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Il y a un an, les premiers votes de grève commençaient à rentrer, depuis, bien des choses ont changé. Est-ce que les étudiants ont gagné? Difficile à dire. Il reste qu'il y a un peu moins d'un an, des gens ont tenté de transformer une grève enet qu'aujourd'hui, avec la même finesse, «l'indexation est un gel».
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AFP

Il y a un an, les premiers votes de grève commençaient à rentrer. Sans trop savoir vers quoi nous nous engagions, nous avons progressivement découvert l'étonnante puissance du «je» conjugué au pluriel. Soudainement, sans comprendre comment, nous avons regardé le présent et le futur comme des trucs pas trop finis et, à grands coups de Miron, on s'est permis de rêver à un projet de collectivité.

Et de nos rêves se sont extirpés des scénarios surréalistes.

Une marée de pas synchronisés au rythme de l'espoir collectif, qui déferle dans un cri de «On est plus que cinquante» défiant la loi, un carré rouge en écusson. 7 000 personnes chantant et souriant dans la noirceur de la nuit, alors qu'on se regardait le sourire aux coins des lèvres et la fraternité en arrière pensée. Puis les bombes sonores, les fumigènes, les yeux qui braillent et pour les moins chanceux, des coups de matraque sur le crâne.

L'effroyable chienne que l'un d'entre nous finisse par en crever.

Crever, pas mourir, parce que nous n'étions pas des citoyens. Parce que nous n'avions pas voix au chapitre des délibérants économiques, nous avons eu peur de crever dans l'ordinaire violence des affrontements nocturnes. Un semblant d'indifférence, comme si toute référence, tout ce qui était usuel, n'était plus.

Et c'était vrai. Les deux pieds dans la rue et la tête dans nos assemblées générales, nous envisagions en ce monde un univers de nouveau possible. Dans la folie de nos rêves écarlates se cachait la remise en question de dogmes: pourquoi l'université, quel avenir pour notre société, et surtout, pourquoi tout serait inféodé à la douloureuse nécessité des lois du marché?

Le billet d'Oliver Grondin se poursuit après la galerie

La manif des casseroles du 30 mai

En réponse à nos remises en question, les grands acteurs des grands médias nous servaient des leçons de linguistique révisée. La grève devenait boycott, la répression, le bon ordre public et les victimes d'intimidation étaient armés de bâton d'acier ainsi que de bouclier.

J'ai aussi appris que des «enfant-roi-gâté-qui-ne-s'était-jamais-fait-dire-non» peuvent se faire crever un œil tout en s'accrochant à leurs crisettes. Mais, j'ai appris aussi que cracher sur des blessés par la voix des médias, se proclamer de la majorité et se sentir opprimé parce qu'on insulte de nos préjugés, c'était être une victime.

«Moi, personnellement, les insultes et les menaces que je reçois: c'est rendu que je planifie mes sorties maintenant dans le centre-ville.» - Richard Martineau

Il y a un an, les premiers votes de grève commençaient à rentrer, depuis, bien des choses ont changé. Est-ce que les étudiants ont gagné? Difficile à dire. Il reste qu'il y a un peu moins d'un an, des gens ont tenté de transformer une grève en boycott et qu'aujourd'hui, avec la même finesse, «l'indexation est un gel».

Mais vous n'avez pas bien compris Pauline. Ce que nous vous répondons, c'est: à la prochaine fois!

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