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Le SPVM a déployé bien des efforts pour favoriser le développement de meilleures relations entre le service de police et les communautés ethnoculturelles. Il est triste de constater que le président de la Fraternité des policiers de Montréal ne soit pas plus sensibilisé à ces questions importantes.
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Selon le président de la Fraternité des policiers de Montréal, Yves Francoeur, «les policiers ne sont pas à l'abri d'une attaque» en raison «du caractère multiethnique de Montréal».

De tels propos sont d'autant plus inacceptables et déplorables, qu'ils ont été prononcés par le principal porte-parole et défenseur des conditions de travail des policiers. Ils sont susceptibles de miner la confiance des citoyens envers leur service de police et d'attiser les tensions. Ils peuvent contribuer à exacerber la stigmatisation de certaines communautés ethnoculturelles et des minorités racisées. Il y a lieu de se questionner et de s'inquiéter.

Le caractère ethnoculturel de Montréal représente un atout important pour son développement culturel, social et économique. Ce fait n'est plus à démontrer. Les Montréalais issus des diverses communautés ethnoculturelles sont des citoyens à part entière et ont le droit de s'attendre, en toute légitimité, à un service de police qui respecte et qui dessert l'ensemble de la population montréalaise de manière juste et équitable. Notons, par ailleurs, qu'un nombre grandissant de policiers proviennent des communautés ethnoculturelles et que les Montréalais issus des ces diverses populations soutiennent le service de police avec leurs taxes et impôts.

Sur le site du SPVM, nous pouvons d'ailleurs lire cet énoncé «Le SPMV est soucieux de desservir l'ensemble des citoyens de son territoire. Il est également préoccupé par la situation particulière des communautés culturelles de Montréal et veut satisfaire leurs besoins spécifiques au même titre que ceux de tout autre citoyen. Pour y parvenir, les policiers doivent connaître et comprendre les différentes communautés afin d'acquérir la confiance nécessaire au développement de liens de collaboration mutuelle». Les propos controversés du président de la Fraternité des policiers de Montréal sont à l'antipode de cet énoncé.

Le SPVM a pourtant déployé bien des efforts au cours des dernières années pour favoriser le développement de meilleures relations entre le service de police et les communautés ethnoculturelles. Il est triste de constater que le président de la Fraternité des policiers de Montréal ne soit pas plus sensibilisé à ces questions importantes.

Il en va du devoir moral et de la responsabilité de la direction du SPVM et de la mairie de se prononcer sur la vision et les politiques qu'elles entendent promouvoir et mettre en œuvre en matière de pratique policière au sein de la Ville de Montréal. Il est fondamental de prendre action pour préserver l'harmonie et la cohésion sociale au sein d'une ville cosmopolite et diversifiée comme Montréal.

Ce texte est cosigné par: Myrlande Pierre, sociologue et chercheure associée au Centre de recherche en immigration ethnicité et citoyenneté (CRIEC), UQAM; Jean-Claude Icart, sociologue; Fo Niémi, directeur du Centre de recherche-action sur les relations raciales (CRARR); Kerlande Mibel, ZWART, Agence de communication marketing multiculturel; Ali Nestor Charles, directeur Des princes de la rue; Will Prosper, documentariste.

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Avril 2018

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