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Quand la FFQ fait exactement ce qu'elle condamne...

La Fédération des femmes du Québec s'entête à ne voir les femmes comme les seules victimes de la violence, la gent masculine se voyant réduite au rôle ingrat d'éternel tortionnaire. S'il ne s'agit pas là de banalisation de la violence faite aux hommes, de quoi s'agit-il?
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Le 25 novembre, journée internationale de lutte contre la violence faite aux femmes, la Fédération des femmes du Québec (FFQ) a dénoncé ce qu'elle considère comme étant la banalisation de la violence faite aux femmes. Au premier rang des accusés de cette problématique sociale, ainsi décrétée par ces militantes: les «masculinistes» qui tournent en dérision leurs propos, quand ils ne poursuivraient pas la FFQ ou ne la menaceraient pas de poursuites.

Comme ces militantes refusent d'identifier leurs tortionnaires, «pour ne pas leur faire de publicité», disent-elles, impossible de vérifier cette information, ni par conséquent de la valider. «Des antiféministes ont tenté d'avoir une injonction contre une campagne du gouvernement sur les agressions sexuelles parce qu'ils jugeaient que les statistiques étaient fausses. Et ça a des impacts», a déclaré Louise Riendeau du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale. Le public commencerait-il à remettre en cause certains diktats par l'exercice d'un nouvel esprit critique ?

Bien que Mme Riendeau ne précise pas de quelle campagne il s'agit, il y a de fortes probabilités qu'il soit question de celle qui avait inondé les médias en 2008. Vous vous souvenez peut-être de cette pub nous montrant une jeune femme qui affirmait sans sourciller qu'«au Québec, une femme sur trois sera la victime d'une agression sexuelle au cours de sa vie».

Commanditée par le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec au coût de 1,3 M $, cette affirmation troublante était présentée comme une donnée officielle de Statistique Canada. Jean-Pierre Gagnon, de l'Après-Rupture, allait plutôt démontrer à l'animateur Michel Gauthier, le 30 avril 2008, que ce chiffre himalayen provenait en fait d'un sondage de perceptions mené par Isos Reid auprès de 803 répondants. Une information que la ministre titulaire de l'époque, Christine St-Pierre, devait, plus qu'embarrassée, confirmer à l'animateur Sylvain Bouchard, du FM 93.

Est-il possible qu'une ancienne journaliste de Radio-Canada ne puisse faire la différence entre un sondage subjectif et une statistique scientifique? Comment ne pas parler de duperie et de dopage statistique en pareilles circonstances? Comment expliquer qu'après avoir menti délibérément au peuple québécois, et avoir été publiquement confondue pour l'avoir fait, Mme St-Pierre soit restée en poste. Des ministres ont été «démissionnés» pour moins que ça.

La violence ne vise que les femmes, naturellement...

À l'appui de ses doléances, la FFQ invoque la cyberintimidation, affirmant que 73 % des victimes seraient des femmes. Dans les faits, selon l'Institut de la Statisitque du Québec, à peine 7% des filles et 4% des garçons ont affirmé en être victimes. Le phénomène deviendrait-il soudainement dévastateur chez les femmes adultes? Plus qu'improbable. Peut-on parler d'un problème aussi endémique que le prétendent les médias? Plus qu'improbable encore.

Concédons tout de même que la gent féminine reste la première cible de ce type d'agression, même si les garçons demeurent, et de loin, les premières victimes d'intimidation en général. En effet, sur 63 200 élèves interrogés, 42 % des garçons ont déclaré avoir été intimidés à l'école ou sur le chemin menant de l'école à la maison, en comparaison de 29 % des filles. Cette statistique intéresse-t-elle seulement ces militantes? Plus qu'improbable.

La statistique présumée de la FFQ, dont la source n'est pas mentionnée, ajoutée à un incident isolé où des lesbiennes ont été «agressées» par un groupe d'hommes - en fait insultées par eux - et le drame - plus sérieux, cette fois - d'une femme battue à mort par son conjoint, les poussent à déclarer que la violence faite aux femmes est un problème de société majeure. Pas de doute, tout geste de violence envers une personne, peu importe le sexe, l'âge, la nationalité ou la religion, reste inadmissible et condamnable.

L'ennui cependant, alors qu'elles parlent de banalisation, réside dans leur entêtement à ne voir que dans les femmes les seules victimes de la violence, la gent masculine se voyant réduite au rôle ingrat d'éternel tortionnaire. S'il ne s'agit pas là de banalisation de la violence faite aux hommes, de quoi s'agit-il? Après tout, ces derniers ne constituent-ils pas plus de 72 % des victimes d'homicides au pays, selon Statistique Canada? Pas de sondage de perception ici...

«On ne peut plus parler de la spécificité de la violence envers les femmes sans se faire rappeler qu'il faut aussi des services pour les hommes», a candidement affirmé Diane Matte, de la Concertation des luttes contre l'exploitation sexuelle (CLES), comme s'il s'agissait là de propos blasphématoires. Voilà une militante particulièrement douée pour se tirer dans le pied... S'agirait-il d'auto-violence ?

Des chiffres présentés sans perspectives

Le ministère de la Sécurité publique affirme dans son tout dernier rapport de 2012, sorti à temps pour le 25 novembre, que, sur 19 731 présumées victimes de violence conjugale, «les données policières montrent que les femmes sont majoritaires parmi les victimes d'infractions commises dans un contexte conjugal (80 %), leur nombre s'établissant à 15 790 comparativement à 3 941 pour les hommes.»

Ce que ce ministère omet, année après année, de nous préciser, c'est que ces pourcentages concernent des signalements, et non des infractions validées par un verdict de culpabilité. Certains signalements sont fondés, d'autres pas. La difficulté que les hommes éprouvent à dénoncer diminue également d'autant leur représentativité réelle parmi les victimes.

Certains braves ayant osé se plaindre à la police ont déclaré avoir été tournés en ridicule, quand ils n'étaient pas eux-mêmes arrêtés, en vertu du protocole d'intervention en violence conjugale. Cette procédure, pratiquement inconnue du grand public, ne laisse aucun pouvoir discrétionnaire aux policiers. Quand un litige survient entre un homme et une femme, on arrête l'homme automatiquement. La loi, c'est la loi.

Certains hommes sont ainsi incarcérés à répétition, par des policiers dont ils connaissent tous les prénoms, qui s'excusent de les cueillir à leur domicile avant de les coffrer pour la nuit ou le week-end. Il s'agit là d'une aberration courante dont les médias ne font jamais mention. Les hommes aux prises avec cette situation dégradante l'endurent le plus souvent pour rester auprès de leurs enfants ou par dépendance affective.

Le ministère de la Sécurité publique émet toutefois un constat étonnant, compte tenu de la perspective discutable de ses interprétations statistiques: «Il est important de souligner que, depuis 10 ans, ce taux (de violence faite aux hommes) a augmenté de 36 % tandis que le taux de victimes féminines a crû de 4 %.» En clair, ce chiffre signifie que le nombre officiel de victimes masculines de violence conjugale a crû neuf fois plus vite au cours de la dernière décennie que celui des victimes féminines. Une violence davantage commise ou admise?

Cette statistique ne tient pas compte du fait que les hommes dénoncent peu, ni de la problématique des fausses allégations, impunies dans notre système juridique quand elles sont commises par une femme dans un contexte de violence conjugale ou d'agression sexuelle présumée. Cherchez autant que vous voudrez dans les médias, vous ne trouverez aucun cas de femme reconnue coupable au criminel d'avoir proféré de fausses accusations, hormis la mythomane qui avait menti en se prétendant victime de violence conjugale de la part d'un Éric Lapointe qu'elle n'avait jamais rencontré. Absolument aucun.

Mais voilà, le commun des mortels n'est pas une vedette acclamée comme Lapointe qui, victime d'un crime aussi flagrant laissé impuni, aurait pu soulever dans la population une indignation aussi légitime que contagieuse. Dans ce cas précis, l'enquête policière a été menée avec compétence et l'agresseure, condamnée. Dammage control obligeait. Quand des fausses allégations détruisent cependant la vie d'hommes méconnus, soit la presque totalité des victimes, la justice trahit son rôle de redresseur d'injustice.

Demandez à n'importe quel magistrat ou policier un tant soit peu franc et honnête, et il vous confirmera, probablement à voix très basse et en vous prévenant qu'il ne vous aura rien dit, que la gent féminine bénéficie d'une immunité diplomatique absolue en pareille situation. Imaginez la porte qu'une attitude aussi irresponsable peut ouvrir aux abus et aux ravages causés sur la réputation d'hommes intègres par des femmes vindicatives ou écervelées.

Il est clair que ces hommes demeurent les cibles d'une violence banalisée, voire dissimulée, qui passe carrément sous notre écran radar, les médias ne remplissant pas le rôle de défendre le droit du public à l'information dont ils se targuent. Au lieu de cela, les voilà chaque année, fidèles au poste, à jouer aveuglément le rôle de courroie de transmission du discours des groupes féministes qui prétendent que la violence faite aux femmes serait la seule à sévir et, par conséquent, la seule à se voir banaliser.

Par cette attitude fermée à la violence faite aux hommes, la FFQ démontre qu'elle est la première à commettre l'injustice qu'elle-même dénonce. Mais il y a longtemps que le public a compris la vacuité du discours de ce regroupement jadis emblématique, devenu hostile envers les hommes de souche hétérosexuels, mais tolérante vis-à-vis du port du voile. Thérèse Casgrain, qui a fondé cette fédération en 1966, doit bien se retourner dans sa tombe...

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Avril 2018

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