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«Les référendums, ce n'est pas humain!»

La démocratie fait partie de l'aventure humaine, elle fait partie de la grande histoire du Québec et de ce fait, elle a une place centrale dans notre évolution en tant que peuple.
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Lors de la dernière séance publique du conseil municipal à Sherbrooke, M. Sévigny, président de l'UMQ, a été longuement questionné sur sa position concernant les référendums municipaux. En effet, à titre de président de l'UMQ, il souhaite que cet instrument démocratique soit « totalement » aboli. Pour accentuer sa position abolitionniste, il a dit et je cite : « les référendums ne sont pas humains! »

Lorsque mon tour fut venu de me rendre sur la « sellette » afin de poser des questions, je lui ai demandé d'expliquer sa démarche intellectuelle. Comment peut-on passer de démocrate à dictateur en culotte courte? J'étais bien curieux d'entendre la réponse. Mais en réalité, je n'ai pas eu de réponse. Mais pour être bien franc, il ne pouvait y en avoir. Car une marionnette se doit d'avoir son marionnettiste pour le faire parler et bouger. Malheureusement pour lui, MM. Labeaume et Coderre n'étaient pas dans la salle. Ainsi, comme un automate, M. Sévigny m'a répété que le modèle des référendums n'était plus approprié. Bien sûr, pendant qu'il me répondait, je griffonnais sur une feuille de papier. C'est peut-être impoli et vous aurez raison de me le faire remarquer, mais il n'est pas dans mes habitudes de parler avec un pantin de bois qui, naturellement, utilise sa langue de bois.

Qui y a-t-il de plus humain que de voir des citoyennes et des citoyens se mobiliser pour protéger leurs quartiers et préserver leur milieu de vie?

De la part d'un souverainiste, c'est assez surprenant. Certains pourront me dire qu'en politique, une personne peut changer d'avis, que les convictions peuvent changer. C'est vrai! À quarante ans passés, je ne pense pas de la même façon qu'à trente ans. Mais si les idées changent, si les convictions évoluent, l'attachement que l'on porte à la démocratie reste immuable. Soit on est démocrate, soit on ne l'est pas. Il n'y a pas de compromis là-dessus. Qui y a-t-il de plus humain que de voir des citoyennes et des citoyens se mobiliser pour protéger leurs quartiers et préserver leur milieu de vie?

La démocratie fait partie de l'aventure humaine, elle fait partie de la grande histoire du Québec et de ce fait, elle a une place centrale dans notre évolution en tant que peuple. Bien sûr! En tant que souverainiste, j'ai vécu deux défaites référendaires, dont celle de 1995. Mon rêve de voir un nouveau pays émerger sur la scène mondiale s'est brisé à ce moment-là. Mais en dépit de la défaite, devons-nous remettre en question cet instrument démocratique, un instrument qui permet à chacune et à chacun d'entre nous d'exprimer ses convictions et le fond de sa pensée? Je ne le pense pas. Mais dans une situation pareille, où l'impensable semble se produire, j'ai en tête cette phrase de Paul Valéry qui écrivait : « La politique est l'art d'empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde. »

En somme, ce qui est inhumain dans la position de M. Sévigny, dans cette volonté même d'assassiner un pan de notre démocratie, de nos coutumes, c'est la négation même de notre histoire collective et surtout, la négation du combat de tous ceux et celles qui ont souffert afin que nous ayons le droit de nous exprimer librement.

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Mai 2017

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