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Bienvenue parmi nous de Jean Becker

C'est vrai que le titre est ringuard, qu'il y a des clichés, du déjà-vu -- la pulpeuse adolescente qui ressemble à Adjani et le vieux caractériel, toujours de mauvaise humeur. Moi je m'en fous, le film a du charme un peu désuet, mais les acteurs sont justes, le paysage des Charente-Maritime joliment filmé.
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AFP

À la mémoire du cinéaste et scénariste français Jean Becker, né le 10 mai 1933 à Paris et décédé le 17 septembre 2012.

Synopsis

Malgré sa renommée Taillandier (Patrick Chesnais) la soixantaine, a brusquement cessé de peindre. En pleine déprime, il décide de fuir sa femme, (Miou Miou) ses enfants et petits-enfants et même son vieux copain sculpteur (Jacques Weber), car il en a marre de tout, la vie, le manque de désir, la vieillesse. Il se tire de chez lui en colère. Sur sa route il croise une jeune ado de quinze ans, Marilou (Jeanne Lambert) que sa mère dit-elle "a dégagé", plus justement a foutu dehors, un jour de pluie comme on en rencontre dans la France profonde en été.

Il ne veut pas d'elle, avec ses cheveux noirs et ses mèches rouges. Ils s'insultent et le vieux au bout du rouleau embarque la gamine à la dérive. Ils feront un bout de chemin ensemble, en râlant, en se marrant, en s'apprivoisant. Inutile de dire que la critique française a éreinté le film, ses acteurs et celui à qui on doit l'inoubliable histoire de L'été Meurtrier.

C'est vrai que le titre est ringuard, qu'il y a des clichés, du déjà-vu -- la pulpeuse adolescente qui ressemble à Adjani et le vieux caractériel, toujours de mauvaise humeur. Moi je m'en fous, le film a du charme un peu désuet, mais les acteurs sont justes, le paysage des Charente-Maritime joliment filmé.

C'est la région de Jean Becker, mais ce film ne mérite pas les sarcasmes des grincheux, car il n'a aucune prétention. Becker observe, regarde avec tendresse ses personnages qui sont aussi vrais que nature et ça fait un bien énorme de voir que pour une fois vieux ou jeunes, on ne supporte plus ni la violence, ni la médiocrité, ni la bêtise quotidienne. Voilà: on en a marre! Parce que le réalisateur à 79 ans qui va mourir en septembre, on l'assassine en Juin 2012?

Laissez-moi vous dire qui est Jean Becker. C'est le fils de Jacques Becker, a qui l'on doit en 1952 Casque d'or avec Simone Signoret et Serge Régianni, brillante évocation du monde des apaches. Jean débute sa carrière en tant que stagiaire dans le film de son père Touchez pas au grisbi en 1953 qui contribue à relancer la carrière de Jean Gabin. Jean restera assistant réalisateur des films de son père pour Montparnasse 19avec Anouk Aimé (Jeanne Hébuterne), la femme de Modigliani ( Gérard Philippe) et le Trou tiré du roman autobiographique de José Giovanni qui devint lui-même réalisateur.

Son père Jacques Becker meurt juste après avoir fini Le Trou et son fils Jean se lance dans l'aventure de la réalisation. Après avoir réalisé les épisodes de la série télévisée à succès au Québec et en France: Les Saintes Chéries avec le couple (Daniel Gélin) et (Micheline Presle).

Jean Becker fait une pause de presque vingt ans, avant de revenir derrière la caméra pour réaliser L'été Meurtrier avec Isabelle Adjani et Alain Souchon. Le film obtient un énorme succès : 1984, quatre Césars: meilleur adaptation, meilleur montage, meilleur second rôle (Suzanne Flon) meilleure actrice (Isabelle Adjani ). Il y eut un autre beau succès avec Elisa avec Vanessa Paradis.

C'est en 1995 que nous nous sommes rencontrés à Versailles pour une longue entrevue, gentilhomme Jean Becker m'a offert du champagne et nous avons bavardé autour d'Elisa...

Bon repos, merci pour votre cinéma et notre plaisir.

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