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La preuve en chiffre du déséquilibre offensif chez le Canadien

La domination Alexander Radulov et Max Pacioretty, une combinaison étoile, illustre du même coup le manque d'équilibre qui torpille l'équipe en offensive. La preuve par les chiffres.
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En Alexander Radulov et Max Pacioretty, le Canadien mise sur l'un des duos les plus pétulants de la Ligue nationale de hockey, mais la domination de cette combinaison toute étoile illustre du même coup le manque d'équilibre qui torpille l'équipe en offensive.

Le Tricolore a un problème de buts: il n'en a marqué que 18 à ses 10 dernières rencontres, ce qui équivaut à une moyenne de 1,8 par match. Durant la même période de temps, seuls les Hurricanes (29e avec 16 buts en 8 matchs) et les Flyers (30e avec 14 buts en 9 matchs) se sont montrés plus anémiques.

La contribution de Pacioretty, particulièrement, est effarante: l'Américain a contribué à 66% des buts de son équipe pour lutter tant bien que mal contre la léthargie qu'elle traverse.

Encore plus problématique est le fait que deux joueurs aient assuré la grande majorité de cet apport à l'attaque, alors que les employés de soutien sont à sec. Max Pacioretty a déployé un effort individuel phénoménal, lui qui mène les siens avec une récolte de 7 buts et 12 points. Son acolyte Alexander Radulov a emboîté le pas, enregistrant des passes primaires sur trois de ses buts, et ajoutant deux filets. La contribution de Pacioretty, particulièrement, est effarante: l'Américain a contribué à 66% des buts de son équipe pour lutter tant bien que mal contre la léthargie qu'elle traverse. Ô capitaine, mon capitaine!

Chose sûre, le Canadien doit impérativement en obtenir plus de ses joueurs de soutien s'il entend marquer des buts sur une base régulière comme il y parvenait en début de saison.

On peut analyser cette situation plus scrupuleusement en s'intéressant aux occasions qui sont survenues sur la patinoire. Au hockey, les chances de marquer ont été retenues par les statisticiens parmi les données les plus pertinentes, puisqu'elles garantissent la plupart du temps davantage de succès à long terme que la production offensive au moment présent.

Depuis le 4 février (échantillon de 8 matchs), j'ai pris l'initiative de répertorier toutes les chances de marquer du Canadien de Montréal, et de noter également quel joueur mettait en scène chacune d'elle, s'il y a lieu - par exemple, à l'aide d'une passe dans l'enclave, une passe d'un défenseur engendrant un surnombre, ou même un tir générant un rebond. Je me suis permis d'emprunter la feuille de la firme SPORTLOGiQ, affichée ci-bas, pour délimiter la zone des chances.

On observe ici qu'une chance dans la zone rouge a un taux de réussite de 22,8%, en comparaison avec un tir de la pointe, qui fait mouche grossièrement deux fois sur 100. Deux morceaux de robot si vous avez deviné que Pacioretty (7 chances ZR) et Radulov (6 chances ZR) arrivent respectivement aux premier et deuxième rangs du Canadien pour les tirs enregistrés dans cette zone depuis les huit derniers matchs. Le résultat est le même - à la seule différence que Radu devance son capitaine - lorsqu'on s'intéresse aux contributions sur les chances dans la zone rouge, qui prennent en compte les jeux (passe, tir générant un rebond, etc.) qui mènent à ce genre d'occasions.

Le même constat alarmant se dégage: les joueurs de soutien doivent appuyer sur l'accélérateur. Pacioretty, Radulov et Galchenyuk ont contribué ensemble à 74% des chances des attaquants dans la zone névralgique. Il est question ici de seulement trois des 16 attaquants qui ont enfilé le maillot tricolore au cours des huit derniers matchs!

À noter que la situation était encore pire avant le match de mardi soir face aux Rangers, durant lequel Pacioretty et Radulov ont connu une rare soirée tranquille (aucune chance dans la zone rouge), alors que Gallagher (1 chance ZR), Shaw (1 chance ZR), Lehkonen (1 chance ZR) et Galchenyuk (2 chances ZR) ont menacé. Avant cela, Radulov et Pacioretty revendiquaient 48% de ces chances à eux seuls - versus 38% aujourd'hui.

Pour remédier à la situation, des avants comme Paul Byron, Andrew Shaw, Tomas Plekanec (ZzZz), Torrey Mitchell, Phillip Danault, Brian Flynn, Sven Andrighetto et Michael McCarron devront trouver le moyen d'atteindre plus souvent l'endroit le plus ardemment défendu de la LNH ou, du moins, ils devront réussir à y alimenter leurs compagnons de trio.

Le nouvel entraîneur à la barre de l'équipe, Claude Julien, semble avoir déjà élaboré un plan à cet effet. En améliorant la structure défensive, ses joueurs pourront engendrer plus de contre-attaques à partir de leur territoire et engranger plus de vitesse en zone neutre. Par conséquent, le Canadien pourra attaquer en surnombre et générer de meilleures occasions de marquer.

Une autre solution serait de réunir Galchenyuk et Radulov, qui ont connu un succès bœuf en lever de rideau. Galchenyuk, qui est le meilleur franc-tireur de l'équipe après Max Pacioretty, a produit à un rythme de 2,14 points par tranche de 60 minutes en compagnie de son fabricant de jeu fétiche, alors que, sans lui, son rendement chute à 1,51 point par heure jouée. Radulov est de loin le meilleur passeur de l'équipe pour ce qui est de générer des chances pour ses coéquipiers et il serait bien servi en étant entouré de Pacioretty et Galchenyuk, qui ont le chic pour se démarquer dans les zones dangereuses.

Enfin, à l'approche de la date limite, il faudra par ailleurs garder l'œil sur le directeur général Marc Bergevin, qui pourrait effectuer un ajout bénéfique à son groupe d'attaquants. Claude Julien garderait ainsi intact le trio Pacioretty-Danault-Radulov, avec un centre à vocation plus défensive, et déploierait un second trio tout aussi dangereux composé de Galchenyuk et du joueur acquis.

D'ici là, espérons que Pacioretty et Radulov tiennent le coup...

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