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«La Passion d'Augustine» un film de Léa Pool

J'adorele film de Léa Pool, car il est réparateur, intelligent fait avec amour de toute l'équipe. Merci pour ce grand moment.
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Synopsis : Simone Beaulieu, devenue Mère Augustine (Céline Bonnier) dirige avec enthousiasme un petit couvent sur le bord du Richelieu. Passionnée, Mère Augustine met toute son énergie et son talent de musicienne au service de ses élèves. Sa nièce Alice (Lysandre Ménard) lui est confiée. Elle est non seulement une pianiste de haut niveau, mais aussi une jeune femme dont les aspirations sont au diapason de l'époque. L'école, malgré sa petite taille, est un bijou d'harmonie musicale qui rafle tous les grands prix de piano, les murs respirent les chants joyeux ainsi que le son des gammes, d'arpèges aussi bien des valses de Chopin ou des variations de Bach. Mais lorsque le gouvernement du Québec instaure un système d'éducation publique au milieu des années soixante, l'avenir de Mère Augustine et de ses sœurs est menacé.

Léa Pool est en 1950 à Genève, réalisatrice, scénariste, monteuse et productrice québécoise d'origine suisse. Léa arrive au Québec en 1975 c'est un moyen métrage en 1979 qui va sceller notre amitié (Strass Café). Toujours à la recherche de nouveaux talents je découvre avec ce film un univers étonnant dont les images inoubliables vont s'inscrire pour toujours dans ma mémoire de cinéphile. Léa Pool innove en nous plongeant dans une atmosphère à la fois de tristesse, d'émotion bercée par la très belle chanson d'Yvel Champagne, le ton du film s'inspire librement de Marguerite Duras. Léa signe avec Strass Café la marque d'une cinéaste originale utilisant le noir et blanc, s'accaparant des lieux avec liberté dans un pays qu'elle ne connaît pas encore. Nous venons toutes les deux d'ailleurs et je m'inscris sur les tournages de La Femme de l'Hôtel d'Anne Trister ou encore À corps perdu. J'aime ses personnages mélancoliques, cette façon de les filmer dans leurs à la recherche de leur identité, de leur art, car les films de Léa parlent de musique, de peinture avec toujours retenue et beauté.

Je n'ai pas connu les années 60 et les couvents, à part Les servantes du Bon Dieu un très beau documentaire de Diane Létourneau, je dis avec force que La Passion d'Augustine est un film admirable de modernité, qui nous replonge dans cette époque plus sévère et morose dont la mise en scène est d'une légèreté et d'une élégance remarquables. Le casting est parfait, la photographie nous offre un hiver de rêve sous la neige poudreuse, dans des costumes de haute couture. Des comédiennes faites pour les dialogues savoureux et brillants, des seconds rôles jubilatoires, nommons-les : Pierrette Robitaille, qui marque le temps du soir au matin, la Général (Marie Tifo) légèrement perfide, Diane Lavallée qui déteste le changement, mais adore la langue française et cette magnifique Augustine, femme de parole dont la musique vaut bien une prière.

Que ce soit ces deux sublimes pianistes, Alice la nièce prodige anticonformiste ou Yogane Lacombe qui interprète la deuxième pianiste, elles sont étonnantes de naturel et ont un charme fou. De La Passion d'Augustine à Unité 9, Céline Bonnier démontre avec bonheur autant la sérénité que l'anxiété.

J'adore le film de Léa Pool, car il est réparateur, intelligent fait avec amour de toute l'équipe. Merci pour ce grand moment.

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