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«La Vénus à la fourrure», un film époustouflant de Roman Polanski

Tout est subtil, jamais ennuyeux, car la parole moderne est à la fois musique et ponctuation, sous l'assistance du compositeur, Alexandre Desplat.
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Synopsis

Seul dans un théâtre parisien après une journée passée à auditionner des comédiennes pour la pièce qu'il s'apprête à mettre en scène, Thomas (Mathieu Amalric) se lamente au téléphone de la piètre performance des candidates, pas une n'a l'envergure requise pour incarner le rôle principal. C'est alors que Vanda surgit, aussi débordante d'énergie que de sans-gêne. Vanda (Emmanuelle Seigner) incarne tout ce que Thomas déteste. Elle est vulgaire, écervelée, et prête à tout pour obtenir le rôle. Lassé de ses palabres, Thomas la laisse tenter sa chance et c'est avec stupéfaction qu'il voit Vanda se métamorphoser, et pas seulement à l'aide d'accessoires. Elle connaît tout du personnage dont elle porte le prénom, toutes les répliques par cœur, et les sort sous l'œil décontenancé de Thomas...

L'Idée du film

Alors qu'il était à Cannes en 2012 pour présenter Tess en copie restaurée, l'agent de Roman Polanski lui a remis le manuscrit de La Vénus à la fourrure en lui disant « Lis ça, c'est ton genre. » Le cinéaste a commencé à lire et le texte était tellement drôle qu'il riait tout seul. L'ironie et le sarcasme étaient irrésistibles... Tout de suite, Roman a eu envie d'en faire un film. D'une part, il y avait un très grand rôle pour Emmanuelle, et tous les deux avaient envie de travailler ensemble, surtout d'aller vers la comédie. Et puis il y avait un très beau rôle pour un acteur. La pièce de David Ives est inspirée par le roman de Sacher-Masoch et elle a été adaptée par Roman en ajoutant du texte. À la lecture du scénario remanié, Emmanuelle a adoré parce que ça n'était pas une pièce de théâtre. « C'était brillant, drôle, plus burlesque que simplement comique, avec un très grand potentiel. »

Mathieu Amalric, qui interprète le rôle du metteur en scène, est parfait. C'est aussi un metteur en scène et un cinéphile avec un look à la Roman, et comme Vanda, il se transforme sous nos yeux.

Le film

Roman Polanski est un spécialiste des huis clos, on se souvient de Cul-de-sac, mais aussi de La Jeune fille et la mort, et aussi de son premier film, Le couteau dans l'eau...

C'est un fabuleux cinéaste et un virtuose de la mise en scène où rien n'est statique, avec les ruptures de ton dans les dialogues, il bouscule le temps. Voyez le premier travelling sous la pluie, dans cette allée qui nous pousse tranquillement vers le théâtre, découvrant un espace somptueux de Paris, puis l'ouverture des portes du Récamier, un vrai théâtre dans des décors teintés de bleu et un éclairage d'une parfaite harmonie. Tout est subtil, jamais ennuyeux, car la parole moderne est à la fois musique et ponctuation, sous l'assistance du compositeur, Alexandre Desplat.

Quant au jeu des acteurs, le couple Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric est synchrone avec Roman Polanski. Sans eux, le film ou la pièce ne pourrait exister, c'est la magie du travail fait avec passion et dans le respect du cinéma.

Emmanuelle Seigner, Mathieu Amalric et Roman Polanski sont tout simplement sublimes !

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