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Il est trop tard pour le Québec dans le cas des hydrocarbures. Nous avons «manqué le bateau» en adoptant dès le début une approche irrationnelle dans ce dossier.
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Après avoir soustrait Anticosti à l'exploration pétrolière et gazière l'an dernier, le gouvernement du Québec a annoncé en juin qu'il tournait le dos à cette filière en mettant un terme définitif à l'exploitation des gaz de schiste par fracturation.
AFP/Getty Images
Après avoir soustrait Anticosti à l'exploration pétrolière et gazière l'an dernier, le gouvernement du Québec a annoncé en juin qu'il tournait le dos à cette filière en mettant un terme définitif à l'exploitation des gaz de schiste par fracturation.

Les élections provinciales approchent à grands pas. L'occasion serait belle d'entendre les candidats débattre de la nécessité ou non de développer les ressources énergétiques de la province. Malheureusement, non seulement risquons-nous peu d'en entendre parler, mais il est, de toute façon, trop tard pour le Québec dans le cas des hydrocarbures. Nous avons «manqué le bateau» en adoptant dès le début une approche complètement irrationnelle dans ce dossier.

Après avoir soustrait Anticosti à l'exploration pétrolière et gazière l'an dernier, freinant le développement économique et envoyant un signal négatif aux investisseurs après des années d'incertitude dans ce dossier, le gouvernement du Québec a annoncé en juin qu'il tournait le dos à cette filière en mettant un terme définitif à l'exploitation des gaz de schiste par fracturation.

Rappelons qu'il en avait pourtant d'abord fait la promotion, pour ensuite malheureusement décider de danser la valse de l'incertitude. Un jour, un projet l'intéressait; le jour suivant, il fallait qu'il en devienne actionnaire pour donner son accord; le surlendemain, il n'était plus intéressé et cherchait à se défiler de ses obligations...

L'exagération des risques, l'immobilisme et les moratoires ont finalement eu raison des projets.

L'exagération des risques associés à cette technologie, l'immobilisme et les moratoires ont finalement eu raison des projets. Une telle façon de faire par nos élus constitue la recette parfaite pour faire fuir d'éventuels investisseurs dans toutes les régions et freiner le développement, comme le souligne d'ailleurs la littérature économique.

Aujourd'hui, même si on levait les interdictions réglementaires, il est probablement trop tard. La fenêtre s'est refermée. Les États-Unis, notre marché potentiel, est aujourd'hui un pays autosuffisant et a d'ailleurs des surplus qu'il exporte.

Chez nos voisins du sud, l'adoption généralisée de la fracturation a permis de produire des milliards de barils de pétrole et des milliards de pieds cubes de gaz naturel. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime d'ailleurs que la croissance de la production pétrolière américaine couvrira 80% de la demande mondiale additionnelle de pétrole au cours des trois prochaines années, notamment grâce au pétrole du Texas, qui est produit par fracturation hydraulique.

La fracturation hydraulique est une technique utilisée depuis des décennies aux États-Unis et ailleurs, mais la «normalité» de cette technique, même si elle comporte un minimum de risques gérables, comme toute autre activité, semble avoir été occultée. Tout comme la rationalité en général dans ce débat de politiques publiques.

En plus d'envoyer un mauvais signal aux investisseurs, le Québec a raté une occasion de s'enrichir.

Résultat: en plus d'envoyer un fort mauvais signal aux investisseurs étrangers, le Québec a raté une belle occasion de s'enrichir grâce à l'exploitation de nos ressources naturelles. Il aurait été grandement préférable que nos gouvernements demeurent ouverts à cette exploitation, au lieu de laisser dormir des ressources dans le sol.

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