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À Gaza la violence est partout: un membre de ma famille a été tué, j'ai perdu des amis...

Nous sommes cernés par les bombes et les explosions. Nous ne dormons rarement plus d'une heure sans être réveillés par une explosion. Les nuits et les jours se mélangent. Nous restons à la maison et surveillons ce qu'il se passe à l'extérieur.
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Nous sommes cernés par les bombes et les explosions. Nous ne dormons rarement plus d'une heure sans être réveillés par une explosion. Les nuits et les jours se mélangent. Nous restons à la maison et surveillons ce qu'il se passe à l'extérieur. Parfois, nous voyons de la fumée noire s'élever dans le ciel quand les maisons voisines sont touchées.

Depuis une semaine, la violence est partout. Un membre de ma famille a été tué. J'ai perdu des amis et l'ami de ma sœur est à l'hôpital. Tant que la guerre continuera, c'est la population civile qui en pâtira.

Cette situation est triste et terrible pour tous les habitants de Gaza. Mes enfants souffrent énormément. Ils ont entre 7 et 21 ans et sont encore traumatisés par les précédentes opérations militaires. Avant même que les bombes ne tombent, mes filles frissonnaient et appelaient leur mère dès qu'elles entendaient un avion. Mes fils se rendent parfois chez nos voisins, mais ils rentrent dès qu'un avion approche. Ils se bouchent les oreilles avec leurs mains pour étouffer les bruits. Vous ne pouvez pas savoir à quel point le bruit est épouvantable.

Mes enfants ont vécu trois ans de guerre en l'espace de six ans. Je voudrais qu'ils vivent et dorment en paix, sans inquiétude ni traumatisme. Ils méritent d'avoir une enfance. Devant eux, je fais comme si je n'avais pas peur, mais je suis terrifié. Je crains pour leur vie, j'ai peur pour ma femme et nos proches. J'ai aussi peur de perdre notre maison.

Il s'agit du pire Ramadan que j'ai vécu. Lorsqu'il y a de l'électricité, nous regardons les informations à la télévision au lieu de célébrer cette période de l'année en famille. Nous ne savons jamais si nous trouverons de la nourriture pour rompre le jeûne. Je n'ai quitté la maison que quelques fois pour me rendre au marché.

Ma principale préoccupation est une prochaine pénurie de nourriture et de médicaments. Il y a tant de morts, de blessés, de destruction de terres et d'habitations. Avant même le début de la guerre, les stocks étaient très limités du fait du blocus. Maintenant, je crains qu'ils ne soient bientôt totalement épuisés. Les organisations humanitaires, telles que CARE, soutiennent la population, mais leur travail est compliqué. Tout véhicule qui se déplace peut être pris pour cible.

Quand le conflit aura pris fin, tellement de personnes auront besoin d'aide. La priorité sera donnée à ceux dont les maisons et les moyens de subsistance ont été détruits. Mais pour l'instant, notre destin reste inconnu. Nous ne déciderons pas de la suite des évènements. Cela n'est pas de notre ressort. Les habitants de Gaza se sentent isolés par le manque de soutien marqué des autres pays en faveur d'un cessez-le-feu. Mais nous gardons espoir, car nous voulons vivre en paix. L'espoir ne meurt jamais.

En savoir plus : www.carefrance.org

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