Tirant dans la foule, dans des écoles, des centres commerciaux ou même dans des lieux confessionnels, le tueur de masse a un désir inextinguible de tuer le plus de personnes possibles. Il est généralement solidement armé (fusils d'assault AK 47, pistolets Magnum 357, Glock semi automatique...) et travesti d'un accoutrement guerrier. Il veut à tout pris faire peur et marquer les esprits. Le tueur de masse est le produit de notre modernité. Gavé à la culture pop, aux séries américaines, aux vidéos et aux substances médicamenteuses, il est le résultat de l'individualisme poussé à son paroxysme. Le plus souvent ayant eu à souffrir d'humiliations multiples, d'une enfance brutale et donc d'une image dépréciative de lui, le tueur de masse veut se venger d'une société ou d'une catégorie d'individus (réelles ou imaginées) qui a cherché à le dévaloriser.
Son passage à l'acte est donc à la fois une recherche de réparation des offenses collectives, d'un besoin immense de reconnaissance publique et de revendication d'un statut de victime. À travers ce massacre, il recherche par conséquent la célébrité et souvent le coït ultime. Car le tueur de masse espère effectivement un plaisir puissant qui se conclura dans une majorité des cas par sa mort. De Breivik (Oslo), à Durn (Nanterre), en passant par Holmes (Denver) ou Lanza (Newton), il y a au travers de ces différents tueurs de masse à la fois une logique de frustration et une logique « d'héroïsation », une pulsion de haine et une recherche de vengeance.
Cette nouvelle forme de violence est en partie favorisée par "l'âge de l'accès": accès aux armes, accès aux psychotropes, accès à des sites d'informations spécialisées sur les armes... C'est ainsi que l'on voit une accélération de ce phénomène à travers le monde. Les Etats-Unis sont évidemment affectés, mais bien d'autres aussi: Allemagne, Australie, Canada, Chine, France, Finlande, Royaume-Uni...
Ce phénomène en développement continu dans les pays les plus riches (car il s'agit bien d'un problème de riches !) peut néanmoins être jugulé. Pour cela, faut-il que les Etats reconnaissent cette forme de violence comme une problématique à traiter et non comme un fait divers sur lequel la société n'a pas prise.
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