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L'indépendance du Québec par la voie citoyenne

Le temps n'est-il pas venu d'aller vers de nouveaux paradigmes concernant la question nationale québécoise? C'est semble-t-il la voie choisie par le Conseil de la Souveraineté du Québec.
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Les orientations dans lesquelles semblent s'orienter le Conseil de la souveraineté du Québec m'apparaissent comme étant très porteuses pour une prise en charge de la question nationale hors des partis politiques. Et cela par chacun des citoyens du Québec en solidarité les uns par rapport aux autres.

Le fait de rendre les représentants des partis politiques stricts observateurs, sans droit de vote aux décisions fondamentales du CSQ, est en ce sens très significatif. Et je dirais même que cette manière d'aborder les choses constitue une véritable convergence des forces indépendantistes du Québec par la base citoyenne.

Ce qui me fait me rappeler une conversation que j'ai eue, un jour, avec Bernard Landry, alors chef de l'Opposition officielle à Québec, qui me demandait à brûle-pourpoint: «Normand, d'après-toi, comment pourrions-nous faire passer le taux d'appuis à l'indépendance à une proportion de plus de 50%?»

Ma réponse fut instinctive autant qu'immédiate: le peuple doit se réapproprier la question nationale. Pour l'heure, la question nationale est l'affaire des hautes sphères politiques et les citoyens s'y sentent de moins en moins impliqués. Trouvons des moyens d'impliquer le citoyen et le taux d'appuis pourrait prendre des proportions très surprenantes.

Poussons cette logique un peu plus loin...

Cette logique vers laquelle s'engage le Conseil de la Souveraineté du Québec ne saurait être complète sans une prise en charge totale du «quand» et du «comment» de la réalisation de la question nationale. Pour qu'une telle chose puisse être possible, les partis politiques se déclarant officiellement en faveur de la réalisation de l'indépendance du Québec ne devraient s'en tenir qu'à cette déclaration et laisser entre les mains du CSQ la mécanique du «quand» et du «comment». En d'autres termes, plus aucun parti politique ne pourrait avoir quelque emprise que ce soit, à des fins électoralistes, sur la question nationale, risquant d'entraîner cette noble question dans des dédales partisans. Nous le savons, la partisannerie politique est l'un des carburants les plus puissants du cynisme de la population à l'égard de la classe politique. La question de l'indépendance du Québec étant une question trop noble et trop grande pour la laisser ainsi être entraînée dans le cynisme de la population à l'égard de la classe politique doit être prise en charge de manière autonome. Je dirais même que les partis politiques doivent en être désappropriés, purement et simplement.

Pour la suite des choses, lorsque le CSQ aura mené la société civile à un large consensus concernant l'acceptation de l'idée de l'indépendance du Québec, le CSQ pourrait très bien alors aviser le parti politique indépendantiste en fonction au Gouvernement d'enclencher le processus d'accession à l'indépendance.

De cette manière, plus aucun parti politique ni aucun chef de parti, ne pourra prétendre que la question nationale leur est exclusive, ils perdront toutes formes de possibilité de manipulation de la question nationale pour en faire un enjeu ouvert ou caché d'un programme de gouvernement lors d'une campagne électorale, ou pire encore, prendre la question nationale en «otage» pour s'attirer le vote souverainiste. Et pour que le CSQ puisse jouir d'une véritable autonomie par rapport aux partis politiques indépendantistes, il serait plus que souhaitable, pour une question de transparence et de liens intrinsèques inappropriés, que son financement soit tout autant autonome et d'aucune manière lié à un parti politique ou un autre.

J'affirme que les nouvelles orientations dans lesquelles semblent vouloir s'engager le CSQ répondent exactement à ce que j'avais en tête lorsque je répondais à la question de Bernard Landry, parce qu'ainsi le CSQ deviendra la locomotive de la question nationale, sans qu'aucun parti politique ne puisse prétendre posséder l'unique agenda de l'indépendance qui sera désormais une affaire citoyenne: la convergence nationale de la base de société civile.

Le temps n'est-il pas venu d'aller vers de nouveaux paradigmes concernant la question nationale québécoise?

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