à 60 $ de l'heure.

«Ça n'a pas besoin d'être fait par un policier payé à temps et demi. Et je pense que la population est d'accord avec nous», a déclaré Pierre Desrochers, président du comité exécutif et bras droit du maire.

En effet, il est grand temps d'agir et de mettre un terme à ces dépenses excessives et inutiles.

Ce sont huit millions de dollars que les Montréalais ont payé en heures supplémentaires en 2015 et quatre millions en 2014, entre autres pour faire de la gestion de circulation aux abords des chantiers.

C'est clairement trop cher! Je n'ose même pas imaginer ce que ça va nous coûter pour l'année 2016: entre 60 et 250 policiers sont affectés quotidiennement à la gestion de la circulation, sur pas moins de 400 chantiers à Montréal.

Pourquoi en effet immobiliser un policier, qu'on paie en partie pour ses performances élevées au chapitre de la psychologie sociale et de la force physique, pour gérer le trafic? Un civil bien formé peut évidemment accomplir cette tâche, et ce, à moindre coût.

Même chose pour les radars photo. Un civil, avec la formation appropriée, pourrait très bien passer en revue les images et y confirmer les excès de vitesse.

Il ne s'agit pas là de remplacer le travail de la police, mais plutôt de le compléter. Le policier pourrait ainsi se concentrer sur ses fonctions essentielles: gérer des conflits, appréhender les suspects, neutraliser des attaquants, délivrer des mandats d'arrêt, agir comme médiateur. Bref des activités réservées exclusivement aux forces policières.

Ainsi, de nombreuses tâches connexes peuvent être refilées à des agents de sécurité ou à d'autres catégories de personnel. Actuellement, ces autres tâches susceptibles d'être imparties occupent une bonne part de l'emploi du temps d'un policier.

Une étude effectuée en Colombie-Britannique révèle que 40 % environ du temps des policiers patrouilleurs est consacré aux tâches administratives, principalement la rédaction de rapports. Il s'agit de rapports rédigés à la suite de cambriolages, de plaintes ou d'interrogations de témoins.

D'ailleurs, l'IEDM démontrait l'année dernière dans une publication que l'impartition de certaines tâches à des agences de sécurité privée permettait de réduire les dépenses, sans toutefois compromettre la sécurité des citoyens.

Il faut savoir qu'un policier du SPVM coûte en moyenne 120 000 $ par année, contre environ 40 000 $ pour un agent de sécurité au Québec.

Pour illustrer l'ampleur des économies, prenons l'exemple d'un barrage routier visant à épingler les conducteurs ivres. Habituellement, huit policiers sont nécessaires pour ce type d'opération. Dans un scénario où les tâches auxiliaires seraient imparties au privé, et où six des huit intervenants seraient des agents de sécurité, le coût passerait de 4994 $ à 2332 $, soit une économie de plus de 50 %.

Les agents de sécurité pourraient installer les panneaux de signalisation, gérer les tests de coordination des mouvements, administrer les alcotests, coordonner la réalisation des tests sanguins et d'urine, ainsi que remplir des rapports. Les policiers, eux, accompliraient leurs fonctions essentielles, soit celles de saisir les véhicules pour infractions majeures et procéder aux arrestations.

Non seulement cette division du travail réduirait-elle les coûts, mais elle augmenterait aussi la productivité policière. Par conséquent, le taux de criminalité diminuerait.

C'est un modèle qui a fait ses preuves à l'étranger. Dans le comté de Lincolnshire en Grande-Bretagne, une société de sécurité privée a pris en charge la quasi-totalité des activités auxiliaires. Elle gère elle-même les postes de police depuis 2012 et a excédé tous les objectifs d'économies, en même temps que la criminalité diminuait de 14 %.

À Londres, un policier n'est envoyé sur les lieux d'un cambriolage que si les cambrioleurs sont toujours présents, sinon c'est un agent de sécurité qui se déplace.

Depuis quelques années à Montréal, des efforts ont été faits en ce sens, notamment en ayant recours aux cadets policiers pour certaines tâches de patrouille à pied ou à vélo et durant les événements extérieurs. Mais il faut aller plus loin, et la décision du maire Coderre est une bonne nouvelle pour les contribuables montréalais.

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