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Le processus de sélection des candidats présidentiels aux États-Unis

Les divers systèmes de sélection des candidats présidentiels ne sont pas entièrement compris. Deux formes existent: les élections primaires et les caucus de parti.
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Bien que le système américain reconnaisse le multipartisme, deux partis remplissent pratiquement la totalité de la scène politique fédérale. Ces deux partis, les démocrates et les républicains, utilisent divers systèmes de sélection de leur candidat présidentiel qui ne sont pas entièrement compris par la majorité de la population.

Option 1 : élections primaires

Deux formes de sélection de candidats présidentiels existent : les élections primaires et les caucus de parti.

Les primaires sont des élections qui, comme les élections présidentielles, sont administrées par chacun des 50 États, ainsi que le district de Columbia. Cette juridiction fédérale, qui ne fait partie d'aucun État, jouit de plusieurs droits de vote spéciaux. Ces privilèges spéciaux sont analogues aux droits démocratiques des autres États, mais sont considérés hors-normes en raison du statut spécial du district de la capitale.

Les primaires peuvent être ouvertes, fermées ou même semi-ouvertes. Des primaires ouvertes laissent tous les citoyens de l'État âgés de 18 ans ou plus voter, tandis que des primaires fermées laissent seulement les membres enregistrés du parti participer au suffrage.

Une poignée d'États utilisent la formule dite semi-ouverte, ou mixte. Ce type hybride laisse les membres du parti ainsi que les membres de l'électorat non-affilié voter dans l'élection primaire, mais prohibe la participation des membres des autres partis.

Il est important de noter que la nature de ce processus est déterminée par l'État. Les primaires sont, dans la grande majorité des cas, indirectes. Ceci veut dire que des électeurs sont désignés après que l'électorat se soit prononcé pour aller représenter l'État à un congrès national. Ceux-ci sont tenus de respecter les souhaits de la population, par respect du pouvoir du peuple et par convention.

L'État choisit aussi le mode de représentation qu'utilisent les primaires. Certains États optent pour une représentation proportionnelle, en répartissant les électeurs en fonction du pourcentage de votes en faveur de chaque candidat. D'autres se préoccupent seulement du candidat qui a reçu le plus de votes, et tous les délégués lui sont décernés. Encore une fois, ceci varie d'État en État et illustre une grande disparité dans ce système.

Option 2 : caucus

Une autre option pour la sélection des candidats présidentiels est le caucus électoral. La plus grosse différence avec les primaires est le fait que les caucus sont dirigés par les partis, et non par l'État.

Dans les caucus, tout l'électorat est membre du parti en question et doit habituellement passer d'innombrables heures en réunions et en sessions d'information. Il est donc commun qu'une majorité des participants dans les caucus électoraux soient souvent très engagés dans la politique. Ceci engendre des résultats parfois non représentatifs du souhait populaire.

Il est largement reconnu que des gens qui adhèrent à des idéologies plus radicales sont plus enclins à participer au caucus de parti.

Caucus ou primaires : contrôle ou financement

Bien que chaque système de sélection offre plusieurs avantages, le choix des partis s'arrête souvent sur les primaires pour une seule et unique raison : l'argent.

En effet, laisser un État s'occuper du processus de sélection des candidats présidentiels est une des meilleures façons pour les partis politiques de sauver des fonds. Par contre, des décisions stratégiques dictent parfois le choix des partis.

Le plus gros avantage tactique est de pouvoir contrôler qui peut voter dans cette sélection primaire. Par exemple, prenons un État qui tient des élections primaires ouvertes. Un des candidats les plus favorables du côté républicain, qui est considéré comme relativement extrémiste, a moins de chances de gagner qu'un candidat plus modéré, puisque les démocrates ont leur mot à dire dans cette élection. Si le parti républicain, selon son agenda, désire que le candidat élu soit cet extrémiste, le parti pourrait opter pour un caucus. C'est pour cette raison que les démocrates de l'État de Washington ont boudé les primaires depuis 1992. Pour la première fois de son histoire, le parti républicain de l'État du Kentucky a tenu un caucus le 5 mars 2016 pour les mêmes raisons.

Iowa, New Hampshire et la course à la présidence

Pourquoi ces deux États remplissent les urnes avant tous les autres? À première vue, cela semble être un problème. La réponse courte pour le New Hampshire est que c'est une tradition. Les élections primaires du New Hampshire existent depuis plus d'un siècle, lorsque celles-ci étaient consultatives pour le parti. En 1968, une réforme du système d'élections primaires a eu lieu et le New Hampshire garda férocement sa position à la tête de la file.

Pour le cas de l'Iowa, l'avance des caucus démocrate et républicain sur le reste du pays est, en grande majorité, un accident. En 1968, après la réforme des systèmes de sélection, les démocrates de l'Iowa ont été forcés de déplacer leur processus de sélection de candidats à la suite de plusieurs accusations qui avançaient que les démocrates avaient un trop grand contrôle sur le processus. Le congrès démocrate fût donc déplacé au 1er février, ce qui lui a conféré la première voix dans la sélection du candidat démocrate.

Le premier problème avec cette avance est survenu en 1976. Jimmy Carter, un candidat à la nomination, était très peu connu avant le caucus de l'Iowa. Sa victoire l'a propulsé vers la victoire au niveau du parti et, éventuellement, à la présidence. Cette victoire démocrate et l'attention médiatique accordée aux démocrates de l'Iowa poussa les républicains à déplacer leur caucus en même temps que leurs rivaux.

Il reste que les primaires et caucus sont, encore aujourd'hui, consultatifs en théorie. Par contre, comme dans le collège électoral, il est très improbable qu'une décision qui va à l'encontre de l'avis populaire soit prise par les conventions nationales des partis.

Charles Allaire

Étudiant en sciences humaines au Collège Jean-de-Brébeuf.

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