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Changements climatiques: Québec et Ottawa doivent faire front commun

LES JEUNES ONT LA PAROLE - Si les provinces et le gouvernement fédéral décident de faire front commun sur des enjeux tels que la lutte aux changements climatiques, non seulement le Québec en sortira gagnant, mais il pourra également affirmer, pour toujours, son rôle de leader dans l'évolution du positionnement international du Canada.
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Le Québec est déjà un leader en matière de lutte contre les changements climatiques et cela ne date pas d'hier! Dès le début des années 1960, le gouvernement du Québec jette les jalons d'un État moderne en nationalisant l'électricité et en choisissant une énergie propre et renouvelable, l'hydro-électricité.

Il fallait être visionnaire puisque plusieurs États occidentaux, notamment la France du général de Gaulle, favorisaient plutôt l'énergie nucléaire.

Depuis, le leadership québécois n'a eu de cesse de s'affirmer. Le Québec a été l'un des premiers à parler de la bourse du carbone et à l'appliquer, entraînant des partenaires de plus en plus nombreux dans son sillage. Même Sidney Ribaux, le coordonnateur général adjoint d'Équiterre en parlait lors de la démission de Jean Charest à titre de premier ministre du Québec: « M. Charest et son gouvernement ont mis la barre haute pour les autres gouvernements de l'Amérique du Nord, lorsqu'ils ont décidé de se doter d'un objectif de réduction de gaz à effet de serre de 20 % d'ici 2020. La taxe sur le carbone, la loi sur l'efficacité énergétique des véhicules et le marché du carbone sont des mesures concrètes qui ont permis l'avancement de ce dossier. »

Bien entendu, certains diront que le Québec pourrait faire mieux s'il n'était pas sous le « joug du fédéralisme canadien ». Or, il s'avère qu'on ne pourrait trouver argument plus faible et plus fallacieux. Notre leadership s'affirme autant à l'intérieur de la fédération canadienne qu'à l'échelle mondiale.

L'environnement n'a pas de frontière. Il faut travailler avec l'ensemble des intervenants dans le dossier et combiner nos forces afin de maximiser la portée de nos actions.

De par notre position géographique, nos deux plus grands alliés sont le gouvernement fédéral et le gouvernement américain. Déjà, plusieurs liens sont créés avec le Nord-ouest américain et la composition du nouveau conseil des ministres fédéral est de bon augure (la nomination de Catherine McKenna, députée d'Ottawa-Centre, diplômée de la London School of Economics et de l'université McGill, est applaudie par les groupes environnementaux).

Le Québec doit continuer dans cette direction. Il serait complètement contre-productif de nous replier et de clamer haut et fort la grandeur de nos vertus en pointant nos voisins du doigt. Au contraire, c'est en travaillant dans un esprit de collaboration que nous réussirons à renverser la tendance du réchauffement climatique.

D'autre part, un changement évident de paradigme s'opère. Le gouvernement Trudeau semble s'orienter dans une nouvelle direction. En effet, tel que l'avait fait Philippe Couillard lors de la formation de son conseil des ministres, Justin Trudeau a confirmé l'importance de la lutte contre les changements climatiques en ajoutant ce vocable au titre du ministre de l'Environnement du Canada.

Au Québec, depuis l'arrivée du gouvernement de M. Couillard, la bourse du carbone et l'électrification des transports sont au nombre de nos réalisations concrètes en matière de lutte contre les changements climatiques et notre gouvernement, justement parce qu'il a abandonné la politique de la chaise vide prônée par le gouvernement précédent, fait plus que jamais entendre la voix du Québec auprès de nos partenaires des autres provinces et du gouvernement fédéral.

Le Canada et incidemment le Québec vivent une période de transition qui pourrait s'avérer très importante dans notre histoire. Après 10 ans de règne conservateur, le nouveau gouvernement fédéral promet de renouveler de fond en comble ses rapports avec les provinces. À cet égard, on ne peut d'ailleurs pas passer sous silence le fait que, lors de la composition du Conseil des ministres fédéral, Justin Trudeau s'est réservé le ministère de la Jeunesse, une tradition qui existe au Québec depuis Robert Bourassa!

Tout au long de la campagne, Justin Trudeau a d'ailleurs été on ne peut plus clair quant à son intention de rompre définitivement avec les politiques du gouvernement Harper en matière d'environnement et d'affaires étrangères, deux domaines intimement liés. La présence de nombreux élus du Québec au sein du Conseil des ministres fédéral est également fort prometteuse pour l'avenir des relations fédérales-provinciales.

Si, pour une rare fois depuis fort longtemps, les provinces et le gouvernement fédéral décident de faire front commun sur des enjeux tels que la lutte aux changements climatiques, non seulement le Québec en sortira gagnant, mais il pourra également affirmer, pour toujours, son rôle de leader dans l'évolution du positionnement international du Canada à cet égard.

Il serait sans doute plus facile de fermer nos rideaux et d'admirer la propreté de notre salon, comme le souhaitent les séparatistes, mais en pesant de tout notre poids dans le système fédéral, c'est tout un quartier que nous pourrions rendre « plus propre » aux yeux du monde entier et c'est tout une planète qui n'aura d'autre choix que de saluer le rôle exemplaire joué par le Québec ET le Canada en matière de lutte aux changements climatiques.

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