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Il y a 70 ans: le Débarquement de Normandie

Évidemment, les conditions ne sont pas idéales, mais après quelques minutes de réflexion, Eisenhower dit : «J'affirme que nous devons attaquer. Cela ne me plaît pas, mais je ne vois pas d'autre choix. OK, allons-y!» Dès cet instant, à la suite de ces quelques mots, la Seconde Guerre mondiale prend un tournant décisif.
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5 juin 1944, sud de l'Angleterre, Southwick House, 16h. Entouré de son état-major composé du maréchal Montgomery, du général Tedder et de l'amiral Ramsay, le général Eisenhower doit prendre la décision la plus cruciale de l'histoire. Celle de lancer le débarquement sur la côte normande : une opération amphibie gigantesque qui nécessite 185 000 hommes et 20 000 véhicules transportés par 6000 navires de tout type. Tous sont dans l'attente du prochain rapport météo. Si Overlord est de nouveau reporté, il faudra attendre deux semaines avant de s'élancer sur la France, ce qui pourrait compromettre le secret de l'opération. À ce moment, le lieutenant-colonel Stagg, responsable du service météorologique, fait son entrée dans la pièce. Il annonce une période de beau temps relatif pour le 6 juin au matin. Évidemment, les conditions ne sont pas idéales, mais après quelques minutes de réflexion, Eisenhower dit : «J'affirme que nous devons attaquer. Cela ne me plaît pas, mais je ne vois pas d'autre choix. OK, allons-y!» Dès cet instant, à la suite de ces quelques mots, la Seconde Guerre mondiale prend un tournant décisif.

La nuit du 6 juin

Dans la nuit, alors que, par centaines, des avions de transport et des planeurs remplis de milliers parachutistes s'arrachent lourdement des pistes de décollages, des milliers de navires quittent les ports du sud de l'Angleterre. Ils ont pour objectif d'attaquer 80 kilomètres de plage répartie en cinq zones de débarquement : Utah Beach et Omaha Beach pour les Américains ; Gold, Juno et Sword Beach pour les Anglo-canadiens. Pendant ce temps, en France, par le truchement de la BBC, la résistance française reçoit ses ordres. Elle passe à l'action. Les fils électriques sont coupés, les chemins de fer et les ponts sont dynamités. Dans les heures et les jours qui suivent, les convois allemands, qui remontent depuis le sud jusqu'au nord, sont attaqués aux pistolets-mitrailleurs et à la grenade. Chaque minute perdue chez les Allemands en est une de gagnée pour les Alliés sur les plages. La résistance en paie le prix. Le 10 juin, les SS de la division Das Reich se vengent sur le village d'Oradour-sur-Glane où 642 personnes, hommes, femmes et enfants, sont enfermées dans l'église de la place et brûlé vif. Dans ses mémoires, Eisenhower reconnaîtra le rôle prépondérant de la résistance dans la réussite du débarquement.

Alors que les Français s'activent derrière les lignes allemandes, vers 23h, les paras de la 82e et de la 101e aéroportées s'extirpent des avions et se jettent dans le vide. Le parachutage est un succès mitigé. D'entrée de jeu, même si les 13 000 paras s'éparpillent derrière les lignes allemandes dans l'ensemble de la péninsule du Cotentin ; par petits groupes, ils attaquent et prennent le carrefour routier de Sainte-Mère-Église. C'est le premier village libéré de France. Ils doivent le tenir jusqu'à l'arrivée des renforts qui devraient survenir depuis Utah Beach vers midi. À Benouville, derrière Gold Beach, les paras britanniques, arrivés en planeur, se sont déjà emparés du pont dont le nom de code est Pégasus Bridge.

Le débarquement

Au matin, dans leurs casemates, les Allemands peuvent apercevoir l'armada qui mouille au large. Mais très rapidement, ils reviennent de leur surprise. Un feu d'enfer s'abat sur leurs positions. Cuirassiers, croiseurs et contre-torpilleurs les arrosent de dizaine de milliers d'obus. Dans le ciel, c'est 14 000 bombardiers et chasseurs de tout type qui les harcèlent et les bombardent. Entre-temps, devant Utah Beach, les péniches de débarquement fendent les eaux en direction de la plage. Les hommes débarquent. Mais, il n'y a presque pas de résistance. Deux heures plus tard, la plage est sécurisée. 23 000 hommes et 1700 véhicules ont débarqué. Ils roulent déjà vers Sainte-Mère-Église qu'ils atteindront à midi. Sur Omaha Beach, la situation est beaucoup plus critique. Devant les fortifications allemandes, la plage est jonchée de morts, des chars brûlent et les survivants se terrent derrière les digues et les chevaux de frise. À ce moment, alors que les mitrailleuses allemandes crachent la mort et que les mortiers pilonnent la plage, le colonel Taylor prend les choses en main. Il réorganise la troupe; nomme des sergents officiers et relance l'offensive : « Il y a deux sortes de soldats sur cette plage. Ceux qui sont morts et ceux qui vont mourir. En avant! » Sur le croiseur Augusta, à l'écoute des rapports désespérés qu'il reçoit, le général Bradley envisage de faire rembarquer les troupes. Mais le miracle survient. Vers 10 h, trois brèches sont ouvertes vers l'intérieur.

Sur Gold, Juno et Sword Beach, la situation n'est guère plus brillante. La résistance allemande est très dure. Il faut éliminer les points de résistance les uns après les autres. Toutefois, en dépit des morts et des blessés, du matériel perdu, la bataille bascule du côté des Anglais et des Canadiens. Vers 9 h, les lignes ennemies craquent de toute part. Sous les acclamations des Français qui leur lancent des fleurs et leur offre à boire et à manger, les Anglo-Canadiens foncent dans les terres. Par la route nationale 13, ils arriveront à 5 km de Caen. À minuit, le 6 juin 1944, 175 000 hommes et 50 000 véhicules sont à terre. Si le débarquement est réussi, 10 000 hommes sont hors de combat.

Au Québec comme partout ailleurs dans le monde occidental, la nouvelle surprend les gens au saut du lit. S'ils ne sont pas informés des détails, ils savent que la victoire ne fait plus de doute.

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