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Les cégeps doivent s'adapter aux changements de notre société

À l'époque de leur création, les cégeps étaient utiles et nécessaires, voire essentiels, mais les choses ont changé. Les besoins de la société ont évolué et refuser d'admettre ces changements ne les rendra pas moins réels.
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La question de la réorganisation des institutions d'enseignement de niveau collégial refait régulièrement surface dans l'actualité. Le contexte économique mondial et les transformations démographiques affectant la plupart des sociétés occidentales font en sorte que le savoir est aujourd'hui plus que jamais au cœur de l'économie et cela, au Québec comme ailleurs. Or, pour faire face aux défis importants que le Québec devra relever à court, moyen et long terme, il est indéniable que l'éducation de notre jeunesse doit non seulement être une priorité, mais que celle-ci doit également s'adapter aux changements qui surviennent dans notre société.

À savoir si cette adaptation aux exigences qui sont celles de notre époque doit forcément passer par une restructuration importante de notre système d'éducation, il nous semble impossible de répondre autrement que par l'affirmative. En d'autres termes, OUI, il faut réformer les cégeps. C'est d'ailleurs ce que nous proposions lors de notre dernier Congrès-Jeunes, et c'est donc avec confiance que nous réaffirmons aujourd'hui ce besoin profond de réforme.

La création des cégeps à la fin des années 1960 n'était pas une mauvaise chose, loin de là. Elle a permis aux institutions d'enseignements qui étaient sous l'égide des communautés religieuses de s'affranchir et de créer une nouvelle génération de Québécois, la première à bénéficier d'une éducation laïque.

À l'époque de leur création, les cégeps étaient donc utiles et nécessaires, voire essentiels, mais les choses ont changé, les besoins de la société ont évolué et refuser d'admettre ces changements ne les rendra pas moins réels.

La chose n'a plus besoin d'être démontrée, la mondialisation de l'économie fait en sorte que les pays industrialisés comme le nôtre voient certains pans traditionnels de leur économie s'effondrer aux profits de pays émergents. C'est notamment le cas du secteur manufacturier qui, en raison du plus faible coût et de la plus grande disponibilité de la main-d'œuvre, se tourne vers les économies émergentes et délaisse les pays dits industrialisés. Sur le plan démographique, une autre tendance s'observe, à savoir celle de l'urbanisation. L'ère contemporaine, dit-on, serait celle des grandes villes.

Mais voilà, sans pouvoir inverser ces tendances avérées, une réforme audacieuse du système d'éducation pourrait permettre au Québec non pas de leur résister, mais de maîtriser ces changements.

Il faut donc d'une part, résister à la tentation d'opposer le développement économique des grands centres urbains au développement économique des régions et d'autres part, résister à la tentation d'opposer les professions dites libérales à la formation d'une main-d'œuvre qualifiée. En fait, il faut d'abord et avant tout développer une vision stratégique de l'éducation, une vision qui tiennent compte des réalités propres au contexte socio-économique prévalant à l'échelle mondiale ainsi que dans chacune de nos villes et régions.

Le développement et la formation d'une main-d'œuvre qualifiée et spécialisée dans des domaines où il existe une forte demande permettront à notre jeunesse de travailler et de participer simultanément au développement économique du Québec, de ses villes et de ses régions.

Quoi de mieux pour assurer la prospérité économique du Québec, prospérité sans laquelle il ne peut y avoir ni redistribution de la richesse, ni véritable justice sociale?

Arrimer les besoins de main-d'œuvre avec les formations professionnelles en région, ce qui se fait en Allemagne (où il y a alternance entre la formation et le stage et où les entreprises prennent en charge les étudiants dès le début des cours), apparaît donc comme une voie d'avenir prometteuse. La transformation des pôles régionaux d'éducation que sont les cégeps en grandes écoles de métiers permettrait aux jeunes du Québec qui ne souhaitent pas poursuivre des études universitaires d'assurer leur avenir et celui de leur région en développant des compétences qui leur assureraient une carrière dans un domaine d'avenir.

Le développement du Plan Nord et de la Stratégie maritime sont au nombre des projets d'envergure auxquels pourraient s'arrimer diverses formations professionnelles spécialisées pour ceux et celles qui s'y intéresseront. Quant aux étudiants qui souhaitent poursuivre leur formation générale en vue d'études universitaires, rien ne les en empêchera puisque la formation générale sera assurée par l'ajout d'une année de formation secondaire et d'une année de formation universitaire, comme c'est le cas dans la grande majorité des sociétés occidentales.

Alors, qui dit mieux?

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