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La bourse ou l'oubli

Rappelez-vous. Essayez. Faites un effort. Si ça ne vient pas, googlez. Il y a 12 ans, la bulle boursière se dégonflait, les «hautes» technologies redescendaient sur terre et on crevait la baloune à des milliers de centaines de mille millions d'utopistes actionnaires. C'était au début du printemps de l'an de grâce 2000. Bien avant la création de Facebook. Bien avant Twitter. Bien avant l'étalement de YouTube dans nos vies. Que reste-t-il de cette bulle? Un vague souvenir? Comme une gomme trop sucrée qui vous explose en pleine face. Plus de peur que de perte. Mais toujours le même attrait pour les bulles...
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Rappelez-vous. Essayez. Faites un effort. Si ça ne vient pas, googlez.

Il y a 12 ans, la bulle boursière se dégonflait, les «hautes» technologies redescendaient sur terre et on crevait la baloune à des milliers de centaines de mille millions d'utopistes actionnaires.

C'était au début du printemps de l'an de grâce 2000. Bien avant la création de Facebook. Bien avant Twitter. Bien avant l'étalement de YouTube dans nos vies. Que reste-t-il de cette bulle? Un vague souvenir? Comme une gomme trop sucrée qui vous explose en pleine face. Plus de peur que de perte. Mais toujours le même attrait pour les bulles...

La vie, c'est pourtant plus pétillant que le champagne.

Tout s'est déroulé très vite sur «l'autoroute de l'information». Accélération fulgurante. Profits exponentiels. Changement de vitesse, changement de paradigme. Avant, il n'y avait rien. Ou presque. «L'inforoute» était un chemin tortueux pavé de bonnes inventions et réservé à une élite branchée. Aujourd'hui, Internet coule dans les salons comme l'eau dans les robinets et l'électricité dans les radiateurs.

Mais qui se souvient du temps d'avant? Quand il n'y avait pas Internet? Rewind.

À la fin du siècle dernier, c'était la folie. Il y avait dans l'air la peur du bug et en même temps une terrible fascination pour les nouvelles technologies. En 1999, tout s'est emballé. Surévalué, le Nasdaq a bondi de 86% sous le regard ébahi de millions d'actionnaires en herbe. La «nouvelle économie», comme on l'appelait alors, avait été boostée par des spéculateurs trop excités de voir les titres s'envoler et leurs profits passer de zéro à héros en moins de temps qu'il n'en faut pour crier Bingo! Ils avaient embarqué dans le ballon sans se demander si celui-ci saurait emporter tout le monde. Les boursicoteurs misaient sur des petites boîtes de techno avec des noms tirés par les cheveux, des géants de l'informatique, des fabricants d'équipement et, surtout, des milliers de «starts-up», un autre mot à la mode qui faisait saliver les investisseurs et déliait les cordons de la bourse avec la célérité d'une pin up dézippant sa jupe trop moulante.

Comme d'habitude, les médias en ont rajouté. Ici, c'était l'histoire de l'assistante de direction qui, grâce au système de stock-option, devenait aussi riche que le boss. Là, la technicienne de surface d'une start-up qui se faisait payer en actions et devenait du jour au lendemain millionnaire. On ne comptait plus les travailleurs qui abandonnaient leur job pour se consacrer à la spéculation en ligne, les yeux rivés sur l'ordinateur afin de suivre l'évolution de leurs titres alors que dehors le printemps pointait le bout du nez.

Tout le monde se sentait l'âme d'un investisseur et l'ambition d'un actionnaire.

Le 10 mars 2000, le Nasdaq a atteint 5.048,62 points, un sommet historique pour l'époque que les moins de douze ans ne peuvent pas connaitre.

Et puis? Patatras! Comme dans l'histoire de Perrette et du pot au lait, ce fut la chute. Wall Street enregistra le plus important recul depuis la grande dépression... En 30 mois, le Nasdaq s'effondra de 78%.

Qui s'en souvient aujourd'hui, à peine 12 ans plus tard? On investit encore aveuglément. Les actionnaires font toujours travailler leur cash à leur place. La valeur des maisons gonfle comme la grenouille qui voulait devenir aussi grosse que le bœuf. On compte encore beaucoup trop sur l'argent et pas assez sur les gens.

Dans un monde qui va trop vite, où l'on a trop de tout et pas assez de rien, ça fait parfois du bien de se rappeler du passé si on veut retrouver son souffle. Vous ne trouvez pas?

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