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Les budgets: beaucoup d'attentes, mais...

Les 17 et 29 mars derniers, les gouvernements du Québec et du Canada ont déposé respectivement leurs budgets. Bien qu'ils veuillent privilégier un retour à l'équilibre budgétaire et une pérennité du savoir pour les générations futures, on se serait attendu à plus. Dans la foulée des annonces faites pour le Plan Nord, le gouvernement québécois a mis l'accent sur nos ressources naturelles, ce qui est très louable.
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Les 17 et 29 mars derniers, les gouvernements du Québec et du Canada ont déposé respectivement leurs budgets. Bien qu'ils veuillent privilégier un retour à l'équilibre budgétaire et une pérennité du savoir pour les générations futures, on se serait attendu à plus.

Au provincial

Dans la foulée des annonces faites pour le Plan Nord, le gouvernement québécois a mis l'accent sur nos ressources naturelles, ce qui est très louable. L'accent a aussi été mis sur les technologies propres. Cependant, bien peu de mesures pour soutenir les technologies de l'information et des communications (TIC) en général.

L'aide proposée aux entreprises manufacturières afin qu'elles puissent intégrer les TIC et augmenter leur productivité est un bon exemple de la timidité dont témoigne le gouvernement dans son soutien aux entreprises. Une enveloppe de seulement 6 millions $ y sera consacrée sur trois ans.

En ce qui a trait au crédit pour la production de titres multimédias (jeux vidéo), les changements sont plutôt de nature technique, mais viennent clarifier certains aspects de la mesure, jusqu'à ce jour imprécis.

Au fédéral

Dans son plan d'action économique 2012, le gouvernement du Canada injectera 1,1 G$ sur cinq ans au soutien direct à la recherche et au développement ainsi que 500 M$ au capital de risque. De plus grandes enveloppes seront accordées notamment au programme d'aide à la recherche industrielle (PARI) et aux programmes de partenariat industriel du CRSNG. Les sommes accordées proviendront majoritairement des changements apportés au Programme d'encouragements fiscaux pour la recherche scientifique et le développement expérimental (RS&DE). Il est estimé que ces changements réduiront l'enveloppe budgétaire réservée au programme de la RS&DE de 1,33 G$ sur cinq ans.

À la suite de la publication des conclusions du rapport du groupe d'experts chargé de l'examen du soutien fédéral sur la R-D, la Commission chargée d'examiner le soutien offert aux entreprises en matière de RS&DE ainsi que d'innovation, une kyrielle de rumeurs ont circulé, incluant celle de l'abolition du programme de crédit offert par le fédéral pour soutenir la RS&DE, ce qui aurait représenté un recul important pour soutenir et promouvoir l'innovation et n'aurait pas été stratégique quant au positionnement du Canada par rapport aux pays de l'OCDE.

Le gouvernement a plutôt choisi de maintenir le taux de crédit offert aux sociétés privées sous contrôle canadien à 35 % et de diminuer celui applicable aux autres sociétés de 20 % à 15 % pour les années d'imposition se terminant après 2013. Les dépenses de capital (immobilisations) et de location ne seront plus admissibles à compter de 2014. D'autres changements concernant la sous-traitance et les frais généraux seront apportés à compter de 2013.

Il convient de noter que de tels changements envoient des perceptions de coupures dans les programmes par rapport aux sociétés étrangères qui pourraient être intéressées à investir au Canada. De plus, les grandes sociétés profitent plus de programmes de crédits que de subventions / aides généralement plus accessibles aux PME.

D'autres mesures, telles la mise sur pied d'une enveloppe de 400 millions $ pour appuyer la hausse des investissements en capital de risque, l'octroi de 100 millions à la Banque de développement du Canada pour appuyer ses activités de capital de risque et l'ajout de 110 millions $ par année d'aide pour soutenir les entreprises dans le cadre du PARI entre autres, sont des exemples d'accroissement d'aides offertes par le fédéral.

Que faut-il en conclure?

Une sérieuse prise de conscience doit se faire. Les gouvernements se doivent d'écouter les principaux acteurs du secteur des TIC, secteur qui est en pleine mouvance. Il faut cesser de s'asseoir sur nos acquis et accroître les mesures qui permettront à nos sociétés d'être compétitives non seulement au Québec, mais à l'échelle canadienne et mondiale. Les sociétés sont courtisées par différentes juridictions qui diversifient leur offre pour les attirer, le tout allant du financement discrétionnaire aux aides prenant différentes formes. Il faut être plus interventionnistes, moins réactifs.

Nous sommes confrontés à des enjeux de relève et les besoins de programmes d'enseignement spécialisé sont criants. Aussi, l'érosion de nos cerveaux fait en sorte que nos gouvernements doivent développer des mécanismes pour attirer et retenir nos talents, comme c'est le cas dans les pays émergents, comme la Chine et l'Inde.

L'aide à la commercialisation offerte à nos entreprises doit être majorée. L'accompagnement en termes de planification stratégique de nos jeunes entrepreneurs doit être revu : ces derniers ont grand besoin d'encadrement avec tous les enjeux d'affaires auxquels ils sont confrontés. L'État se doit de mettre plus d'emphase sur les partenariats entre sociétés et non seulement entre le public et le privé. Ceci favoriserait les synergies tant en termes d'innovation que de réseaux de distribution.

Des rencontres entre les entrepreneurs et les autorités gouvernementales afin d'échanger sur les enjeux propres à chaque secteur ainsi que la création de comités sont particulièrement importantes. Ceci permettrait un meilleur alignement des programmes d'aide, de crédits et d'incitatifs et de mieux cibler les secteurs porteurs sur lesquels devraient tabler les autorités.

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