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«Sur le matelas»: Petite et grosse gifles en politique

Il partage avec moi cette vision de l'indépendance non pas comme étant un truc un peu poussiéreux, mais plutôt comme une idée moderne, intrinsèquement inscrite dans notre société.
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Jean-Martin Aussant, fidèle à lui-même, a réitéré son intention de parler de souveraineté pendant la campagne et durant le premier mandat.
LA PRESSE CANADIENNE
Jean-Martin Aussant, fidèle à lui-même, a réitéré son intention de parler de souveraineté pendant la campagne et durant le premier mandat.

La campagne qui s'amorce la semaine prochaine (comme si ça ne faisait pas déjà un an que tout s'articule autour du 1er octobre 2018...) me donne l'occasion de me remettre au commentaire politique. Me connaissant, je déborderai du sujet, assurément. Je n'ai jamais vraiment aimé colorier à l'intérieur des lignes.

On verra où ça nous mènera!

La petite gifle

La CAQ annonçait récemment son engagement au sujet des garderies subventionnées: tarif unique, abolition de la «taxe famille». Passé le premier réflexe de surprise - les terres caquistes étant traditionnellement orientées direction privatisation -, me suis dit que la députée Guilbeault s'était fait rappeler de rentrer dans le rang. En effet, en mai dernier, elle refusait de privilégier un modèle ou un autre, démontrant même un petit penchant pour le privé.

«Le programme éducatif est offert dans tous les milieux de garde, que ce soit privé ou public. Maintenant, dans les garderies privées, les gens ont peut-être plus la discrétion d'avoir le programme éducatif qu'ils souhaitent.» Geneviève Guilbeault, députée de Louis-Hébert

Personne ne tombe en bas de sa chaise, tout de même. La CAQ veut rapailler le vote des familles et cette annonce ne sera certes pas la dernière qui semblera sortie du chapeau «one size fits all» de la Coalition avenir Québec.

Deuxième - pas désagréable - surprise: le PQ envoie Jean-Martin Aussant (JMA) sur la glace pour commenter l'annonce caquiste. Plusieurs ont fait des appels de phares au PQ, afin qu'ils utilisent un peu plus leur joueur recrue-revenant. Est-ce que le dossier des CPE était le choix le plus approprié? Pas certaine. J'attendais Véronique Hivon à ce sujet, elle qui a donné la réplique à Guilbeaut tout le long de la session parlementaire. Mais bon, on comprend aussi que la vice-cheffe n'a pas le don d'ubiquité.

Mais qui dit JMA, dit indépendance (ou plutôt «souveraineté», terme qu'il semble privilégier). Pensez-vous 30 secondes que le journaliste lambda qui a le fondateur et ex-chef d'Option national devant lui va s'abstenir de sortir du cadre du sujet proposé?

Donc, rapidement, on est passé de nos chers petits à l'avenir de notre chère patrie. Aussant, fidèle à lui-même, a réitéré son intention de parler de souveraineté pendant la campagne et durant le premier mandat. Il l'avait d'ailleurs souligné à grands traits dans un texte paru dernièrement.

«Pour ma part, je suis venu en politique initialement pour travailler à la souveraineté du Québec, et j'y suis revenu pour les mêmes raisons. J'en parlerai à chaque occasion avant, pendant et après la campagne.»Jean-Martin Aussant

Je n'attendais rien de moins de mon ex-collègue chez Option nationale. Il ne peut pas ne pas en parler à toutes les occasions, car il partage avec moi et avec plusieurs cette vision de l'indépendance comme non pas un truc un peu poussiéreux qu'on brandit soit comme promesse, soit comme menace, mais plutôt comme une idée moderne, intrinsèquement inscrite dans tous les aspects de notre société. Une urgence. Donc, GO, JMA, ne lâche pas!

N'empêche qu'il a sûrement ressenti comme une petite gifle (oui, finalement, le lien avec mon titre...) en lisant l'entrevue qu'a accordée il y a quelques jours son chef dans La Presse. Jean-François Lisée a été clair dès le début de sa campagne à la direction du PQ: pas de référendum dans un premier mandat, idée cadenassée à triple tour.

Il a été élu, les membres se rallient, c'est comme ça que ça fonctionne la démocratie et si tu te présentes au PQ, tu connais la marche à suivre. Honnêtement, je n'ai pas de trouble avec ça. Là où j'imagine mon ex-chef s'étouffer un brin avec son breuvage matinal, c'est en lisant ceci:

«On va mener le combat du Québec au sein du Canada. Les Québécois ne sont pas dans le mood de prendre de grandes décisions.»Jean-Francois Lisée

Ouch. Cette citation pourrait facilement être attribuée à François Legault. Ou pourquoi pas à Philippe Couillard. Il me semble l'avoir déjà entendu dire quelque chose qui ressemblait à ça.

Moi, en tout cas, ça m'a rendue triste. Je me suis donc refait un double espresso...

La grosse gifle

François Ouimet... j'ai écouté son point de presse en direct et je me sentais vraiment mal. Ce que Couillard lui a fait, d'abord en le regardant droit dans les yeux pour ensuite lui planter son scalpel entre les omoplates, est tout simplement odieux. Que vaut donc la parole du chef du Parti libéral? De la «gnognotte».

La seule chose qui me fait réellement plaisir et qui suscite chez moi respect et admiration: le refus de François Ouimet de se «coucher», comme on dit en boxe. Il s'est tenu droit, ébranlé, mais fier, et a dénoncé. Ce qui est encore plus étonnant de la part d'un «bon libéral». Ne soyons pas naïfs, quand même... Les manoeuvres torves ne sont pas l'apanage d'un seul parti. Il s'agit d'une «culture» qui existe à tous les étages du Parlement. Je parie que plusieurs pourraient écrire #MeToo...

Alors bravo, monsieur Ouimet. Force et robustesse.

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