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Le FIJM, un festival de jazz, qu'ils disent?

Quelqu'un peut-il nous dire pourquoi l'équipe Spectra persiste à parler d'un festival de jazz, quand une part importante de sa programmation ne s'apparente que de très loin à cette forme musicale?
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Pourquoi certains noms de la scène québécoise du jazz ne sont-ils jamais présents sur les scènes du FIJM?
Montreal_Photos via Getty Images
Pourquoi certains noms de la scène québécoise du jazz ne sont-ils jamais présents sur les scènes du FIJM?

Mercredi soir, avait lieu au Monument national, le spectacle de Lizz Wright, précédé de la remise du prix Ella Fitzgerald à cette artiste vocale du sud des É.-U.. Première interrogation, était-ce la chanteuse la mieux désignée pour recevoir un tel prix? La belle Géorgienne à la voix profonde est d'abord une artiste de gospel, bien qu'elle sache aujourd'hui fusionner moult aspects du répertoire musical étasunien. Elle a reçu son prix avec modestie, habillée d'une longue robe dans les tons de mauve, des mains de Laurent Saulnier, vice-président à la programmation du FIJM, lui-même installé dans une vieille paire de jeans noire, d'un tee-shirt de la même couleur, le tout agrémenté d'une chaîne porte-clefs qui dépassait sur son futal. C'était très classe!

En passant, quelqu'un peut-il nous dire pourquoi l'équipe Spectra persiste à parler d'un festival de jazz, quand une part importante de sa programmation ne s'apparente que de très loin à cette forme musicale? Je ne crois pas avoir une vision étroite de celle-ci, mais il faut tout de même que ça swing, que ça soit largement improvisé, qu'on y retrouve des accords et des ''chops'' de blues et de jazz, non?

Et pourquoi diable la direction du FIJM se permet-elle de se targuer d'être le plus important Festival de jazz sur la planète, tout en recevant, pour ses spectacles, de grosses pointures telles Scofield, Lloyd et DeJohnette, sans qu'il n'y ait un présentateur-trice réel-le pour les introduire à ceux et celles qui ont parfois payé autour de 100$ pour assister à la prestation? Est-ce ainsi que nous rendons hommage à ces grands artistes?

Et comment se fait-il que certains spectacles ne s'étirent parfois pas tellement davantage qu'une heure, alors que d'autres, comme le double-programme de Charles Lloyd et de Jack DeJohnette, ont offert une séance de quatre heures? Même les mieux intentionnés commençaient à sentir les courbatures. Car le public est de plus en plus grisonnant, n'est-ce pas? Comment expliquer de telles incohérences?

Sur la Place des spectacles et sa banlieue, on s'amuse, on prend un verre, on croque un hamburger ou un gyro, on traverse une vaste zone musicale et ludique dédiée à l'enfance et on se promène d'une boutique de souvenirs à une autre qui offre DVD et DC des artistes du festival. C'est agréable et c'est un très beau moment de la saison estivale. Ne pourrait-on pas avantageusement y adjoindre un plus significatif volet éducatif, des ateliers, des conférences, des présentations de programmes académiques, toutes sortes d'activités destinées à mieux faire connaître le jazz, les musiques afro-américaines et leur histoire?

Pourquoi certains noms de la scène québécoise du jazz ne sont-ils jamais présents sur les scènes du FIJM?

Pourquoi certains noms de la scène québécoise du jazz ne sont-ils jamais présents sur les scènes du FIJM? Certains artistes semblent plus choyés que d'autres dans cette curieuse loterie. Pour plus d'objectivité et de représentativité, les programmateurs de l'évènement ne pourraient-ils pas inclure dans leur club sélect quelques membres de la communauté jazzophile québécoise?

On pourrait même reprocher à l'équipe du festival de faire revenir régulièrement les mêmes artistes internationaux au détriment de certains de ceux-ci, qui ne se voient jamais ou que très rarement sur nos scènes estivales?

Ce festival brasse des millions de dollars et reçoit des sommes importantes du secteur public. Ne pourrait-on pas s'attendre à le voir prendre davantage de responsabilités éducatives et pousser plus fortement le monde du jazz québécois? Donner et recevoir, constitue encore, que nous sachions, une forme sensée d'échange entre humains?

Gabrielle Shonk au Festival de Jazz de Montréal

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