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Le régime en Iran ne reconnait pas le droit à l’enfance

Au moins 28 mineurs ont été exécutés sous la présidence de Rohani en Iran.
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La théocratie en place ne reconnait pas le droit à l'enfance, en particulier pour les filles.
Fars News / Reuters
La théocratie en place ne reconnait pas le droit à l'enfance, en particulier pour les filles.

Ali Reza Tajiki a vu son sort scellé en trois dates en Iran. Il a été arrêté à 16 ans, condamné à mort à 17 ans dans un procès inique après des aveux extorqués sous la torture et pendu le 10 aout 2017, à l'âge de 21 ans, au mépris de toutes les lois internationales.

Le monde entier a condamné la dictature religieuse de Téhéran ce jour-là. Les mollahs n'en ont cure. C'est le 4 mineur délinquant qu'ils pendent en 2017. Quelque 160 autres attendent dans les couloirs de la mort.

De fait, l'Iran des mollahs qui détient de nombreux records en matière d'exactions, comme celui du nombre d'exécutions par d'habitant, est aussi celui qui exécute le plus de mineurs délinquants et d'enfants. Mais il est aussi en première ligne pour le trafic des femmes et des enfants, la prostitution et la drogue.

La théocratie en place ne reconnait pas le droit à l'enfance, en particulier pour les filles.

La théocratie en place ne reconnait pas le droit à l'enfance, en particulier pour les filles. La loi ignoble que les mollahs ont concoctée dans ce domaine place la maturité juridique des fillettes à 9 ans et celle des garçons à 15 ans. Cet âge est celui auquel il est légal de marier les petites filles avec le consentement du juge, mais aussi de les condamner. Les mollahs voient l'enfance comme du bétail que l'on vend par tête pour sa consommation ou son exploitation, ou bien que l'on mène à l'abattoir. Pour les garçons, c'est 15 ans. Donc Ali Reza n'avait aucune chance de s'en sortir.

Mehdi Bahlouli, arrêté et condamné à mort à 17 ans, est le prochain sur la liste. Le 13 août, il a été mis en isolement à la terrible prison de Radjaï-Chahr en banlieue de Téhéran avec de nombreux autres prisonniers, l'antichambre de la mort. Le lendemain, sept d'entre eux partaient à la potence. Sept d'un coup. Après la levée de boucliers suscitée par l'exécution d'Alireza le 10 aout, les mollahs ont reculé. Mehdi attendra une prochaine salve. C'est la deuxième fois qu'il frôle la potence. Quelle aura été sa jeunesse ?

Le plus haut taux de pendaisons

Au moins 28 mineurs ont été exécutés sous la présidence de Rohani en Iran. La presse occidentale répète à l'envi qu'il s'agit d'un mollah modéré. Il affiche cependant le taux le plus élevé de pendaisons en tout genre depuis 25 ans dans ce pays rongé par le deuil : plus de 3200 exécutions, dont 80 femmes et au moins 28 mineurs. Cela laisse à réfléchir sur le sens de la modération dans la presse occidentale, qui ne parle jamais de cette hécatombe, mais qui se pâme devant le sourire de Rohani.

Sous la pression internationale, les mollahs n'ont pas mis fin aux pendaisons d'enfants.

Sous la pression internationale, les mollahs n'ont pas mis fin aux pendaisons d'enfants. Ils attendent juste qu'ils atteignent 18 ans. Filles ou garçons, qu'importe. À l'âge où chaque année apporte son lot de découvertes et d'expériences, à la fleur de l'âge comme on dit, en Iran ces jeunes détenus angoissent à l'arrivée de leur anniversaire qui les rapproche de la mort.

Mais il ne s'agit pas d'une particularité cruelle propre à Rohani. Loin de là. Son mentor, Khomeiny a posé la tradition en exécutant des milliers d'adolescents dans les années 1980. Sur les 120 000 exécutions politiques ordonnées par Khomeiny, on retrouve une foule d'enfants dans une liste non exhaustive de 20 000 victimes dressée par la résistance iranienne. En feuilletant cet énorme recueil, à la couverture rouge-sang et parsemée d'étoiles, on découvre avec effroi des pages entières de photos de collégiens et de lycéens, des familles entières dont les plus jeunes ont à peine 13 ans, comme Fatemeh Mesbah, passés par les armes. On voit même des dizaines de femmes enceintes fusillées avec leur fœtus. Tous des crimes inexpiables selon le Coran. Mais Khomeiny fondateur du califat intégriste en Iran, se considérait comme l'envoyé de Dieu sur Terre et bien souvent comme dieu lui-même et donc au-dessus du commandement « tu ne tueras point ».

Il faut interpeller les gouvernements démocratiques et l'ONU pour lancer une enquête internationale sur ces drames et ces crimes contre l'humanité qui ne connaissent pas de répit.

Il faut interpeller les gouvernements démocratiques et l'ONU pour lancer une enquête internationale sur ces drames et ces crimes contre l'humanité qui ne connaissent pas de répit. Il faut demander la fin des exécutions comme condition préalable à toute relation avec le régime de Téhéran. C'est le moindre service que l'on puisse rendre au peuple iranien.

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