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Syrie: une alternative politique est possible

À l'Union des démocrates syriens, nous luttons pour redonner à la révolution son vrai visage, celui d'un peuple souverain et porteur d'une longue civilisation qui ne demande qu'à vivre en paix et en liberté avec ses pairs de toutes confessions.
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Beaucoup d'intellectuels en Europe et aux États-Unis semblent penser que les peuples arabes ne sont pas aptes à construire une société civile tolérante et que toutes les révolutions du printemps arabe sont teintées d'un islamisme violent et rétrograde

L'exemple de l'Égypte qui a vu l'émergence très rapide d'un parti politique doctrinaire puis un coup d'État, suite à une révolution censée être essentiellement demandeuse de liberté et la prolifération de groupes terroristes islamistes en Libye, au Yémen et en Irak, laissent penser que l'environnement arabe n'est pas encore mûr pour la démocratie "à l'occidentale".

Il s'ajoute à ces observations le grand différend historique islamo chrétien qui a érigé des murs d'incompréhension entre les deux communautés à travers des siècles d'incompréhension, et sème un doute sur les orientations politiques et sociales des sociétés arabes.

La Syrie qui était la dernière à entamer son expérience de l'émancipation n'échappe pas à ce scepticisme européen envers des peuples dont la jeunesse n'a jamais connu que des règnes de la terreur.

Cependant l'expérience de la Syrie est unique par la violence du régime contre les jeunes révolutionnaires et la détermination de l'Iran et de la Russie de ne pas laisser tomber un allié clé dans une zone qui représente des intérêts géopolitiques énormes pour les deux blocs qui émergent a nouveau, ce qui fait de ce conflit un combat particulièrement féroce et meurtrier.

Mais quelles sont réellement les raisons de la radicalisation de la révolution syrienne ? Comment une société connue pour sa mosaïque de religions a pu devenir un terrain de combat pour des jihadistes venus de tous les coins du monde ?

Lorsque la révolution syrienne a éclaté en mars 2011 elle était le résultat d'une très longue souffrance d'un peuple meurtri par un pouvoir exceptionnellement sanguinaire et tortionnaire. Je ne vais pas disserter ici sur la nature du régime syrien et ses pratiques, elles sont largement connues. Mais je voudrais décrire la typologie des premiers révolutionnaires et les changements qui ont suivi.

La Syrie, dont le taux de natalité est des plus élevés, est composée de générations de jeunes dont la plupart n'ont pas atteint l'âge de vingt ans.

Les slogans que criaient les premiers manifestants durant les premiers six mois de la révolution en 2011 n'étaient pas du tout religieux, mais chantaient la liberté et l'unicité du peuple syrien.

Le régime a tout de suite compris que le vrai danger venait des jeunes démocrates et non pas des islamistes. Il va d'abord opprimer avec une cruauté inouïe les jeunes manifestants laïques, notamment les chrétiens, druzes ou alaouites et des sunnites modérés. Des milliers périrent sous la torture.

Il va ensuite relâcher les islamistes de ses prisons les considérant comme de "bons ennemis" tout en infiltrant leurs groupes par ses agents et leur apportant les fonds dont ils ont besoin.

L'absence de soutien du monde dit "libre" aux démocrates syriens et les financements des réseaux islamistes jouèrent par la suite un rôle prépondérant dans le basculement de la résistance armée vers un extrémisme voulu et entretenu.

L'éparpillement des groupes armés a largement contribué à créer des refuges pour des jeunes désespérés qui ont tout perdu, les laissant à l'abandon et à la merci de ceux qui leur fournissent un moyen de survie et un rôle.

Le lâchage des Syriens et la politique incertaine de l'occident a non seulement aidé le régime à accomplir sa tâche et atteindre son but de paraitre comme une force laïque luttant contre des terroristes, mais a aussi largement contribué à créer un foyer de terrorisme aux portes de l'Europe.

Nous, à l'union des démocrates syriens, luttons pour redonner à la révolution son vrai visage celui d'un peuple souverain et porteur d'une longue civilisation qui ne demande qu'à vivre en paix et en liberté avec ses pairs de toutes confessions.

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