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Pour sauver la planète, il faut sortir du capitalisme, en reconstruisant une société où l'économie n'est pas reine mais outil, où la coopération l'emporte sur la compétition, où le bien commun prévaut sur le profit. C'est malheureusement le chemin inverse qu'a pris par le gouverneur Harper avec la loi C-38.
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Le Sommet de la terre des Nations Unies organisé à Rio de Janeiro n'était pas commencé que les spécialistes annonçaient déjà une terrible impasse sur les questions de changements climatiques. Et même des reculs sur des enjeux aussi centraux que le droit humain à l'eau ou la protection de la biodiversité. En parallèle de cette triste comédie, et quelques semaines après que le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) ait lancé un appel dramatique pour la protection des ressources naturelles, les mouvements sociaux et environnementaux s'organisent au cœur du Sommet des peuples. Ils veulent proposer une vision du monde basée sur la justice sociale et environnementale. Les 50 000 participants et participantes invitent les gens de partout à partager et disséminer cette vision qui exige un monde respectant la vie et les biens communs.

Non au capitalisme vert!

Le Rapport du PNUE débute sur ces mots: « Les changements que l'on observe actuellement dans le Système terrestre sont sans précédent dans l'histoire de l'humanité. Plusieurs seuils critiques aux niveaux mondial, régional et local sont sur le point d'être atteints ou ont été dépassés. » La réponse de nos gouvernements et des grandes corporations qui s'imposent dans les processus internationaux est non seulement timide et irresponsable, mais maintient le cap vers des stratégies de court terme, d'exploitation des dernières ressources naturelles voire de privatisation du vivant et de la nature au profit du désormais célèbre 1%. Au Sommet officiel des Nations Unies, vingt ans après la « naissance » du développement durable, on propose au mieux de peindre en vert le capitalisme, voire de faire du vert le nouveau moteur d'accumulation inégale des richesses. Il s'agit d'une option basée sur un système écocide, sur l'exclusion de la majorité, sur l'exploitation des ressources et des humains, d'un système qui est LA source de la crise environnementale actuelle.

Mobilisation mondiale

C'est dans ce contexte que le Sommet des peuples pour la justice sociale et environnementale se tient. Il est de fait l'unique activité organisée à Rio en 2012 qui vise vraiment à sortir de la crise environnementale actuelle. Il s'est donné comme objectif de déterminer les « causes structurelles » des crises écologiques, sociales, économiques et démocratiques pour écarter les « fausses solutions », présenter les « solutions des peuples » et définir un « agenda commun » pour les mois à venir.

Et les propositions ne manquent pas: souveraineté alimentaire et agro-écologie, démocratisation et décentralisation de la préservation et gestion des biens communs, scénarios de descente énergétique et universalisation de l'accès à l'énergie, extension de la protection sociale et des droits sociaux à tous les peuples de la planète, taxations internationales pour financer les biens communs, réforme et démocratisation de l'ONU, etc.

L'organisation d'un évènement de l'ampleur du Sommet trouve aussi son importance dans le contexte où les sphères financière, politique et médiatique sont en symbiose et cherchent à empêcher que ces alternatives et revendications populaires soient mises en valeur. C'est pour cette raison que le 20 juin s'organise une journée d'actions globales avec des mobilisations partout sur la planète.

Comme l'auteur Hervé Kempf, lequel était récemment à Montréal à l'invitation d'Alternatives pour le Festival des solidarités, nous disons: pour sauver la planète, il faut sortir du capitalisme, en reconstruisant une société où l'économie n'est pas reine mais outil, où la coopération l'emporte sur la compétition, où le bien commun prévaut sur le profit.

Au Québec et au Canada

Le 22 avril dernier, plusieurs centaines de milliers de personnes se mobilisaient pour le bien commun à Montréal dans une manifestation sans précédent. Signée par des dizaines de milliers de personnes, la déclaration qui accompagnait cette mobilisation exigeait un débat de société qui doit permettre une transformation sociale en profondeur !

Au Canada de Stephen Harper, c'est malheureusement le chemin inverse qui est emprunté. L'adoption de la loi C-38 qui affaiblit les règlementations environnementales et attaquera ceux qui cherchent à les défendre n'est que la dernière en liste d'une longue série de gestes anti-environnementaux posé par le seul pays au monde qui s'est retiré du protocole de Kyoto.

Jour de la Terre: la manifestation à Montréal

La marche du Jour de la Terre 2012

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