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Syrie: Poutine passe à l'offensive

Une fois n'est pas coutume, Vladimir Poutine a renouvelé l'exploit de remettre en selle Bachar Al-Assad sur la scène internationale en l'associant pleinement à la lutte contre l'État islamique.
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Une fois n'est pas coutume, Vladimir a renouvelé l'exploit de remettre en selle Bachar Al-Assad sur la scène internationale en l'associant pleinement à la lutte contre l'État islamique. De fait, Moscou a-t-il proposé à Washington et ses partenaires une double approche dans la lutte contre l'EI en Syrie qui comprend la création de la coalition et le soutien du processus politique?

Lutte contre l'État islamique: Bachar Al-Assad fait partie du dispositif

En clair, la lutte contre l'EI s'est imposée comme la priorité de l'ONU et Bachar Al-Assad fait désormais partie du dispositif. Cette décision a en effet, été entérinée par le Conseil de sécurité des Nations unies le 17 août 2015, et il s'agit assurément d'une avancée.

On le sait, Vladimir Poutine a lancé l'initiative d'une coalition incluant Bachar Al-Assad pour lutter contre l'organisation État islamique car il craint énormément l'infiltration de combattants de l'EI en Asie centrale et dans le Caucase.

Entre 2000 et 5000 combattants de l'État islamique sont des citoyens de l'ex-URSS

Pour mémoire, entre 2000 et 5000 combattants de l'État islamique sont des citoyens d'État de l'ancienne Union soviétique. De fait, après la première guerre de Tchétchénie (1994-1996) entre forces russes et indépendantistes, la rébellion s'est progressivement islamisée et a de plus en plus débordé les frontières tchétchènes pour se transformer, au milieu des années 2000, en un mouvement islamiste armé actif dans tout le Caucase du Nord.

Dans ce cadre, ces combattants originaires du Caucase jouent un rôle déterminant. On les retrouve parmi les plus hauts postes de commandement militaire de l'État islamique. Ramzan Kadyrov avait annoncé la mort de Tarkhana Batarišvili, également connu sous le nom de Abou Omar al-Chichani. Le porte-parole de l'organisation État islamique était devenu célèbre pour avoir promis de porter la guerre en Tchétchénie.

L'enjeu de la lutte contre État islamique est d'empêcher la constitution de territoires du djihad offrant un refuge à tous les apprentis terroristes. C'est le vide des États faillis qui la rend possible. Il faut une mobilisation de tous les États de la région pour réduire les fractures identitaires entre chiites et sunnites, entre Iran et Arabie saoudite.

Plus récemment, le chef de l'Émirat du Caucase, Magomed Souleïmanov, 39 ans, a été tué le 11 août 2015 dans une opération des forces de l'ordre au Daguestan, avec trois autres rebelles, dont son bras droit Kamil Saïdov.

La fragmentation du Moyen-Orient est en cours et les États-Unis ne maîtrisent plus les principaux acteurs.

Par ailleurs, on relèvera que l'initiative russe intervient au moment même où «la fragmentation du Moyen-Orient est en cours et les États-Unis ne maîtrisent plus les événements dont les principaux acteurs sont la Turquie, l'Arabie saoudite, l'Iran et dans, une moindre mesure, le Qatar et Israël. L'accord sur le nucléaire ne va faire qu'envenimer la situation, la perspective de levée des sanctions donne plus de latitude aux Iraniens qui vont tenter d'étendre leur influence régionale via le Hezbollah, le Hamas, les Alaouites de Syrie et les Houtis au Yémen», souligne le géographe Fabrice Balanche, directeur du Groupe de recherches et d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient.

Dans ce contexte, le maître du Kremlin a le vent en poupe, fort de ses bonnes relations avec le monde chiite, pour former cette nouvelle alliance contre l'organisation État islamique. Toutefois il sera certainement confronté à des difficultés lorsqu'il s'agira de convaincre les puissances sunnites de la région, tout en écartant la Turquie de Recep Tayyip Erdoğan.

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