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Réfugiés au Québec: devoir humanitaire, mais conditions préalables

Le temps passé en camp de réfugiés peut être utilement mis à profit pour faire un apprentissage du français. Ce serait la responsabilité du gouvernement québécois de s'y employer.
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L'accueil au Québec de réfugiés issus de conflits au Proche-Orient, dont du conflit syrien: devoir humanitaire mais des conditions préalables.

Dans la foulée de la crise dite des migrants, issue de la guerre en Syrie et de l'action du mouvement État islamique, se profile une action humanitaire du Québec pour l'accueil de réfugiés syriens. Des reportages nous informent par ailleurs que les minorités religieuses (notamment chrétiennes) sont particulièrement visées.

La question de l'immigration des réfugiés n'est pas simple, et des critères de sécurité et d'intégration harmonieuse prévaudront, pour qui veut réellement aider sans provoquer des heurts à plus long terme.

Certes, le Québec pourrait faire beaucoup. Il le doit pour des raisons humanitaires et d'harmonie avec ses valeurs chrétiennes traditionnelles, dont de compassion. Mais, disons le franchement et sans détour, la société distincte identifiée par sa langue commune, le français, une culture identitaire et un patrimoine socio-culturel propre (dans un esprit fédéraliste: l'ensemble du Canada-français livré à l'assimilation séculaire) aura un avenir si elle sait valoriser l'apport de l'ensemble des immigrants à ses fondements, si elle sait susciter une intégration positive normale et cohésive.

Ce n'est pas suffisamment la règle à ce jour, et le poids et la vitalité du français sur le grand Montréal déclinent, voire même chutent.

L'immigrant a par ailleurs le devoir de répondre à l'accueil proposé par un engagement éclairé de contribuer à la vitalité et à l'essor du français langue commune et identitaire, et à la cohésion sociale.

Mais encore faut-il que les fonctionnaires québécois de l'immigration du ministère de Madame Kathleen Weil entreprennent la sélection et l'information préalable en français; que le ministère, tel l'avions-nous proposé précédemment (lettre), initient déjà en camp de réfugiés la formation préalable en français; que le réfugié pressenti, déjà là, soit informé que le Québec terre d'accueil est d'expression de langue française, de tradition judéo-chrétienne et démocratique. Bien informés, les réfugiés seraient alors en mesure de s'engager.

La priorité pour ces enfants et leurs familles est bien sûr de survivre et de parer au plus urgent. Mais le temps passé en camp de réfugiés peut très bien être utilement mis à profit pour faire un apprentissage du français. Ce serait la responsabilité du gouvernement québécois de s'y employer, de mettre en œuvre les programmes de pré-sélection et de formation à la mesure de cette exigence.

L'état de misère des réfugiés confronte à un devoir humanitaire, à faire preuve de compassion, tant pour l'homme de foi en la dignité humaine ou de l'enseignement fondamental de l'Évangile; mais cela ne saurait être une excuse pour ne pas les accueillir et les intégrer respectueusement en français.

Déjà, la société québécoise sait ce qu'est d'être réfugié en son propre pays. Un Canadien errant est déjà un Québécois ouvert à l'universel; car si le réfugié risque un sort cruel à court terme, la société distincte - le peuple canadien-français - risque l'assimilation à moyen terme sous les conditions dynamiques actuelles du régime fédéral: il y a déjà une communion des esprits.

Ainsi, ce pays a besoin d'un apport d'une immigration franchement engagée à la survie de la société francophone au Canada, d'une société québécoise de langue française commune au Québec, où déjà Montréal et la région métropolitaine glissent à vitesse «grand V» vers un transfert à l'anglais.

Ainsi, un honnête gouvernement national responsable s'engagerait à l'œuvre humanitaire dans la foi en l'émancipation de sa langue identitaire, fondement d'un peuple; et, en campagne électorale, rappellerait avec conviction au gouvernement fédéral et aux candidats du NPD que l'immigration a trop à ce jour servi de moyen de marginalisation des communautés francophones hors-Québec et des cultures autochtones; que l'égalité entre le français et l'anglais obligerait à largement accroître le nombre d'immigrants en français dans toutes les régions traditionnellement francophones du Canada; à ouvrir l'emploi, l'éducation et la formation en français partout au Canada français.

Bref et encore: le Québec a le devoir d'accueillir en français les immigrants, et notamment tous les réfugiés pressentis sous l'objectif humanitaire de la présente crise... mais de n'accueillir que ceux qui veulent s'engager à respecter la société d'accueil, sa langue, ses valeurs, ses traditions.

Textes et références choisis

• Charles Castonguay, Le français dégringole ! Relancer notre politique linguistique, Montréal, Éditions du Renouveau québécois, 2011.

L'assimilation des francophones hors Québec se poursuit, La Presse Canadienne, 24 octobre 2012.

Le déclin du français se poursuit, constate Statistique Canada, La Presse Canadienne, 24 octobre 2012.

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