Des informations ont émergé cette semaine sur le cas des militants écologistes arrêtés en Iran début 2018 pour espionnage. L'un d'eux, Kavous Seyed Emami, universitaire irano-canadien, est mort en prison sous la torture en février 2018 à l'âge de 63 ans.
Selon les médias iraniens, huit militants écologistes accusés d'espionnage ont comparu mercredi à huis clos devant un tribunal de Téhéran.
Les défenseurs de l'environnement Houman Jowkar, Taher Ghadirian, Morad Tahbaz, Sepideh Kashani, Niloufar Bayani, Amir Hossein Khaleghi, Sam Rajabi et Abdolreza Kouhpayeh auraient été forcés de faire des aveux forcés sous des menaces de mort.
Les responsables judiciaires iraniens ont collaboré étroitement avec les sinistres Gardiens de la révolution (pasdaran) et les services iraniens du Renseignement pour leur arracher des aveux sous une extrême contrainte.
Une source proche du dossier a déclaré à une ONG de défense des droits de l'homme (CHRI): «Ils ont été soumis à des mois d'isolement et de torture psychologique, menacés de mort, ont reçu des injections de drogues hallucinogènes et leurs familles ont été menacées d'arrestation et de mort».
«Certains détenus ont également été battus physiquement... tous pour les obliger à donner de faux aveux contre eux-mêmes», a ajouté la source qui a requis l'anonymat par peur des représailles. Mais des aveux forcés ne cacheront pas le fait que les droits de ces détenus à une procédure régulière ont été piétinés.»
Un mort, huit autres en isolement sous une «pression immense»
Les neuf écologistes, arrêtés le 24 janvier 2018, travaillaient pour la Persian Wildlife Heritage Fundation (PWHF), basée à Téhéran. Kavous Seyed-Emami, directeur du PHWF, est décédé deux semaines plus tard dans la prison d'Evine où il était retenu pour y être interrogé. Il est décédé dans des circonstances suspectes et les autorités ont refusé de remettre le corps de l'universitaire pour qu'une autopsie indépendante soit pratiquée.
Son épouse, Maryam Mombeini, a été interrogée à plusieurs reprises de manière si agressive qu'elle a été hospitalisée pour une dépression nerveuse et interdite de quitter le pays, malgré les appels du gouvernement canadien pour lui permettre de voyager.
Quatre des huit accusés ont été inculpés de «corruption sur terre» en octobre, l'un des chefs d'accusation les plus graves en Iran, passible de la peine de mort. Ils sont poursuivis pour «complot contre la sûreté nationale».
La diaspora se mobilise
La diaspora iranienne s'est mobilisée ces dernières semaines contre l'aggravation des violations des droits de l'homme en Iran. Le Comité de Soutien aux Droits de l'Homme (CSDHI) a appelé à une grande manifestation le 8 février prochain à Paris. Il appelle la communauté internationale à adopter une politique de fermeté contre le régime, qui s'est également traduite par une escalade des actes terroristes du régime contre les opposants iraniens sur le sol européen.
Le 30 juin dernier, un attentat à la bombe contre le rassemblement annuel du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI, une coalition des opposants) à Paris a été déjoué. Le régime iranien prévoyait créer un bain de sang avec plusieurs centaines de morts.
Le diplomate iranien arrêté en Allemagne est actuellement jugé pour tentative d'attentat à la bombe. Le 20 août, deux agents du ministère iranien du Renseignement (VEVAK) sont arrêtés aux États-Unis, alors qu'ils planifiaient un attentat contre la Résistance iranienne à Washington et un autre contre une synagogue à Boston.
Le 11 février marque l'anniversaire de la grande révolution qui mena à la chute du régime du chah en Iran. Après 40 ans de dictature religieuse, les Iraniens se soulèvent à l'intérieur du pays pour réclamer les libertés fondamentales et le changement de régime en Iran. La diaspora se joint à eux pour déclarer son soutien à l'instauration d'une démocratie laïque et pluraliste en Iran.
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