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Combien vous coûte notre système de santé publique?

Le régime public n'est pas gratuit pour les contribuables québécois et plusieurs réformes visant à accroître la productivité devraient être mises en place.
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Parfois, lorsque nous vantons notre régime public de santé, nous affirmons à tort qu'il est gratuit.
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Parfois, lorsque nous vantons notre régime public de santé, nous affirmons à tort qu'il est gratuit.

Depuis l'instauration d'un régime de santé publique, il y a bientôt 50 ans, les Québécois ont presque la totalité des services médicaux offerts couverts par ce système. Ainsi, lorsque nous allons dans les hôpitaux, nous n'avons pas à sortir un sou. Malgré cela, le système actuel représente des coûts considérables pour les contribuables.

Parfois, lorsque nous vantons notre régime public de santé, nous affirmons à tort qu'il est gratuit. Il est important de se souvenir que non seulement il existe des coûts, mais qu'ils sont très importants.

En effet, pour 2018-2019, les dépenses publiques pour la santé et services sociaux totaliseront environ 38,5 milliards$, soit plus ou moins 40% des dépenses de l'État.

Vous avez dit gratuit?

La contribution moyenne au financement du système de santé par contribuable ayant un revenu imposable est d'un peu plus de 2700$ par année. Ce montant est en réalité plus élevé, puisqu'on devrait y inclure, entre autres, les taxes à la consommation payées par ces contribuables. Ici, j'inclus seulement dans le calcul les impôts des particuliers qui vont directement au budget de la santé et services sociaux.

Par exemple, un couple ayant un revenu combiné de 150 000$ paiera environ 8022$ par année, afin de financer le régime de santé.

Bien entendu, le coût pour certains individus est plus élevé que pour d'autres. Le tableau ci-dessous ventile ce que les ménages paient selon leur revenu pour le système de santé. Par exemple, un couple ayant un revenu combiné de 150 000$ versera environ 8022$ par année, afin de financer le régime de santé.

Les services rendus justifient-ils les coûts?

Pour certains contribuables qui fréquentent les hôpitaux qu'une ou deux fois par année, le coût peut sembler énorme. Pour ceux qui ont des problèmes de santé, il peut s'agir d'un bon «deal». Évidemment, puisque le système n'est pas basé sur le principe d'utilisateur-payeur, les individus ne nécessitant pas de services médicaux subventionnent en quelque sorte ceux qui en ont besoin. Le constat est le même pour l'utilisation des routes et pour plusieurs services offerts par l'État.

L'idée d'illustrer ces coûts n'est pas d'encourager une croisade contre le régime public actuel, mais bien de sensibiliser les individus au fait que les politiques publiques proposées par nos gouvernements concernant la santé doivent être analysées et réfléchies.

Quand nous voyons que 210 000 patients québécois ont attendu plus de 24 heures à l'urgence l'an dernier et 30 000 plus de 48 heures, on pourrait très bien se demander si les services rendus justifient les coûts.

Ce problème ne date pas d'hier: en 1980, le gouvernement promettait qu'aucun malade n'attendrait plus de 48 heures aux urgences. Comme certains diraient, il s'agissait de belles «promesses de politiciens»!

Avec un réseau de plus en plus centralisé, les directions d'hôpitaux ne jouissent pas de l'autonomie dont ils auraient besoin afin d'améliorer l'efficacité du système.

Un fait demeure: le régime public n'est pas gratuit pour les contribuables québécois et plusieurs réformes visant à accroître la productivité devraient être mises en place.

De plus, le fait que les hôpitaux soient financés sur une base historique n'incite pas les gestionnaires à accueillir un maximum de patients. Autrement dit, le gouvernement alloue un montant fixe aux hôpitaux chaque année, basé sur l'évolution de la population et les données historiques des activités de l'établissement en question. Ainsi, une fois le budget accordé, chaque patient qui franchit les portes de l'hôpital représente un coût. Les gestionnaires ne sont donc pas incités à augmenter l'offre de soins de leur établissement.

Le système public de santé actuel, malgré son coût pour les contribuables, présente plusieurs lacunes. Certains économistes diront que le financement à l'activité pour les hôpitaux pourrait réduire les temps d'attente et que de meilleures incitations à performer devraient être encouragées.

Un fait demeure: le régime public n'est pas gratuit pour les contribuables québécois et plusieurs réformes visant à accroître la productivité devraient être mises en place.

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