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Sur le chemin du Compostelle québécois: Cap-de-la-Madeleine à Champlain (8)

Ça devait arriver. Notre 8e jour de marche sera synonyme de pluie.
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Samedi 6 septembre: Cap-de-la-Madeleine à Champlain : 15, 7 km.

Ça devait arriver. Notre 8e jour de marche sera synonyme de pluie. En tout cas, il débute avec un ciel chargé. Une pluie intermittente, hésitant entre la colère et l'accalmie. Pas besoin d'être météorologue pour comprendre que l'horizon ténébreux ne préfigure rien de bon. Pour un peu, nous aurions senti frétiller nos ponchos dans nos sacs à dos. Car nous étions alors sûrs d'une chose : ils allaient prendre l'air aujourd'hui. Les averses après la canicule, et un bon 15 degrés de moins sur le thermomètre. Le contraste québécois dans toute sa splendeur.

compostelle quebecois 8

Le village de Champlain était tout aussi beau dans les flaques d'eau...

Par chance, le programme du jour est léger, avec un maigrelet 16 km, histoire de faire souffler nos corps fatigués. Nous arrivons vers 12h15 (pour les plus rapides) dans la pittoresque localité de Champlain, fondée en 1664, qui fait partie de l'association des plus beaux villages du Québec. Contrairement à la veille, nous ne tirons pas la langue comme des forçats assoiffés. Nous prenons comme un cadeau cette étape intermédiaire. Après avoir établi nos quartiers dans le sous-sol du centre communautaire qui nous accueille, chacun vaque à ses occupations. L'une d'elles consiste à rembourrer nos chaussures de marche avec du papier journal pour absorber l'humidité.

De mon côté, j'ajoute quelques kilomètres à mon compteur en partant à la découverte, armé de mon appareil photo, de cette commune colorée, avec une vue très agréable sur le Saint-Laurent. La météo est revenue à de meilleures intentions. Le ciel, d'abord nuageux, finit par être badigeonné de bleu. Je mitraille Champlain sous toutes ses coutures : son église, ses maisons les plus séduisantes... jusqu'au reflet de ces dernières dans les flaques d'eau parsemant encore les lieux, après les fortes précipitations de la matinée. Je profite même d'une halte aux abords du fleuve, affalé sur un banc, pour travailler mes ronflements. Deux jeunes qui passent par là font office de réveil. Je m'extirpe péniblement de ce sommeil réparateur, avec la souplesse d'un rhinocéros qui se remet cahin-caha d'une anesthésie générale.

De retour dans notre campement souterrain, la mode est toujours au ralenti. L'insouciante légèreté de l'être... Ce soir, nous allons manger du blé d'Inde, ces épis de maïs que les Québécois dévorent en septembre pour pas cher. Une tradition conviviale - avec ses fameuses épluchettes - qui annonce l'arrivée de l'automne. En attendant, je suis pris d'une grosse envie de sucre, ascendant chocolat. Quelque chose me dit que je vais faire un détour par le dépanneur (épicerie) du village.

Marcher, c'est aussi succomber à la tentation.

À lire dimanche: Champlain à Sainte-Anne-de-la-Pérade

Ce billet a été initialement publié sur le blogue d'Olivier Pierson, L'écriturien

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