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Attentats de Paris: la réaction des marchés financiers

Un attentat d'envergure et médiatisé peut avoir des conséquences, comme une baisse de confiance des consommateurs et un ralentissement du tourisme, créant ainsi beaucoup d'incertitude dans certains secteurs d'activité... mais c'est le contraire qui s'est produit.
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Avez-vous remarqué que le S&P 500, l'indice de référence pour les actions américaines de grande capitalisation, a clôturé à la hausse (+1,49%) lundi 16 novembre, et ce, malgré les attaques terroristes survenues à Paris le vendredi précédent?

D'un point de vue économique, un attentat d'envergure et médiatisé peut avoir des conséquences, comme une baisse de confiance des consommateurs et un ralentissement du tourisme, créant ainsi beaucoup d'incertitude dans certains secteurs d'activité (compagnies aériennes, hôtels, restaurants, etc.). Il était donc logique de s'attendre à une baisse du S&P 500 les journées suivant la tragédie, mais c'est le contraire qui s'est produit.

Pour mieux comprendre ce phénomène, on peut analyser la réaction du S&P 500 à la suite de quatre autres événements tragiques survenus le 11 septembre 2001 aux États-Unis, le 11 mars 2004 à Madrid, le 7 juillet 2005 à Londres et le 15 avril 2013 à Boston.

Une attaque terroriste, une opportunité d'achat?

Le 11 septembre 2001, avant l'ouverture officielle des marchés (9h30), les tours jumelles du World Trade Center sont frappées par des avions de ligne détournés. Par conséquent, les autorités réglementaires prennent la décision de fermer les places boursières jusqu'au 17 septembre. Lors de cette séance, le S&P 500 recule de 4,90%. Du 18 au 21 septembre, l'indice de référence perd 6,70%. Toutefois, le 11 octobre, le S&P 500 clôture au-dessus du prix de fermeture du 10 septembre.

Le 11 mars 2004, plusieurs explosions de bombes se produisent dans des trains de banlieue à Madrid, tuant près de 200 personnes et en blessant près de 1900 autres. En réaction à cette nouvelle, le S&P 500 baisse de 4,50%. Le lendemain, l'indice boursier affiche cependant un rendement positif. Trois jours plus tard, il se transige à nouveau au niveau enregistré le 10 mars.

Le 7 juillet 2005, une série d'attaques suicides visant le transport en commun londonien (métro, autobus) cause 50 décès et blesse 700 personnes. Malgré la sévérité des attentats, le S&P 500 termine la session à la hausse le jour même.

Le 15 avril 2013, deux bombes placées près de la ligne d'arrivée du Marathon de Boston tuent 3 personnes et en blessent 264 autres. Cette journée-là, le S&P 500 clôture avec une baisse de 2,3%. Or, 11 sessions plus tard, il revient au-dessus du niveau négocié avant le double attentat.

La bourse, un système complexe adaptatif

Évidemment, le nombre d'observations demeure limité pour dégager une tendance à long terme. Malgré tout, deux constats ressortent en analysant la performance du S&P 500. D'une part, l'indice de référence peut parfois être indifférent à un attentat en terminant la journée à la hausse. D'autre part, le cas échéant, la période de rendements baissiers peut être de courte durée.

Introduit par les scientifiques John H. Holland et Murray Gell-Mann, le concept de système complexe adaptatif s'avère utile pour analyser ces faits. Le marché boursier est complexe en ce sens qu'il est composé de nombreux participants (particuliers, banques, compagnies d'assurance, caisses de retraite, fonds mutuels, etc.) ayant des stratégies, des objectifs et des horizons de placement différents. De plus, le marché boursier est adaptatif dans la mesure que les participants ont la capacité d'adapter leurs comportements grâce à leurs expériences passées.

Puisque le terrorisme fait malheureusement partie de notre réalité, les intervenants ont appris à composer avec les attentats, diminuant ainsi leurs impacts à travers le temps. Il est donc difficile de prévoir, avec exactitude, la réaction du S&P 500 face à une quelconque nouvelle.

Source

Kenneth L. Fischer, Jennifer Chou, Lara Hoffmans, The only three questions that still count: Investing by knowing why others don't, Wiley, 2012.

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