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Lettre personnelle aux intolérants et aux gens de bonne volonté

Aujourd'hui, je suis triste pour l'avenir de ma société et de notre planète. Aujourd'hui, je remercie la providence de me donner la force de rester bonne, de garder mes valeurs et de ne pas me décourager face aux intolérants et à ceux qui les alimentent sans cesse en se drapant de la sacro-sainte liberté d'expression.
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En plus de la gestion de mon entreprise, j'ai passé les deux dernières semaines à gérer le mépris envers les trans. De plus, j'ai été bouleversée d'apprendre la semaine dernière que très prochainement, je serai assignée comme témoin lors d'un procès criminel dont je suis victime. Une copine trans écrivait sur son Facebook: 11 chroniques et billets de blogue anti-trans dans le JdeM depuis deux semaines.

Je lis aussi ces chroniques et billets, et il arrive que ma photo et mon nom les accompagnent. La semaine dernière, le monde entier a été témoin de la première semaine de l'intolérant en chef Donald Trump, qui décret après décret et tweet après tweet, nous enfonce collectivement vers la banalisation de la méchanceté et de l'outrage. L'autre soir, à heure de grande écoute, ma face apparaissait encore en lien avec l'affaire Via Capitale et on demandait à la transgenre qui était invitée ce qu'elle personnellement pensait du retrait de la publicité. En sous-entendu, on voulait valider si elle aussi avait trouvé la publicité transphobe. Puis les questions subséquentes laissaient entendre qu'« au contraire cette pub faisait enfin une place aux trans». Heureusement des invités ont fait valoir que d'évoquer les trans comme étant responsable du bris des familles dans une parodie qui s'adresse aux enfants n'est peut-être pas l'idée du siècle.

Au même moment, on apprenait qu'un ou des tireurs avait fait irruption dans une mosquée de la ville de Québec, tuant six personnes et en blessant plusieurs autres. Puis, on a appris que le suspect principal est, entre autres, une personne qui a une haine des musulmans et des féministes et qu'il utilise l'expression « féminazie », rendue populaire par certains animateurs de radio-poubelle, reprise par des vlogueurs et maintenant abondante sur les médias sociaux.

Aujourd'hui, notre premier ministre Philippe Couillard a eu ces sages paroles qui ont été reprises sur le mur Facebook de notre ministre de la Justice, Stéphanie Vallée

J'ai moi-même aussi partagé sur mes médias sociaux:

Ces deux dernières semaines, j'ai aussi reçu énormément de messages de soutien, de compréhension, de remerciement et d'amour. Mais, aujourd'hui je suis sonnée. Aujourd'hui, je suis triste pour l'avenir de ma société et de notre planète. Aujourd'hui, je remercie la providence de me donner la force de rester bonne, de garder mes valeurs et de ne pas me décourager face aux intolérants et à ceux qui les alimentent sans cesse en se drapant de la sacro-sainte liberté d'expression. Aujourd'hui, je vais pleurer la profonde tristesse qui m'habite puis je reprendrai le bâton de pèlerin qui m'accompagne parce que je sais que j'ai le don de la communication et qu'avec ce don vient la responsabilité de m'en servir au bien de ma société.

J'ai la triste impression que le combat contre l'intolérance s'intensifiera dans les prochains mois et les prochaines années. Comme je le citais aussi sur les médias sociaux:

Condoléances aux familles de M. Mamadou Tanou Barry, âgé de 42 ans; M. Abdelkrim Hassane, âgé de 41 ans; M. Khaled Belkacemi, âgé de 60 ans; M. Aboubaker Thabti, âgé de 44 ans; M. Azzeddine Soufiane, âgé de 57 ans; M. Ibrahima Barry, âgé de 39 ans.

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