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La rentrée des plaisirs solitaires

Y'a pas que la politique et la météo dans la vie. Il y a aussi le trafic! Êtes-vous, vous aussi, un adepte de l'autosatisfaction? Ne dites pas le contraire. Je vous ai vu l'autre jour sur l'autoroute. Vous frôliez l'extase, l'orgasme. Vous n'étiez pas seul à être seul. Vous étiez des milliers à pratiquer l'onanisme à la queue leu leu, peut-être même des dizaines de centaines de milliers les uns derrières les autres, voire des millions à vous faire plaisir ensemble, mais chacun pour vous. Un gouffre de solitude qui encombre le monde sur des milliers de kilomètres de bitume.
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Vehicles drive in traffic jams on August 4, 2012, on the A7 highway between Vienne and Valence, eastern France, during holiday departures. The French traffic information website, Bison Fute, published on August 03, 2012, a red warning for August 4, that is expected to be extremely busy. The first weekend of August is traditionally the busiest period of the summertime and marks the start of serious traffic congestion across the country. AFP PHOTO / PHILIPPE DESMAZES (Photo credit should read PHILIPPE DESMAZES/AFP/GettyImages)
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Vehicles drive in traffic jams on August 4, 2012, on the A7 highway between Vienne and Valence, eastern France, during holiday departures. The French traffic information website, Bison Fute, published on August 03, 2012, a red warning for August 4, that is expected to be extremely busy. The first weekend of August is traditionally the busiest period of the summertime and marks the start of serious traffic congestion across the country. AFP PHOTO / PHILIPPE DESMAZES (Photo credit should read PHILIPPE DESMAZES/AFP/GettyImages)

Y a pas que la politique et la météo dans la vie. Il y a aussi le trafic!

Êtes-vous, vous aussi, un adepte de l'autosatisfaction? Ne dites pas le contraire. Je vous ai vu l'autre jour sur l'autoroute. Vous frôliez l'extase, l'orgasme. Vous n'étiez pas seul à être seul. Vous étiez des milliers à pratiquer l'onanisme à la queue leu leu, peut-être même des dizaines de centaines de milliers les uns derrières les autres, voire des millions à vous faire plaisir ensemble, mais chacun pour vous.

Un gouffre de solitude qui encombre le monde sur des milliers de kilomètres de bitume.

Les plaisirs solitaires n'avancent à rien. Mais vont tous dans la même direction le matin. Et dans l'autre le soir.

Pour accroître leurs plaisirs des sens et leurs sensations de solitude, les amateurs de plaisirs solitaires autogérés jouissent à l'écoute du moindre bulletin de circulation, véritable pornographie radiophonique de l'embouteillage.

« 15 Sud, c'est bloqué jusqu'à la 440. 440 Ouest, bloqué jusqu'à la 25. Pont Champlain, 25 minutes. Une voie de fermée vers le sud. Un accident sur la 20 cause un ralentissement dans les deux directions à cause de la curiosité. Des travaux entraînent des retards... »

Contrairement à la danse, les plaisirs solitaires sont meilleurs sans contact. Car, dans cette débauche à quatre roues, le moindre contact peut finir dans le fossé, à l'hôpital, voire même à la morgue.

Afin de donner de l'ampleur à leur bien-être qu'ils agrippent à deux mains, les adeptes des plaisirs solitaires envahissent tous ensemble les routes à la même heure, celle qu'on appelle de pointe, amusant, non? Invariablement, ils vont et viennent tous les jours ouvrables, ensembles, à la même cadence et dans le même sens. À force d'être tout seuls dans leur auto, ils prennent toute la place. Regardez-les se faire plaisir: un char et une barge de tout-seuls. Des kilomètres de voitures vides.

Ils pensent qu'ils sont pris dans le trafic alors qu'ils sont le trafic!

Les plaisirs solitaires en auto sont anti-productifs. Ils consomment comme quatre, polluent comme six et ralentissent l'efficacité du travailleur qui a rendez-vous.

Imaginez qu'ils décident de prendre leur pied en autobus ou en métro. Il y aurait autant de monde sur les routes mais beaucoup moins de trafic. Et bien plus de revenus pour multiplier les plaisirs en commun qui coûtent de plus en plus cher.

À la différence des tout-nus, les tout-seuls n'ont pas envie de partager leurs plaisirs. Et c'est dommage qu'en ces temps difficiles certains n'aient pas envie de partager leurs plaisirs. Vous ne trouvez pas?

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