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Le fléau des roulettes dans les hôpitaux

Il y a un facteur auquel le ministre de la Santé, notre incontournable Gaétan Barette, n'a pas porté attention.
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Ces récentes semaines, j'ai encore une fois dû me résigner à fréquenter notre système de santé. Il le fallait bien, car je n'étais pas bien de ma personne. Pour diverses raisons, je suis allé dans trois hôpitaux : une fois pour un ami, une autre fois pour mon épouse et puis pour un de mes frères hélas décédé depuis, et enfin deux fois pour moi-même. J'y ai été bien traité, par tout le monde. Des préposés aux médecins, je n'ai pas de plainte à formuler, bien au contraire. J'ai été reçu, écouté et diagnostiqué de façon extrêmement compétente et humaine. Malgré tous ses efforts, notre ministère centralisateur de la santé n'a pas réussi à déshumaniser notre système, car trop de gens dévoués et compétents y exercent leur profession.

Cependant, il y a un facteur auquel le ministre de la Santé, notre incontournable Gaétan Barette, n'a pas porté attention. Je parle ici des roulettes. C'est fou ce qu'il y a comme roulettes dans un hôpital, et des roulettes de toutes les tailles et de toutes les qualités, semble-t-il. Que ce soient les poteaux à solutés, les chariots des technicien(ne)s en ECG, les chariots pour les repas, les roulettes des seaux pour le ménage, les roulettes des civières ou des lits, les petits chariots pour transporter des masses imposantes de documents ou de fichiers, tout roule, dans un hôpital. Quand le véhicule électrique circule en tirant un wagon rempli de linge, mieux vaut se tasser. Tout cela, me direz-vous, est bien normal, et je suis d'accord.

Je suis assez âgé pour me rappeler les panneaux de circulation demandant le « SILENCE SVP » autour des hôpitaux, il y a de cela plusieurs décennies.

Ce qui est moins normal, cependant, c'est le bruit. Je suis assez âgé pour me rappeler les panneaux de circulation demandant le « SILENCE SVP » autour des hôpitaux, il y a de cela plusieurs décennies. Aujourd'hui, c'est à l'intérieur des hôpitaux que règne le bruit. Une source importante de ce bruit, ce sont les damnées roulettes des innombrables objets en mouvement. Pour un seul ensemble de roulettes plutôt silencieux, vous en aurez neuf qui émettent du vacarme à divers degrés de décibels.

Qui donc, dans l'immense bureaucratie ministérielle, a reçu le mandat d'approuver non pas les nécessaires roulettes, mais le bruit ambiant qu'elles génèrent ? Comment se fait-il que les administrations hospitalières ne fassent rien pour limiter le plus possible le bruit ambiant, tant aux urgences que sur les étages ? Ce bruit presque constant est contraire au calme et au repos qui devrait être la norme dans nos hôpitaux.

Dans certains cas, j'ai constaté que certains chariots s'approchant de là où j'étais étendu donnaient l'impression très nette qu'une rame de métro me passerait devant, tant le bruit était semblable. Dans d'autres cas, je me pensais chez un ferrailleur : il s'agissait d'une préposée tirant et poussant plusieurs poteaux de solutés. Ou encore, j'ai davantage entendu que vu des chariots construits en grilles de métal, un peu comme des paniers d'épicerie, être trimbalés à gauche et à droite. Quand ils sont pleins, ça peut aller. Mais quand ils sont vides, vous serez réveillés, que vous le vouliez ou non. Le bruit de ces chariots est difficile à supporter, comme si quelqu'un faisait grincer ses ongles sur un tableau.

Le bruit de ces chariots est difficile à supporter, comme si quelqu'un faisait grincer ses ongles sur un tableau.

Certains me diront que c'est le prix de la modernité et qu'on n'est plus à l'époque des panneaux demandant le « SILENCE » autour des hôpitaux. De fait, je crois sincèrement que ces panneaux devraient être partout à l'intérieur des hôpitaux, car trop de gens, le personnel de la santé comme les visiteurs, oublient qu'ils sont dans un environnement qui doit favoriser le calme pour tout mettre en œuvre afin que les malades guérissent. Il y a autre chose.

Quand les services d'approvisionnement de nos hôpitaux achètent du matériel mobile, font-ils un effort pour vérifier si les roulettes de ce matériel sont suffisamment silencieuses ? Essaient-ils au moins de s'assurer que tous ces chariots n'ajouteront pas aux bruits ambiants déjà présents ? Permettez-moi d'en douter. À voir l'indifférence générale à l'égard du bruit dans les établissements hospitaliers, j'ai le sentiment qu'à cet égard, on a lancé la serviette et qu'on est passé à d'autres choses.

Alors, Monsieur Barrette, est-ce que ce problème est digne de votre attention ? Enfin, sous peu, je reviendrai sur cette autre calamité dans les hôpitaux que sont les téléphones cellulaires.

Avril 2018

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