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Lettre à Rona Ambrose, ministre de la Condition féminine

Chère Madame Ambrose,Vous êtes députée du parti Conservateur. Déjà là, nous avons sujet à discorde. Les idéaux de votre parti ne m'interpellent pas et même, me font souvent rager. Mais bon, des divergences politiques, ce n'est pas nouveau. Vous êtes aussi, et surtout, la Ministre de la Condition féminine. Quand j'entends "condition féminine", je me dis que le rôle est de défendre le statut de la femme. Je me dis que votre rôle, c'est d'assurer aux femmes canadiennes leur libre choix, le contrôle de leurs décisions.
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CP

Ce billet a d'abord été publié sur le blogue Jeune Insolent

Chère Madame Ambrose,

Vous êtes députée du parti Conservateur. Déjà là, nous avons sujet à discorde. Les idéaux de votre parti ne m'interpellent pas et même, me font souvent rager. Mais bon, des divergences politiques, ce n'est pas nouveau.

Vous êtes aussi, et surtout, la Ministre de la Condition féminine. Quand j'entends "condition féminine", je me dis que le rôle est de défendre le statut de la femme. Je me dis que votre rôle, c'est d'assurer aux femmes canadiennes leur libre choix, le contrôle de leurs décisions.

Je me dis que votre rôle, en tant que Ministre de la Condition Féminine, c'est de défendre les droits acquis pour lesquels nos mères et nos grands-mères se sont battues dans les dernières décennies. Des choses comme l'égalité, l'accès à l'éducation, l'accès à la contraception. Le droit de décider pour son propre corps, entre autres. Le droit de vouloir mener à terme, ou non, une grossesse.

Peut-être que je suis trop idéaliste? Peut-être me trouvez vous extrémiste dans mes idées? Peut-être même pensez-vous que je suis une féministe illuminée qui brûle sa brassière à la moindre occasion?

Mais aujourd'hui, vous m'avez désenchantée. Vous avez voté pour la motion qui touchait à l'avortement. Même si nous savions tous que cette motion avait d'infimes chances de passer, vous avez quand même appuyé le député Woodworth dans sa volonté de réouvrir le débat sur le statut du foetus.

Ce n'est pas simplement le statut du foetus qui est en jeu, ne soyons pas aveugles. Ça ouvre toute une boîte de Pandore. Ça remet en question le contrôle de la femme sur son propre corps. Ça nous replonge dans un débat que nous avons décidé collectivement de fermer. Ça nous ramène plusieurs années en arrière.

Je m'attends de la part d'une ministre de la Condition féminine qu'elle défende les intérêts des femmes. De toutes les femmes, autant les pro-choix que les pro-vie. Et ça tombe bien, par définition, être pro-choix, c'est aussi accepter que d'autres puissent être pro-vie. En supportant la motion du député de Kitchener-Centre, vous avez failli à votre tâche. Ç'aurait été si facile pour vous de parler pour toutes les femmes, mais non, vos propres idéaux ont pris le dessus.

Je m'attendais aussi que des députés conservateurs votent pour la motion. Mais je ne m'attendais surtout pas à ce que la ministre de la Condition féminine s'expose ainsi sur un vote controversé. Un vote, qui plus est, voué à l'échec. Pourquoi, Mme Ambrose, avez-vous décidé de divulger une position qui pose problème compte tenu de votre titre? Et surtout, à quoi ça sert de vous dévoiler ainsi dans un vote inutile? Je crois que vous vous êtes simplement aliéné de celles qui croient que la liberté de choix est primordiale.

Mme Ambrose, vous êtes députée du parti Conservateur. Déjà là, nous avons sujet à discorde. Mais à cause de votre décision en tant qu'élue sensée défendre les intérêts de la femme, je crois que le fossé vient de se creuser encore plus.

Voyez la galerie photos de nos collègues du HuffPost Canada : Les ministres canadiens qui ont voté en faveur de la motion 312

Rona Ambrose

Ministers Who Voted Yes On Motion 312

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