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Un grand jour pour les démocrates iraniens

Ce vendredi 9 septembre 2016 a été un grand jour pour le peuple d'Iran dans sa perpétuelle lutte pour la liberté et la démocratie... Les derniers ressortissants iraniens exilés au Camp Liberty ont enfin pu quitter l'Irak pour gagner l'Europe.
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Ce vendredi 9 septembre 2016 a été un grand jour pour le peuple d'Iran dans sa perpétuelle lutte pour la liberté et la démocratie. En effet, après des années de discussions et de négociations avec toutes les puissances internationales, et en esquivant miraculeusement tous les pièges que leur avaient tendus les autorités irakiennes et iraniennes, les derniers ressortissants iraniens exilés au Camp Liberty ont enfin pu quitter l'Irak pour gagner l'Europe.

Le régime iranien a pourtant tenté d'empêcher ce déplacement des Moudjahidines du peuple du Camp Liberty. Certains ont dit que ce camp était mal nommé, à cause des bombardements incessants qu'il subissait. Par les attaques répétées (dont la dernière remonte au 4 juillet 2016), le pouvoir iranien s'était promis qu'aucun des moudjahidines ne sortirait vivant d'Irak.

Cela fait quatre ans et demi que le processus de déplacement avait commencé. Quatre ans et demi que l'État Iranien maintenait la pression, notamment grâce aux mandats d'assassinats qu'il délivrait aux groupes armés tel le Kata'Eb Hezbollah. Les résistants iraniens ont dû endurer un siège médical et juridique au Camp Liberty où ils se trouvaient depuis 2012. Aucun avocat, famille, parlementaire ou journaliste ne pouvaient entrer à Liberty.

Le 19 août 2016 aurait d'ailleurs pu être un autre jour sanglant à Camp Liberty, si on n'avait pas débusqué un camion chargé de roquettes, et prêt à faire feu, à proximité du camp de réfugiés. La force Qods iranienne, qui donne les ordres aux différentes factions opérant sur le terrain contre les hommes et les femmes épris de liberté, vient donc de subir un coup fatal. Un régime déjà éclaboussé par la récente révélation d'une bande audio de l'Ayatollah Motazeri, le dauphin désigné de Khomeiny, fondateur de la république islamiste. Une vague de consternation souffle actuellement sur la société iranienne depuis la révélation d'un enregistrement qui parle d'un massacre survenu en Iran en 1988 et de 30 000 prisonniers politiques massacrés.

«Le combat pour obtenir gain de cause pour les 30 000 exécutés de 1988 sera le nouveau cheval de bataille de l'OMPI qui y voit l'éventuel début de la fin pour le régime des mollahs.»

Pendant des années, le pouvoir iranien était parvenu à appâter les gouvernements occidentaux. En échange de juteux contrats, l'organisation des Moudjahidines du peuple d'Iran (OMPI) a été inscrite sur la liste noire. Un peu à la manière d'un certain régime nazi, qui affublait alors la résistance française du même sobriquet. Mais après un long combat juridique, les Moudjahidines du peuple et la Coalition de la résistance iranienne (CNRI) sont sortis vainqueurs. Maryam Radjavi mérite d'ailleurs d'être félicitée pour avoir bien dirigé la crise de ceux qui sont reconnus par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés comme les « réfugiés du Camp Liberty ».

La présence de l'OMPI en Europe va donner une nouvelle impulsion à son combat. Les restrictions qui handicapaient ses membres sont levées. Le combat pour obtenir gain de cause pour les 30 000 exécutés de 1988 sera le nouveau cheval de bataille de l'OMPI qui y voit l'éventuel début de la fin pour le régime des mollahs. Celui-ci souffre d'un péché originel et ne pourra jamais esquiver l'incontournable condamnation pour crime contre l'humanité. Les autorités iraniennes ont perdu le sommeil depuis les appels pour la justice pour les massacrés de 1988. Un tribunal pénal international n'est pas loin d'être constitué pour juger les auteurs et les commanditaires de l'affreux massacre de jeunes filles et garçons de 15 à 25 ans essentiellement.

Il y a quelques semaines, l'enregistrement de l'ayatollah Montazeri, témoin privilégié des massacres de l'été 1988, a fait trembler le pouvoir. Et surtout, a redonné de l'espoir au peuple. L'espoir qu'un jour enfin ce massacre soit reconnu par la communauté internationale comme une véritable épuration. Cet élément supplémentaire doit conduire au jugement des responsables par une cour internationale. Il est impensable que de telles pratiques restent impunies.

Comme pour essayer de cacher ces moments historiques pour la résistance, la théocratie multiplie les provocations et les menaces. Mais rien n'y fera. Rien ne pourra désormais s'opposer à l'Histoire qui s'écrit en ce moment. Les 280 derniers résistants du Camp Liberty lèvent le camp, et rejoignent l'Albanie. Si d'autres États européens ont déjà accueilli des réfugiés de Camp Liberty (Allemagne, Finlande, Norvège, Royaume-Uni, Belgique, Pays-Bas, Danemark, Italie, Espagne), c'est bien l'Albanie qui ouvre le plus grand ses portes. Et toujours pas la France pour sauver les droits de l'homme.

Mais après tout, qu'importe que la diplomatie française soit aux abonnés absents sur ce dossier. Ce qui est primordial, c'est que ces hommes et ces femmes, pourchassés par le régime le plus sanguinaire dans son genre, aient enfin pu quitter l'Irak.

Le Canada doit apporter le dossier de 1988 au Conseil des droits de l'homme qui se réunit actuellement à Genève. Car le Canada a été le premier pays à désigner le 1er septembre comme journée des prisonniers politiques massacrés en Iran.

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