En terme de qualité de projections, ce fut un début de festival somme toute laborieux au cinéma Quartier Latin. Pour résumé, je me suis farci un film en retard de plusieurs minutes, un autre film qui a été annulé (annoncé près de 20 minutes après l'heure prévue du film), un autre film en retard où les tests semblaient peu concluants (assez pour me faire changer d'idée et aller voir un autre film à la place), et enfin un film où les sous-titres chiaient vers la fin.
Bon, c'est vrai que c'était le premier jour au Quartier Latin et que le rodage semblait peu à point, mais toujours est-il que depuis le passage au numérique et la mise à la retraite du personnel qualifié de ce cinéma en décembre 2010, cela demeure un problème récurrent dans ce complexe.
Ceci étant dit, les nombreux problèmes techniques ne m'ont pas empêché de voir cinq films au festival :
- The Blinding Sunlight (Yu Lui, Chine) :
Dans un style pseudo-documentaire, ce premier film dénonce avec courage les conditions de vie d'une famille pauvre dans un quartier malfamé de Beijing. Malgré l'exécution un peu brouillonne, ce film se veut un véritable cri du coeur.
Cote : **1/2 sur 5
- Avalokitesvara (Zhang Xin, Chine) :
Fresque historique se déroulant durant la dynastie Tang, Avalokitesvara est une oeuvre de propagande louangeant les vertus de la religion bouddhiste. Le résultat est beaucoup trop académique et échevelé pour être convaincant.
Cote : *1/2 sur 5
- The Summer House (Johan von Rebeykiel et Marcus Werner Hed, Royaume-Uni, Suède) :
C'est l'histoire d'un weekend entre amis qui dégénère. Un petit film plutôt simple, mais sympa dont l'esthétique s'inspire du mouvement Dogme. Une petite découverte.
Cote : *** sur 5
- The Flower of Shanidar (Gakuryu Ishii, Japon) :
Chaque film de Gakuryu Ishii (autrefois connut sous le nom de Sogo Ishii) est presque toujours un ovni cinématographique. Et le nouveau film de ce cinéaste avant-gardiste n'échappe pas à la règle. Ishii offre un cocktail déroutant de réflexions psychophysiologiques et d'éléments de science-fiction sur cette fable sur l'évolution de notre espèce. Peut-être un peu trop froid et à contre-courant pour réellement séduire, The Flower of Shanidar demeure un film singulier aux qualités visuelles indéniables.
Cote : *** sur 5
- Mai Ratima (Ji-Tae Yoo, Corée du Sud) :
Pour son premier long métrage en tant que réalisateur, le comédien Ji-Tae Yoo (le méchant dans Oldboy) frappe fort avec ce drame à la fois dur et humain. Ce film raconte le périple d'une jeune femme d'origine thaïlandaise qui est d'abord secourue par un paumé sans emploi puis abandonnée à son triste sort à Séoul. Mis en images avec brio et à la mise en scène fort stylisée (fondu au flou, effets de transition et mouvement d'appareil ingénieux), ce premier film poignant étonne par la maîtrise de son sujet et par la sensibilité qui s'en dégage. Le réalisateur s'aventure parfois sur la corde raide mais ne sombre jamais dans le misérabilisme et le désespoir. À voir.
Cote : **** sur 5
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