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Et si nous repensions l’éducation au Québec?

Peut-être devrions-nous explorer un autre système basé sur la concurrence entre établissements, le libre choix des parents et l’équité?
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DONGSEON_KIM via Getty Images

À la veille des élections provinciales, nous sommes quotidiennement bombardés de promesses électorales quant à l'éducation et à son financement. Passant de la gratuité scolaire chez le PQ aux réinvestissements proposés par le PLQ, il existe un consensus chez les principaux partis : il faut augmenter les investissements en éducation. Malgré cela, les plans des politiciens ne sont pas les mêmes et les montants évoqués sont plutôt différents. Pendant que les mêmes questions et débats reviennent à chaque élection, les problèmes du système d'éducation demeurent. Étant moi-même étudiant universitaire, j'ai à cœur ce sujet des plus importants pour notre société. Le débat me touche personnellement et j'ai l'impression que les gouvernements jettent de l'argent sur le problème sans réellement vouloir comprendre son origine. Ce dont j'ai remarqué, c'est que nous tenons pour acquis le modèle actuel de financement des écoles primaires et secondaires. Peut-être devrions-nous explorer un autre système basé sur la concurrence entre établissements, le libre choix des parents et l'équité?

Au cours des dix dernières années, les dépenses en éducation ont augmenté d'environ 14,1%, tandis que le nombre d'élèves a diminué de 3,6%. On a donc assisté à une hausse de 18,4% des dépenses réelles par étudiants. C'est beaucoup! Pourtant, a-t-on vraiment amélioré leur sort? Une des principales raisons de cette hausse substantielle réside dans le fait que les coûts salariaux ont bondi, surtout au niveau des caisses de retraites des employés. Les dépenses pour l'éducation et l'enseignement supérieur représentent maintenant près de 25% des dépenses de missions de l'État. Il s'agit du deuxième budget en importance après la santé. La grande centralisation du système d'éducation coûte énormément cher aux contribuables chaque année. À la place de réellement investir dans l'avenir de nos enfants, nous contribuons à maintenir un appareil gouvernemental qui alloue de manière peu efficace les ressources. Qui peut prétendre que les quelque 800 000$ en dépenses diverses depuis 2014 pour tenir des élections partielles dans les commissions scolaires dont le taux de participation était en moyenne de 3,68% a servi à nos étudiants? Malheureusement pour nous, ce n'est qu'un des nombreux exemples de la gestion parfois farfelue des fonds publics!

En plus de ce problème de gestion, les parents ne sont pas entièrement libres de choisir l'école où iront leurs enfants et il n'existe pas de saine compétition entre elles. Bien que la majorité des fonctionnaires qui travaillent au Ministère de l'Éducation soient bien attentionnés, je crois sincèrement que les parents sont bien mieux placés afin de décider ce qu'est le meilleur pour leurs propres enfants! Si la compétition est bénéfique pour le consommateur dans les secteurs comme le commerce de détail, par exemple, pourquoi ne le serait-elle pas aussi en éducation? Ce n'est plus un secret, la concurrence favorise l'innovation et la gestion efficace des ressources. Si les écoles étaient en compétition, tout porte à croire que les administrations feraient tout en leur pouvoir afin de valoriser leur établissement en améliorant la qualité des services offerts tout en minimisant les coûts.

Si les écoles étaient en compétition, tout porte à croire que les administrations feraient tout en leur pouvoir afin de valoriser leur établissement en améliorant la qualité des services offerts tout en minimisant les coûts.

Le modèle que je vous présente a été l'un des principaux combats dans les années 1960 du célèbre économiste et récipiendaire d'un prix Nobel, Milton Friedman. Il s'agit d'un système basé sur ce qu'on appelle le « chèque-éducation ». À la place de financer le producteur de services, soit les écoles, l'argent irait directement aux parents. Ceux-ci pourraient ensuite choisir librement l'établissement d'enseignement selon leurs critères. Les écoles entreraient en compétition et seraient complètement autonomes. Je ne prétends pas que cela impliquerait nécessairement que l'école publique n'ait plus sa place! Par exemple, la Suède, souvent considérée comme étant l'emblème de l'État-providence, a établi un modèle semblable au début des années 1990. Depuis, les écoles publiques sont en compétition avec les écoles privées et tous les parents reçoivent un certain montant rendant l'éducation primaire et secondaire de leurs enfants gratuite. Des études ont prouvé que les minorités et individus plus démunis sont parmi les groupes ayant le plus bénéficié de cette réforme et que la qualité de l'enseignement n'a aucunement diminué. Cette décentralisation a aussi permis la création de nombreuses écoles au cours des dernières années, dont de nombreuses à but non lucratif. Le coût d'un élève au privé est devenu fortement plus faible qu'au public.

L'idée n'est donc pas d'arrêter de subventionner l'éducation, loin de là! Je fais partie de ceux qui croient que l'éducation profite à toute la société en augmentant le niveau de vie des individus. Orientons simplement le débat politique vers les vrais enjeux et la source du problème; pensons à nos jeunes et à leur avenir. Il y a moyen de faire mieux avec le budget présentement alloué à l'éducation. Adoptons une approche rationnelle et bénéfique axée sur des mécanismes de marché. Outre le modèle de financement, n'oublions pas l'importance de l'égalité des chances et qu'il faut maintenir un certain niveau d'équité. Bref, faisons de l'éducation une réelle priorité et revoyons notre modèle actuel.

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